L’Espagne dispute à l’Algérie ses eaux territoriales



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Madrid est en désaccord avec l'Algérie sur le tracé de la frontière maritime entre les deux pays en Méditerranée, a indiqué vendredi la chef de la diplomatie espagnole qui doit se rendre mercredi à Alger. L'Algérie a décidé unilatéralement en avril 2018 d'une nouvelle délimitation de ses eaux territoriales en Méditerranée qui touche à l'archipel espagnol des Baléares, a expliqué sur la radio Cadena Ser la ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya. Selon le quotidien El Pais, le nouveau tracé englobe même l'île de la Cabrera, située à une dizaine de kilomètres au sud de l'île de Majorque. Dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a «répondu à cette prétention, car pour le moment c'est une prétention algérienne», a déclaré la ministre. Selon le droit maritime international, a-t-elle déclaré, «quand tes eaux territoriales chevauchent celles de ton voisin, cela doit donner lieu à négociation, et dans la pratique, ces négociations durent très très longtemps». «Ce que nous avons fait est d'exprimer notre désaccord (pour) obliger l'autre partie à démarrer une négociation. Et cette négociation, depuis 2018, n'a pas eu lieu», a-t-elle expliqué. Ce sera la première visite de la nouvelle ministre en Algérie, pays qui fournit la moitié du gaz naturel qu'utilise l'Espagne. La question des frontières maritimes est également un sujet de désaccord entre l'Espagne et le Maroc, où Mme Gonzalez Laya s'est rendue fin janvier. Il est à signaler que deux projets de loi sur la délimitation de la zone économique exclusive ont été retirés de l’ordre du jour du parlement marocain suite à une opposition à leur contenu formulée par le parti au pouvoir en Espagne. Le parlement marocain avait reporté l’adoption de deux projets de loi, prévue pour lundi 23 décembre 2019, relatifs à la délimitation des eaux territoriales et de la zone économique exclusive du royaume chérifien. Ce report intervient suite à l’opposition des autorités espagnoles à l’intention du Maroc de délimiter ses frontières maritimes sud, précisent les mêmes sources. Lors de la présentation des deux textes de loi, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, avait expliqué que plusieurs facteurs politiques, juridiques, économiques et techniques avaient «amené à l’élaboration et la présentation de ces projets de loi dans la conjoncture actuelle».Néanmoins, le chef de la diplomatie marocaine a ajouté que les dispositions contenues dans les deux textes de loi constituaient une plateforme juridique solide pour d’éventuelles négociations en vue d’un accord pouvant avoir lieu à ce sujet avec les pays ayant un espace maritime limitrophe de celui du Maroc.


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