Affaire du procureur de Sidi M’hamed

Le Club des magistrats dénonce l’inspection du ministère



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Le Club des magistrats a dénoncé, hier, la convocation de l’adjoint du procureur du tribunal de Sidi M’hamed, Mohamed Belhadi, par l’inspection générale du ministère de la Justice.

Belhadi étant celui qui a fait, dimanche dernier, un surprenant plaidoyer en faveur de l’indépendance de la justice, durant lequel il avait réclamé la relaxe de 16 manifestants arrêtés le 17 janvier, lors du 48e vendredi.

Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le Club des magistrats – en voie de création, précise-t-il – affirme qu’il a «accueilli avec consternation et mécontentement la convocation de l’un de ses membres, Belhadi Mohamed, par l’inspection générale du ministère de la Justice, en date du 10 février, qui n’a commis ni délit ni crime, si ce n’est d’avoir émis un plaidoyer historique en faveur de l’intérêt général, durant lequel il a demandé la relaxe d’un nombre de détenus dans une affaire qui a tenu en haleine l’opinion publique nationale».

A cet effet, le Club des magistrats estime que «la démarche de l’inspection générale entrave le processus d’indépendance de la justice, menace la sécurité constitutionnelle et professionnelle des magistrats honnêtes et porte atteinte à la Constitution», et il considère cela comme «une preuve de non-indépendance du pouvoir judiciaire, et une omnipotence du pouvoir exécutif sur la justice dans le but de terroriser les magistrats et de leur dénier le droit de s’exprimer librement».

Pour lui, le plaidoyer de Belhadi Mohamed ne peut être considéré comme une faute professionnelle, au sens de l’article 60 du code des magistrats. Le Club évoque, dans le même ordre, «une bataille pour asseoir une justice indépendante d’un ministre et des services du ministère despotiques qui craignent la mobilisation de jeunes juges qui expriment leurs opinions à propos d’affaires dans lesquelles ils ont un rôle à jouer». Il évoque, à cet effet, les «terribles pressions» qu’il subit ces derniers temps de la part du ministère de la Justice dans le but de «casser toute tentative de revendiquer l’indépendance et la dignité».

Celui-ci a dénoncé, en dernier lieu, les tentatives visant à «réduire les revendications des magistrats, qu’ils soient membres du Club ou non, aux aspects matériels, même si ceux-là sont légitimes».


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