Issad Rebrab libéré hier matin



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Le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, a été libéré hier matin au terme d’un procès qui aura duré 15 heures. Le tribunal de Sidi M’Hamed a condamné l’homme d’affaires à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis. Ayant déjà purgé en détention provisoire un peu plus de six mois, Issad Rebrab a, donc, quitté le tribunal de Sidi M’Hamed, où a lieu son procès libre. La juge l’a condamné également à une amande de plus de 138 milliards de centimes.

Poursuivi, avec deux autres coaccusés, pour trois chefs d’inculpation, à savoir «infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger», «faux et usage de faux» et «fausse déclaration douanière», le P-DG de Cevital a été reconnu coupable pour les deux premières griefs. Le procureur de la République a requis, quelques heures plutôt, une peine d’une année de prison ferme.

Ce procès a vu également comparaître à la barre deux entreprises également poursuivies en tant que personnes morales pour les mêmes charges contre Issad Rebrab. Il s’agit d’Evcon Industr y, une filiale du groupe Cevital, propriété de l’homme d’affaires qui a importé les équipements de purification d’eau utilisant l’intelligence artificielle, et de l’établissement bancaire The Housing Bank for trade and finance (HBTF). L’entreprise de Rebrab a été condamnée à verser une amende de 2,766 milliards de dinars, alors que la banque est condamnée à payer une amende de 3,168 milliards de dinars.

La justice reproche notamment à Issad Rebrab d’avoir «gonflé» les factures d’achat des équipements pour sa société Evcon devant produire les membranes destinées à la production de l’eau ultra pure. Ce que l’accusé a réfuté catégoriquement en insistant à expliquer, en vain, qu’«il est impossible d’évaluer le matériel importé en le comparant à d’autres tant il n’existe aucun autre model de par le monde équivalent à la machine importée».

Il a surtout insisté sur le fait que «l’équipement importé est un prototype unique au monde». Peine perdue, puisque la présidente du tribunal a indiqué, lors de l’interrogatoire des accusés, que «l’expertise des factures gonflées a révélé que la valeur de ces équipements est de près de 99 millions de dinars, comme elle a révélé un écart de plus de 691 millions de dinars entre la valeur réelle des équipements en question et le montant déclaré». Issad Rebrab, comme le directeur d’Evecon, Hacène Hannachi, a nié tous les faits qui lui sont reprochés, refusant de reconnaître «l’expertise réalisée sur les équipements importés de l’étranger et objet de la fausse déclaration douanière».

La frustration d’Issad Rebrab

Mais la juge a estimé que l’expertise avait démontré la véritable valeur de ces équipements qui est bien en deçà de celle mentionnée dans la déclaration, soit 5 750 000 euros. Rebrab réplique en faisant savoir à la juge qu’il avait «insisté auprès du juge d’instruction pour effectuer une contre-expertise, mais il a refusé». La juge cite alors l’expertise élaborée le 9 août 2018 qui a relevé que «le mode d’emploi de ces équipements est daté de 2015, ce qui prouve qu’il s’agit d’équipements d’occasion». Une assertion vite niée et par Issad Rebrab et par le directeur d’Evcon, indiquant que «l’expertise parle de la rouille de quelques parties inférieures de l’équipement sans dire que cela est dû à la longue durée de son blocage au port».

L’ingénieur autrichien, cité comme témoin dans cette affaire, a lui aussi abondé dans le même sens, relevant par ailleurs «les cinq semaines de transport dans les mers de ces équipements avant d’arriver au port de Béjaïa. Ce qui a occasionné, selon lui, l’apparition de la rouille, et il ne s’agit nullement d’un matériel d’occasion». «Je vous le dis, l’équipement est un prototype unique au monde», insiste encore Rebrab. Concernant le pays exportateur de ces équipements, Rebrab a indiqué que c’est la Corée du Sud, mais la juge l’a confronté aux documents inclus dans le dossier où figure la société suisse ANTEI.

Celle-ci a fourni aux douanes suisses une facture dont le montant est de loin inférieur à celui porté sur la facture présentée aux douanes algériennes. «Il s’agit d’équipements de pointe, uniques dans le monde et utilisant l’intelligence artificielle, dont la réalisation a requis la collaboration de 8 sociétés de différentes nationalités (Allemagne, Suisse, Italie, Etats-Unis et Corée du sud)», a répliqué Issad Rebrab. Hacène Hannachi, interrogé encore fois, a insisté à expliquer à la juge que «la valeur mentionnée dans la facture est bel et bien le montant réel. Le matériel était neuf, contrairement aux conclusions de l’expertise». «Tout a été fait dans le cadre de loi», dira encore Hannachi.

Invité à dire son dernier mot avant le prononcé du verdict, Issad Rebrab déclare sa frustration de n’être pas cru dans ses déclarations en clamant son innocence : «Je suis innocent, je suis frustré à l’idée de ne pas pouvoir vous expliquer le projet, ni sa portée sur l’économie nationale. La situation de mon pays me rend malade, on a tout fait pour me détruire alors que la France m’a offert 13 hectares pour mon projet à un euro symbolique.

Ici en Algérie, on cherche à me détruire alors que je suis le deuxième grand exportateur après les hydrocarbures, le deuxième grand contributeur aux impôts après Sonatrach (…), nous avons toujours investi nos bénéfices pour le bien de l’économie nationale, nous gagnons des millions d’euros et de dollars dans nos exportations, comment voulezvous que je sois un voleur ou tricheur ?», a-t-il, entre autres, déclaré au tribunal avant que ce dernier ne prononce le verdict de 18 mois de prison, dont 12 avec sursis.

M. A. T.


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