Anis Rahmani incarcéré à Koléa



...

Poursuivi dans plusieurs affaires liées à la malversation, à des infractions diverses et à l'abus de pouvoir, Mokaddem Mohamed, connu dans le monde journalistique sous le pseudonyme d'Anis Rahmani, PDG d'Ennahar, a été placé tôt dans la matinée de vendredi en détention provisoire à l'établissement pénitentiaire de Koléa.

Présenté devant le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Raïs, ce dernier a sollicité son collègue, en l'occurrence le juge d'instruction, pour l'ouverture d'une enquête judiciaire contre le patron d'Ennahar pour des faits criminalisés.
Le magistrat-instructeur accepte et passe à l'audition du propriétaire de la chaîne Ennahar.

Après son audition qui a duré plusieurs heures, le juge d'instruction chargé de l'enquête a décidé de le poursuivre en matière pénale pour plusieurs chefs d'inculpation, notamment « infraction à la législation de change », « chantage pour l'obtention d'avantages indus », « abus de pouvoir » et « détention de comptes bancaires à l'étranger ».
Anis Rahmani, qui aurait usé de son influence au temps du régime du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et alors proche de Saïd Bouteflika, a été arrêté mercredi dernier par les services de la Gendarmerie nationale de Bab Edjedid.
Ses avocats comptent introduire ce dimanche un appel à la chambre d'accusation de la cour d'Alger quant à l'ordonnance établie par le juge d'instruction du tribunal de Bir Mourad Raïs relative à son placement en détention provisoire à la prison de Koléa et, par-delà, sollicitent la liberté provisoire.
Les mêmes avocats vont introduire un appel pour solliciter l'annulation de certaines accusations et inculpations retenues par le magistrat instructeur, notamment celles liées à la corruption et au transfert illégal de capitaux vers l'étranger.
Pour rappel, le nom du patron du groupe Ennahar est cité dans plusieurs dossiers relatifs à la malversation.
Notons que la presse algérienne a fait état de plusieurs plaintes le visant pour diffamation. Fin décembre, Anis Rahmani et un journaliste d'Ennahar, Ahmed Hafsi, qui occupait le poste de rédacteur en chef, ont été condamnés à six mois de prison ferme pour « offense et diffamation » à l'encontre du général à la retraite Hocine Benhadid qui était à l'époque en prison.
Le PDG incarcéré a été condamné tout récemment par le président du tribunal d'Alger à verser une amende à l'ancien chef de la délégation olympique algérienne aux Jeux olymiques de Rio de Janeiro en 2016, Amar Brahmia, et à sa famille, également pour « diffamation ».
Ennahar TV, crée en décembre 2012, est une chaîne d'information nationale qui diffuse en continu. Elle revendique le statut de « première chaîne d'info en Algérie ».


Lire la suite sur Le jeune indépendant.