Dossier libyen

Rabat et Abu Dhabi à la manœuvre pour saboter l’action d’Alger



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Par Houari A. – Des sources informées voient dans la visite «privée» qu’effectue l’émir des Emirats arabes unis au Maroc actuellement une tentative de barrer la route à l’Algérie, qui a repris en main le dossier libyen et qui devra, à la demande de la conférence de Berlin, relancer le dialogue inter-libyen à Alger dans les semaines et les mois à venir pour aboutir à une solution définitive à la crise.

«La visite de l’émir des Emirats au Maroc s’inscrit dans la continuité de ce que subit la région», expliquent ces sources, qui croient savoir que l’ordre du jour de cette rencontre entre les deux monarques sera centré sur le «sabotage de toutes les initiatives, et particulièrement celle de l’Algérie, concernant la Libye et le Mali». Ces sources indiquent que «la sphère de la Françafrique et le lobby sioniste sont pris de panique à l’idée que l’Algérie revienne sur le devant de la scène malgré la grave crise politique interne qui la secoue depuis près d’un an et qui n’est toujours pas résolue».

Aussi nos sources pensent-elles que «des coups tordus sont à prévoir à nos frontières et même sur le territoire national», car les «relais en Algérie de ces deux acteurs hostiles à notre pays restent très actifs».

Les nombreuses tentatives de freiner les efforts inlassables de l’Algérie visant à un règlement pacifique du conflit libyen ont été accentuées par les événements que vit notre pays. Des événements qui ont longtemps éloigné l’Algérie des grands dossiers internationaux après la maladie de Bouteflika et l’acharnement de l’ancien chef de l’armée, Ahmed Gaïd-Salah, à imposer un quatrième puis un cinquième mandat. Malgré cette absence, la diplomatie algérienne, sous la conduite de Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, avait réussi à briser le siège et à s’imposer comme un interlocuteur incontournable dans la gestion de ce dossier.

L’Algérie, qui avait réussi à réunir l’ensemble des belligérants autour d’une même table des négociations à Alger, a vu son initiative parasitée par plusieurs autres rencontres organisées au Maroc, en France et en Italie, jusqu’à la conférence de Berlin, d’où notre pays avait failli être exclu n’eût été la sévère mise en garde de l’armée algérienne par la voix d’Abdelmadjid Tebboune, en réponse à la décision de la Turquie d’envoyer des troupes au sol et à l’implication des Emirats qui incitent leur homme-lige à entretenir la guerre et à refuser toute proposition qui intégrerait les islamistes modérés dans le dialogue inter-libyen.

La rencontre de Berlin a réveillé les vieux démons et les manœuvres ont repris de plus belle pour, encore une fois, gêner la démarche algérienne, officiellement soutenue par les participants à la conférence abritée par l’Allemagne, mais qui risque de buter contre la guerre de tranchées qui fait rage entre les Etats aimantés par les gigantesques richesses souterraines de ce grand pays du Maghreb.

H. A.


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