Je marche, tu marches, ça se décante !

A défaut d’avoir pu se tenir à la Safex, les Assises nationales pour l’Alternative démocratique et la souveraineté populaire ont eu lieu à El-Biar, au siège du RCD, mis à la disposition des nombreux participants. 
Une rencontre destinée, entre autres, à passer en revue les signes d’une montée en puissance de la contestation. A l’issue de presque une année que va bientôt boucler le Hirak, les participants ont réitéré les préalables sans lesquels aucun dialogue ne serait envisageable.  
Faut-il vraiment croire que pour une Algérie qui aspire à une démocratie incluant impérativement tout ce qui conduirait à la satisfaction de ses attentes, rien ne permettrait d’entrevoir une évolution de la situation dans le sens attendu ? Les intervenants qui se sont succédé, nombreux, à la tribune, restent attentifs, mais  néanmoins déterminés à aller de l’avant ! Pas besoin de sortir d’une grande école pour noter la contradiction. On ne peut pas à la fois parler de dialogue et empêcher que l’on débatte à son sujet ! 
Sur la base de principes communs, non négociables, une partie du Hirak, qui ne prétend pas en être la représentation exhaustive, mais en reflète, parfaitement, les aspirations, se sera retrouvée en parfaite convivialité. Et même si l’on ne sait pas encore aller vite à l’essentiel au cours de pareilles rencontres, tout laisse entendre que l’on y va, quand même, fermement. Ce que l’on retient de ce genre de manifestations, c’est qu’elles permettent à celles et ceux qui se seront laissés gagner par le doute de renouer avec des rêves confisqués durant des décennies par des pouvoirs castrateurs. 
Des clans qui se sont succédé auront fait main basse sur les libertés et n’auront laissé aucune alternative à l’urgence de comprendre les raisons qui empêchent de progresser et appellent à une décantation dans la gestion du pays. 
La résolution des points recensés comme préalables à la moindre entame de dialogue pourrait relever de l’utopie pour qui serait pressé d’y aller. Pour celles et ceux qui ont inscrit le mouvement dans la durée, le temps roulerait pour une levée des barrages et interdits, et pour une remise en l’état de ce qui a cessé de prospérer. 
M. B.