Le chef de l'Etat à Berlin

Un rendez-vous crucial



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Ce dimanche s'ouvre à Berlin la conférence internationale pour la paix en Libye. L'Algérie a été invitée en la personne de son plus haut représentant, le Président Abdelmadjid Tebboune. Les grandes puissances du monde y participent aux côtés de notre pays, partenaire privilégié dans la recherche de la solution.
C'est Berlin, capitale de l'Allemagne, qui a été choisie pour abriter ce grand rendez-vous. Pourquoi l'Allemagne ? Parce que ce pays n'a pas été impliqué dans des conflits et des différends avec la Libye, aussi bien historiques que géographiques. Ce n'est pas le cas de l'Italie et de la France, qui ont marqué de façon indélébile les pages de l'histoire libyenne. La première pour en avoir été le colonisateur pendant une longue période, et la deuxième pour être intervenue militairement dans la chute du régime El Kaddafi. La France a pourtant rétabli de bonnes relations avec la Libye en organisant une conférence à Paris, avec pour objectif de réconcilier les deux belligérants actuels El Serraj et Haftar. Cette conférence a failli réussir ; les deux adversaires se sont tendu la main puis, coup de tonnerre, Haftar s'est ravisé une fois rentré chez lui, avec une pluie d'insultes contre son ennemi. L'Allemagne, pays neutre, s'engage aujourd'hui à réitérer ce processus de paix. C'est l'occasion pour elle de se positionner dans l'arène internationale. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ce pays hautement industrialisé était privé de briller dans les affaires du monde. Il ne pouvait militairement intervenir à l'étranger. Pourtant il participe aujourd'hui aux guerres en Afghanistan et en Syrie, mais ces interventions sont fortement encadrées par les forces de l'Otan, organisation dont il est membre. Ses soldats sont loin de ressembler aux armées triomphantes du III° Reich, et leur rôle aujourd'hui est plus symbolique qu'efficace ; c'est pourquoi l'Allemagne reste une grande puissance tournée résolument vers la paix, la sécurité, le progrès, raisons justifiant l'organisation de la conférence internationale sur la Libye à Berlin.
L'Algérie dans ce contexte international est beaucoup plus active, surtout au niveau régional. Si par principe, elle ne participe à aucune intervention militaire en dehors de ses frontières, son influence est grande et parfois décisive dans la résolution de conflits dans les pays voisins. L'opinion internationale reconnaît son rôle majeur dans la recherche de la paix au Mali et apprécie, à juste titre, ses efforts de médiation et d'aide en direction du conflit libyen. Nul autre pays n'est plus proche dans cette voie que l'Algérie, qui possède une frontière de plus de 900 kilomètres avec la Lybie. De plus, les derniers développements en Lybie lui donnent encore un bon point. Ainsi, grâce aux intenses démarches diplomatiques de l'Algérie, l'intervention militaire de la Turquie a été annulée. Ses bonnes relations avec Ankara ont permis d'éviter l'intensification des combats fratricides et ont mené au dialogue et à la concertation, comme le prône aujourd'hui la conférence internationale à la Libye. Les deux adversaires s'assoient enfin sur une même table. Grâce à ces efforts, un cessez-le-feu a été négocié.


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