Sommet de Berlin sur la Libye

 Un SMIG pour une solution politique



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La Libye fait l’objet de rivalités entre plusieurs pays. Ces rivalités entre puissances régionales ont fait évoluer la crise libyenne en guerre par procuration qui menace aujourd’hui de provoquer l’éclatement de la Libye et de déstabiliser toute la région.

La conférence de paix sur la Libye, placée sous l’égide de l’ONU, dont les travaux se sont tenus hier à Berlin en présence d’une dizaine de chefs d’Etat, n’est pas un succès retentissant dans la mesure où les principaux belligérants de la crise, les représentants des gouvernements rivaux de Tripoli et de Tobrouk, ne se sont engagés sur rien de précis, exception faite de continuer à respecter la trêve décrétée le 12 janvier. Mais cette éventualité était attendue.

Il faudra certainement du temps et beaucoup de diplomatie avant de voir Fayez Al Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et Khalifa Hafar, l’homme fort de l’Est qui assiège la capitale libyenne depuis avril dernier afin d’y prendre le pouvoir, se serrer la main.

Cette rencontre ne peut pas non plus être considérée comme un échec, du moment qu’elle s’est terminée par l’adoption, par les responsables des pays participants, d’une déclaration en plusieurs points qui, si elle venait à être appliquée, pourrait contribuer de manière considérable à ramener la paix en Libye. Justement, l’intérêt de cette conférence de Berlin est qu’elle a réussi à bâtir (à nouveau) au niveau international une sorte de consensus ou de «smig» autour de la nécessité d’arrêter la guerre et de trouver sans plus attendre une solution politique à la crise libyenne.

Ce smig n’a pas été facile à obtenir, en raison des intérêts divergents de certains des participants à la rencontre. Il s’agit, par exemple, des Européens et de la Turquie, dont les responsables n’ont d’ailleurs pas arrêté, tout au long de la conférence, de se lancer des piques. Les rivalités entre puissances ont fait évoluer la crise libyenne en guerre par procuration qui menace, aujourd’hui, de provoquer l’éclatement de la Libye et de déstabiliser toute la région. Cela, en plus du risque de voir le conflit s’internationaliser.

Consolider la trêve

Trois des principaux points de cette déclaration insistent, à ce propos, clairement sur la nécessité de consolider la trêve à laquelle avaient appelé la Russie et la Turquie et de désarmer les milices ou les intégrer dans les forces de sécurité nationale, tout en retirant des armes lourdes et des avions.

Concernant ce point précis, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a indiqué que le Royaume-Uni pourrait envoyer «des gens et des experts» pour veiller au respect d’un éventuel cessez-le-feu.

La déclaration adoptée a évoqué également un échange de prisonniers afin de restaurer la confiance entre les parties en conflit en vue de la reprise du dialogue inter-libyen.

Cette conférence, à laquelle ont pris part les plus grands de ce monde (Allemagne, Russie, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine) ainsi que la Turquie, Egypte, Algérie, Emirats arabes unis, Congo-Brazzaville, a également exigé le strict respect de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU en 2011, mais jusque-là largement violé, et l’arrêt des ingérences étrangères multiples en Libye, où les affrontements se nourrissent d’appétits autour de ses importantes réserves de pétrole, de rivalités politiques régionales et de jeux d’influence.

En cela, les objectifs de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, en convoquant cette conférence sont pratiquement atteints. Du moins sur le papier. Ce qui n’est déjà pas peu. Le plus dur consistera néanmoins maintenant pour lui d’acter réellement une séparation des deux camps rivaux et d’obtenir concrètement le repositionnement des armes lourdes.

Il devrait en outre accélérer la réunification des institutions. Autant dire que sa mission s’annonce des plus rudes. Pour le moment, le maréchal Haftar refuse de faire reculer ses troupes postées aux portes de Tripoli, alors que Fayez Al Sarraj réclame «le déploiement d’une force internationale» pour protéger la population civile libyenne d’éventuels bombardements. Autan dire que c’est toujours le dialogue de sourds entre les deux adversaires.

A quelques heures de la conférence de Berlin, les deux camps rivaux de ce pays se sont même livrés à une course contre la montre pour réaliser une supériorité sur le terrain.

Chaque partie cherche clairement à renforcer ses positions en vue d’une éventuelle reprise des hostilités. Le moment est peut-être venu pour les participants à la conférence de Berlin de frapper du poing sur la table histoire, de prouver qu’ils n’étaient pas en Allemagne pour faire du tourisme et de brandir la menace de sanction dont ils ont parlée. Autrement, rien ne se réglera en Libye.


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