3 ans de prison ferme requis par le parquet



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Plus de quatre mois après son incarcération, Samir Benlarbi a comparu hier devant le tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, pour «avoir porté atteinte à l’unité du pays» et «diffusé des publications portant atteinte à l’intérêt de la nation». Benlarbi a rejeté les accusations, mais le parquet a requis une peine de 3 ans de prison assortie d’une amende de 100 000 DA.

Après plus de quatre mois de détention, le procès du militant politique Samir Benlarbi s’est ouvert hier au tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, en présence de nombreux avocats et journalistes. C’est vers 15h30 que Benlarbi a fait son entrée dans la salle d’audience en saluant les nombreuses personnes présentes, les membres de sa famille, ses avocats et des citoyens.

Le juge demande à la trentaine d’avocats du prévenu de limiter les plaidoiries, mais la réponse ironique est donnée par Me Badi : le collectif est prêt à réduire le nombre d’interventions, à condition que le tribunal délibère aujourd’hui.

Après une suspension d’une quinzaine de minutes, l’audience reprend avec Me Haboul qui met en exergue les «nombreuses violations» de procédure, notamment à travers le «non-respect» du code de procédure pénale en matière d’arrestation et de garde à vue, puis plaide carrément l’annulation de cette procédure ; le juge joint cette demande à l’examen au fond de l’affaire.

Il entame l’audition du prévenu qui reconnaît que toutes les publications sur son compte Facebook sont les siennes, «mais qu’elles n’ont jamais été dirigées contre l’unité du pays ou son intérêt. Chacune était faite dans un contexte, et je peux faire des conférences entières sur leur interprétation. Je n’ai jamais appelé à la violence, à la scission, à la haine ou à la rébellion, je suis un militant qui aspire à une Algérie forte, unie et pacifique».

Benlarbi rejette catégoriquement les accusations, qu’il estime être «une simple lecture» faite pour le mettre en prison. Le procureur l’interroge sur une de ses déclarations en lien avec ceux qui «adorent les personnes à la place du pays» et Benlarbi confirme qu’il en est l’auteur en donnant sa propre interprétation liée particulièrement, dit-il, au contexte et surtout à l’invasion des réseaux sociaux par les mouches électroniques. Pour le représentant du ministère public, le prévenu est «conscient que ses publications sont destinées au public», et de ce fait et en raison de leur gravité, il requiert 3 ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA.

Plusieurs avocats se sont succédé pour démonter les accusations et clamer l’innocence de Benlarbi. Le verdict a été mis en délibéré pour le lundi 3 février. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition avec plus de détails.


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