Il a été avalisé par la majorité des députés de l’APN

Adoption sans surprise du plan d’action du gouvernement



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C’est sans surprise, bien évidemment, que le plan d’action du gouvernement a été adopté ce jeudi par les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Hormis les partis de l’opposition, ayant dès le départ boycotté la plénière consacrée à cet effet, à l’image du RCD et du FFS, tous les autres, y compris les partis islamistes de Adala et MSP, ont donné leur quitus au document qui leur a été présenté par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad.

Ayant fait son exposé mardi dernier, le Premier ministre n’a pas eu finalement des difficultés pour faire avaliser son plan d’action. Il faut dire que la configuration actuelle de l’APN, dominée par le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), rejoints quasi automatiquement par TAJ et le Mouvement populaire algérien (MPA), ne laissait aucun doute quant à l’issue de la séance.

Ainsi, en l’espace de 48 heures, et même si certains députés avaient exprimé quelques réserves au premier jour du débat, le plan a été adopté à la majorité et sans aucune difficulté. Les différents groupes parlementaires ont ainsi approuvé le contenu du document en mettant en exergue quelques «importantes mesures et changements» que le gouvernement compte opérer, même si quelques-uns ont préféré faire preuve de prudence.

A cet effet, le président du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mehdi Zentout, a fait remarquer que le plan d’action contenait «d’importantes politiques et propositions» tout en mettant l’accent sur la nécessité de «définir la nature du régime politique à choisir pour l’établissement de la prochaine vision constitutionnelle».

Si le plan d’action propose quelques réformes importantes, à l’image de la volonté du gouvernement d’aller vers le système déclaratif pour ce qui est des actions politiques publiques et des réunions, ainsi que de la création d’associations, il n’en demeure pas moins que c’est le processus politique en cours qui pose problème, notamment pour nombre de partis politiques de l’opposition et des citoyens du hirak qui remettent en cause la légitimité de cette Assemblée.

En somme, c’est l’ex-alliance présidentielle, dénoncée des mois durant, qui a adopté ce plan d’action. Les formations politiques de l’opposition présentes à l’APN, FFS et RCD, qui ont déjà rejeté la présidentielle du 12 décembre et le processus qui a suivi, notamment le dialogue proposé, ont boycotté cette plénière. Le Parti des travailleurs (PT) lui avait démissionné de l’Assemblée. Les députés qui sont restés, refusant la résolution du parti, notamment Mounir Nasri, qui se présente comme le chef du groupe parlementaire, ont été exclus des rangs de la formation politique de Louisa Hanoune. Ceux-là ont bien entendu adopté également le plan d’action.

Sachant pertinemment qu’il y a un problème de «légitimité», le Premier ministre a insisté, en réponse aux déclarations de quelques députés, que «le gouvernement est déterminé à recouvrer la confiance du citoyen à travers la revalorisation des valeurs humaines perdues, la consécration de la culture de l’abnégation dans le travail, la reddition de comptes, la promotion des libertés et la mise en place des mesures rigoureuses à l’encontre des coupables de défaillance et de manipulation de la loi et des deniers publics».

Un chantier titanesque qui nécessite, en premier lieu, la mise en œuvre de décisions «chocs» qui pourront remodeler, d’une manière profonde, le fonctionnement du système politique national. En tout cas, si certains partis politiques, notamment ceux regroupés au sein du Pacte de l’alternative démocratique (PAD), n’y voient qu’«une volonté du système de se régénérer», d’autres ont décidé d’accorder le bénéfice du doute au président Tebboune et, par conséquent, à son Premier ministre.

Et ce, même si le plan d’action de ce dernier est adopté par un Parlement globalement jugé «illégitime» étant dominé par l’ex-alliance présidentielle qui a continuellement soutenu l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika.


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