57 essais nucléaires français en Algérie

De lourds traumatismes



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Soixante ans après, l'Algérie se rappelle de Reggane, lorsque la France a opéré des essais nucléaires, de 1960 à 1966 aux conséquences désastreuses .
Ces opérations s'inscrivaient dans le cadre de la politique de dissuasion nucléaire. Baptisés du nom d'un petit rongeur des sables (gerboise bleue), le désert algérien a vécu 57 essais nucléaires effectués à In Ekker et Reggane.
Le 13 février 1960, la France a effectué ses premiers essais nucléaires dans la zone de Hamoudia, à Reggane (150 km au sud d'Adrar). L'opération avait pour nom de code « Gerboise bleue » et la charge explosive équivalait à 70 000 tonnes de TNT, soit trois fois la bombe atomique larguée au-dessus d'Hiroshima. 17 essais nucléaires seront menés par la France au sud de notre pays entre 1960 et 1967, dont 4 à Reggane. Le nombre de victimes des radiations est estimé à 30 000. La bombe avait été installée à 100 mètres au-dessus du sol et la puissance de l'explosion a atteint 70 kilotonnes, selon les experts du Centre saharien d'expérimentations militaires. La bombe a émis des rayonnements susceptibles d'irradier mortellement tout organisme. Cette catastrophe continue de provoquer des maladies comme le cancer, la leucémie et la cécité, du fait de l'exposition à la radioactivité. Des milliers d'enfants et d'adultes souffrent de malformations congénitales. Quelques heures après l'explosion, le nuage arrivera jusqu'à Tamanrasset. Une journée après, c'est toute l'Afrique subsaharienne et centrale qui est affectée. Au troisième jour, le nuage remonte vers la Méditerranée. Les retombées de ces tests aériens et souterrains, se sont poursuivies jusqu'en 1966.
De février 1960 à avril 1961, le colonisateur français a testé quatre bombes dans l'atmosphère de Reggane, les « Gerboises ». Trois d'entre elles étaient seulement des
« engins de secours », avec des puissances volontairement réduites à moins de 5 kilotonnes.
Dans le Sahara, elle avait procédé à un total de 17 essais nucléaires,13 souterrains à In Ecker, dans le Hoggar, à quelques centaines de kilomètres au sud de Reggane, et 4 atmosphériques. Les séries des « Gerboises » succédèrent ainsi à Gerboise bleue, Gerboise blanche le 1er avril 1960, dite « bombe diplomatique » car la date de l'essai coïncidait avec la visite de Nikita Khrouchtchev en France. Puis, Gerboise rouge le 27 décembre 1960 et Gerboise verte le 25 avril 1961.
En outre la France avec Gerboise bleue est devenue la quatrième puissance nucléaire, après les États-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni. Ce test demeure, en 2019, le plus puissant premier essai nucléaire.


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