Un hommage aux familles des harraga



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La générale de la pièce El Mafkoud (Le disparu) a été présentée, jeudi dernier, au Théâtre régional de Sidi Bel Abbès (TRSBA) devant un public nombreux.

Ecrite et mise en scène par Ahmed Bekhal, d’après l’idée de Chouat Mohamed, la pièce El Mafkoud traite d’un sujet d’actualité et met en lumière les tourments d’une famille de harrag (émigrant clandestin) perdu en mer.

On retrouve sur scène Rabah El Mensi (Youcef Salim) dans le rôle principal, sa mère (Farida Benhamouda), son père (Mustapha Seghir) et Mohamed Zougar qui campe le rôle du fonctionnaire aux promesses sans lendemain.

La trame de cette pièce, à la fois douloureuse et tragi-comique, se déroule autour du destin d’un jeune chômeur – issu de bonne famille – perdu à jamais après avoir tenté une traversée en mer.

Désemparé par l’absence de Rabah El Mensi, le père ne veut pas se faire à l’idée que son fils unique a emprunté une de ces nombreuses embarcations de la mort. Il tente, en même temps, de consoler une mère tourmenté, meurtrie.

Le temps s’éternise, l’attente se fait longue et le doute s’installe. Les nouvelles brisent tout espoir. Rabah El Mensi a rejoint la longue liste des disparus en mer.

Par intermittence, une voix apaisée, celle de Rabah, résonne pour raconter un vécu insoutenable, des frustrations de tous les jours et autant de rêves volés. Lorsque la lumière bleue éclaire la chaise aux livres, El Mafkoud donne de la voix pour relater une trajectoire contrariée et brimée.

«Ici, c’est le monde du silence. Loin des fausses promesses et d’une attente qui tue à petit feu.» Ses parents formulent un dernier vœu : récupérer son corps, même en partie. «Rendez-nous le corps de Rabah. Une partie de son corps… Même dans un cercueil vide. Faites, alors, semblant de le faire…

Vous pouvez aussi nous mentir, vous avez l’habitude de mentir.» Au terme de la représentation, résonne le bruit d’une révolte. Elle se transforme en émeute dans le quartier de Rabah, au 5 rue de la Liberté.

«Rabah El Mensi ressemble à ces milliers d’Algériens, diplômés, qui tentent l’aventure en Méditerranée au péril de leur vie. El Mafkoud est d’abord un hommage aux familles de harraga disparus en mer», explique Bekhal. Dans cette œuvre (50 minutes), le metteur en scène opte pour un dispositif scénique dépouillé.

Une scène presque nue, accueillant une chaise en bois avec une haute empilée avec des livres et un bout de tissu en forme de patera (embarcation) traversée de cordes d’arrimage. Un éclairage sobre, bruitage, musique et chansonnettes emplissent la scène et se mettent au diapason du jeu des comédiens.

Produite par l’association amateur Hassen El Hassani, présidée par Hedba Zakaria, la pièce El Mafkoud sera en tournée prochainement dans les salles de théâtres de l’Ouest du pays. A noter qu’à l’issue de la générale donnée jeudi, un hommage a été rendu aux comédiens Sid Ahmed Benaïssa et Abdelkader Djeriou.


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