Une militante marocaine explique l’imminence d’une explosion sociale



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Par Houari A. – La revue française Marianne est catégorique. Une explosion sociale est imminente au Maroc. Dans un article consacré au voisin de l’Est, qui suit de très près et avec inquiétude l’évolution de la crise politique en Algérie en craignant une contagion qui semble inévitable, le magazine s’appuie sur les témoignages de militants associatifs marocains qui mettent en avant une «situation difficile», résultat d’«énormes inégalités favorisées par le pouvoir en place».

Dans une tribune signée par l’artiste marocaine Rabia Franoux Moukhlesse, cette dernière pointe les «promesses non tenues» par le régime marocain après la première révolution du 20 février qui avait éclaté dans le sillage des soulèvements populaires dans plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient en 2011. «Les Marocains espéraient un renouveau total. Le changement étant toujours pour demain, le Maroc a vécu les révolutions arabes à travers ce que l’on a appelé le mouvement du 20 Février. Le trône a semblé vaciller et des changements constitutionnels ont été opérés pour calmer les esprits. Et voilà que 10 ans de plus ont passé et où en sommes-nous ?» s’interroge cette militante féministe.

Et d’apporter la réponse : «Les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres», en regrettant que «le Maroc assume pleinement ces écarts humainement monstrueux» et en relevant que «Casablanca recense plus de 8 000 millionnaires en dollars, ce qui est plus que Londres, New York ou Hong-Kong» et que «des fortunes personnelles ont été multipliées par 3 ou 4 en moins de 5 ans», tandis qu’une «masse de jeunes sans travail rêve de l’Europe et risque sa vie pour accéder à une vie sans faim».

«Tout ceci côtoie une classe moyenne qui se paupérise face au coût de la vie après avoir récemment émergé et, surtout, une cohorte de pauvres faisant l’immense majorité du Maroc», note encore Rabia Franoux Moukhlesse, qui explique que la jeunesse marocaine «veut vivre décemment», «souhaite un peu de liberté» et «attend une meilleure répartition de toutes ces richesses qui s’étalent avec indécence devant ses yeux». D’où une «situation explosive où les citoyens sont à bout de nerfs et n’ont plus rien à perdre», écrit-elle, en mettant en garde contre les tentations des milieux extrémistes religieux qui recrutent à tour de bras. «Ils ne leur reste plus au pire qu’à se laisser embrigader dans un islam radicalisé qui leur promet un monde meilleur dans l’au-delà, un peu de considération ici-bas mais à condition d’essaimer leur vision délétère et la violence qui va avec», avertit-elle.

«On assiste aussi à une radicalisation de la répression», note Rabia Franoux Moukhlesse, selon laquelle «toute personne ayant l’audace de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas doit faire face au système judiciaire». «La parole n’est pas libre, l’information n’est pas libre, la société n’est pas libre», observe-t-elle, en expliquant qu’un «simple tweet, un blog, une chanson, une enquête d’investigation, une attitude postée sur Facebook, une morale non conforme aux mœurs d’un autre temps et vous pouvez goûter à l’hospitalité des prisons marocaines pour 4, 5 ou 25 ans».

H. A.

 


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