L’instruction a été pourtant close selon un avocat

Détention provisoire prolongée pour Tabbou



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L’homme politique, Karim Tabbou, a vu, avant-hier, sa détention provisoire prolongée de quatre autres mois. La nouvelle mesure est effective à partir du 26 janvier, a indiqué avant-hier l’avocat Nouredine Ahmine.

Tout comme pour Fodil Boumala, Abdelouahab Fersaoui et Samir Benlarbi, la justice refuse toujours d’accorder la libération provisoire au président de l’Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, en détention à la prison de Koléa depuis le 11 septembre dernier, soit maintenant un peu plus de quatre mois. Il a été poursuivi pour «participation à l’entreprise de démoralisation de l’armée».

Le 25 du même mois, une juge du tribunal de Koléa lui accordait la libération provisoire. Or, 24 heures plus tard, il a été de nouveau arrêté et placé en détention provisoire, avec, en sus, d’autres chefs d’inculpation, en l’occurrence «atteinte à l’unité nationale» et «incitation à la violence». Plusieurs demandes de libération provisoire formulées par ses avocats ont été rejetées depuis par la justice.

Ainsi, au moment où certains s’attendent à des signes d’«apaisement» de la part des pouvoirs publics, voilà que ce militant se voit maintenu en prison.

Dans un enregistrement vidéo, l’avocat Abdelghani Badi s’est demandé pourquoi Tabbou, Boumala, Benlarbi et Fersaoui, tout comme d’ailleurs l’activiste Brahim Lalami, ne sont pas encore passés devant le juge, alors que les instructions de leurs affaires sont closes.

Pour plus d’un, leur détention serait «politique». Il faut rappeler que le 2 janvier dernier, pas moins de 76 détenus d’opinion, dont le moudjahid Lakhdar Bouragaâ, mais aussi l’ancien général Hocine Benhadid, ont bénéficié de la libération provisoire. Le jour même, des rumeurs avaient circulé sur l’éventualité de la libération de Karim Tabbou.

Des avocats se sont même déplacés à la prison de Koléa en quête d’informations sur son cas, comme pour les autres, mais en vain. Plusieurs partis politiques, notamment parmi ceux qui ont émis leur prédisposition à prendre part aux «consultations» de la Présidence, n’ont cessé de réclamer la mise en œuvre de ces «mesures d’apaisement» dont, bien évidemment, la libération des détenus d’opinion.

En plus des figures les plus connues, il resterait, selon des indications fournies par des avocats, près de 120 détenus qui croupissent dans les prisons. Finalement, non seulement ces «mesures» tardent à venir, mais les services de sécurité ont procédé, ces deux dernières semaines, à d’autres interpellations, tout en réprimant, à Alger, les manifestants, notamment durant la matinée du vendredi.

Dimanche dernier, 16 détenus sont passés devant le juge. Relâchés, leurs procès devront se tenir néanmoins dans les prochains jours. Hier encore, l’étudiante Nour El Houda Oggadi, de Tlemcen, a été maintenue en détention provisoire. Pour dire que pour l’instant il n’y a aucune mesure d’apaisement. Bien au contraire…


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