La chaussure algérienne agonise



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C'est aussi la débandade dans un autre secteur, celui de la fabrication de chaussures.
Les professionnels de la chaussure viennent de tirer la sonnette d'alarme et annoncent que le pire est pour bientôt.
Selon les chiffres fournis par le président de la commission chaussure affiliée à l'Association des commerçants et artisans algériens (ANCA), Mustapha Benamar, il existe 3 500 à 4 000 ateliers de fabrication de chaussures sur le territoire national. Or, 80 % d'entre eux qui ont dû fermer pour faillite en raison d'entraves bureaucratiques, de manque de financement, de taxes élevées appliquées sur la matière première ou de concurrence des produits importés.
En janvier 2020, il reste donc quelque 800 à 900 ateliers encore opérationnels.
D'après le même responsable, la capacité de production nationale de chaussures est estimée à près de 120 millions de paires par an, avec la possibilité de créer 500 000 postes d'emploi direct et indirect. Ce qui est non négligeable pour notre économie dans la conjoncture actuelle, marquée par la morosité et une faible croissance.
Il faut noter que la plupart des ateliers ont déclaré faillite en raison de la bureaucratie et de la concurrence des produits importés qui bénéficient de privilèges douaniers et fiscaux supérieurs à ceux accordés à l'importation de la matière première exploitée dans la production locale de la chaussure. Ce qui est déjà qualifié comme une aberration et un manque de discernement, voire d'une volonté affichée dans l'ultralibéralisme et un mépris total des capacités nationales.
D'ailleurs, certains estiment qu'il s'agit d'un vrai scandale puisque les ateliers réalisés et les investissements engagés en 40 ans, évalués à des milliers de milliards de centimes, ont été malmenés et complètement déstabilisés, pour ne pas dire perdus, en seulement un an d'importation.
Citant quelques pays qui disposent de capacités de production inférieures à celles de l'Algérie, à l'instar de la France qui compte 80 producteurs de chaussures, le Portugal (85), l'Espagne (110) et l'Italie (150), M. Benamar a souligné que l'industrie locale des chaussures, qui peut répondre aux besoins du marché national à des prix concurrentiels avec une qualité supérieure, peut s'orienter vers l'exportation « à condition de bénéficier d'un financement suffisant des banques, d'une révision des taxes et des impôts imposés et d'une augmentation des impôts sur les chaussures importées pour protéger le produit national ».
Justement, la principale problématique qui se pose pour les producteurs réside dans l'obtention de crédits pour l'acquisition des matières premières.
Pour les professionnels, il existe d'autres propositions en vue de redresser la barre et booster la filière, comme la création d'une banque pour le financement des PME puisque les banques publiques actuelles proposent des crédits uniquement pour le financement du matériel. Le volet fiscal est également déterminant dans cette optique, d'autant qu'à titre d'exemple, les impôts sur les matières premières oscillent entre 500 et 600 DA pour chaque paire de chaussures de fabrication locale, alors que certains opérateurs versés dans l'importation peuvent, à ce prix, importer une paire de chaussures pour sa mise en vente directe.
De son côté, le président de l'ANCA, Hadj Tahar Boulenouar, a indiqué que les besoins du marché national en chaussures avoisinaient les 70 millions de paires par an pour un montant de 150 milliards de dinars, ajoutant que 95% des chaussures commercialisées provenaient de l'importation anarchique.
L'ANCA prépare une plate-forme de propositions qu'elle compte soumettre, les prochaines semaines, aux ministères de l'Industrie et du Commerce en vue de relancer l'industrie locale de la chaussure et de créer jusqu'à 120 000 emplois. Le même responsable a souligné la nécessité de « réunir les conditions d'un véritable essor de l'industrie locale », d'autant que la qualité de la chaussure algérienne est reconnue mondialement.
Parmi les principales propositions, le président de l'ANCA a cité la création, à travers le territoire national, de trois zones industrielles spécialisées dans la fabrication de chaussures, la transformation des produits destinés à cette industrie (coton, textile et plastique), l'organisation d'expositions pour promouvoir la chaussure algérienne, la création d'une banque pour le financement des fabricants locaux et l'augmentation des taxes sur les produits importés, comme seul moyen pour protéger le produit algérien et son label.


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