Le Hirak dévoyé



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Par Abdelkader S. – Le militant pacifiste des droits de l’Homme Mustapha Bouchachi a rendu visite à celui qui voulait prendre la Kalachnikov en 1990 pour prendre le pouvoir par la volonté divine, le nervi islamiste qui a conduit à la dissolution du FIS par son comportement antidémocratique, dénoncé par les membres du Conseil consultatif du parti qui ne lui pardonnent pas d’avoir poussé à la confrontation avec les forces de sécurité par ses discours incitant à la violence.

Ça sent les relents de Sant’Egidio aux abords du Hirak, qui est en train de basculer petit à petit vers la bipolarisation FIS-FFS. Il est tout de même étrange que parmi les figures de proue du Mouvement populaire les plus en vue on retrouve des fidèles de l’approche mitterrandienne de la crise politique algérienne des années 1990. Les masques tombent et les mésalliances refont surface. La photo prise ce vendredi, qui montre l’ancien numéro deux du parti extrémiste dissous entouré de deux irréductibles du FFS pro-FIS et d’un militant du Hirak en kamis récemment libéré, est symptomatique d’une récupération ouverte du Mouvement populaire par l’alliance islamistes-Internationale socialiste.

Cette grave déviation du Hirak était perceptible depuis plusieurs semaines, à la faveur des discours rabâchés par des influenceurs appartenant à la même obédience et travaillant à ramener trente ans en arrière les Algériens, qui regardent devant et veulent en finir avec un système qui a conduit le pays à sa perte. Un système dans lequel les millions de manifestants mettent tous ses acteurs dans le même sac, pouvoir et opposition, FFS et FIS y compris.

Si les manifestants n’ont pas excommunié les quelques membres de partis qui marchent à leurs côtés tous les vendredis, c’est parce qu’ils ont été «adoptés» individuellement et non pas sous leur casquette partisane. Depuis hier, la manœuvre est apparue scintillante de vérité : le fleuve Hirak est en passe d’être dévié de son cours naturel et son essence même est en train d’être dénaturée par des calculs politiciens malsains en son sein même.

Dans le slogan «yetnahaw gaâ», Ali Benhadj est inclus. En agissant ainsi, Mustapha Bouchachi et les deux autres convives ont violé le premier article de la Loi fondamentale du Hirak.

A. S.

 


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