Ghardaïa

Touzouz, un hameau oublié

Situé à l'ouest dans la commune de Ghardaïa, où les cols blancs et autres responsables locaux n'ont jamais mis les pieds, Touzouz est l'exemple vivant de l'abandon ressenti par les citoyens des hameaux isolés.
La misère et la dégradation du cadre de vie y sont le vécu quotidien des habitants. Le visiteur qui se hasarderait à arpenter les ruelles du quartier Touzouz, à Ghardaïa, sera frappé par l'état de délabrement avancé. Les rues n'ont même pas de noms qui puissent les mettre en valeur. Et, dans la vie de tous les jours, c'est un décor navrant qu'elles offrent au regard.
Devant les discours lénifiants chargés de promesses creuses des responsables, les revendications sont les mêmes depuis des décennies : l'aménagement urbain, lequel est inexistant. Les chaussées de ce quartier, complètement ignoré par les responsables locaux n'ont, en effet, jamais été bitumées et sont complètement dégradées, avec des crevasses qui se transforment en flaques d'eau à cause des fuites d'eau qui se comptent par centaines et que l'Algérienne des eaux a omis de réparer. Les trottoirs sont inexistants. Dans quelques ruelles et rues de ce quartier, l'éclairage public fait défaut. Les quelques lampadaires existants n'arrivent pas à éclairer toutes les rues. A tel point qu'il n'est pas recommandé aux enfants de s'y hasarder à la tombée de la nuit, à cause des chiens errants entre autres. Il n'y a pas d'infrastructures d'enseignement (ni collège ni lycée) ni de bibliothèque qui permettrait aux jeunes étudiants des classes d'examen de se documenter. La seule qui existait est fermée depuis plusieurs années pour des raisons inconnues. Il y a également un réseau d'assainissement incomplet qui ne touche pas la totalité du quartier. Quand les fosses débordent, surtout en période de chaleur, l'air est étouffant du fait des odeurs nauséabondes qui s'en dégagent. Les habitants de cette agglomération souffrent quotidiennement, et à longueur d'année, de ces problèmes. C'est pourquoi ils montent aujourd'hui au créneau pour dénoncer la dégradation de leur cadre de vie.

Vie insupportable
La vie dans cette localité est devenue quasiment insupportable pour nombre de riverains. « Nos préoccupations ont été maintes fois présentées aux élus qui nous ont promis de régler nos problèmes, mais à ce jour rien n'a été fait », assure le sexagénaire Hammou Bahaddi, président d'association de ce quartier.
Son adjoint, Youcef Imenacen, signale au passage que, « en dépit d'avoir été saccagé et incendié à deux reprises par des antagonistes venus de Daia-Ben-Dahoua, la ville voisine, notre quartier est dépourvu de caméras de surveillance, et ce malgré nos nombreuses demandes aux autorités locales. La salle de soins est, elle aussi, fermée à la population depuis de très longues années, et ce au su et au vu de la direction de la santé publique qui ne bouge pas le petit doigt ».

Curieusement, on embellit les rues, les trottoirs et les façades du centre-ville et l'on oublie carrément ces quartiers.
Les habitants de Touzouz se demandent pourquoi leur quartier a toujours été négligé par les autorités et les élus qui se sont succédé ? Ils se demandent où sont passées les recommandations suggérées lors de la récente rencontre du gouvernement avec les walis ? N'était-il pas question que soit adopté par les collectivités locales une nouvelle approche privilégiant un mode de gestion à objectifs dans le but d'améliorer le cadre de vie du citoyen et d'accentuer la relance économique ?
Une prise en charge réelle et efficiente des problèmes des habitants de la cité Touzouz est plus qu'urgente, selon de nombreux témoignages.
En attendant, les pauvres familles résidant dans ce quartier ne cachent pas leur colère quant à leurs conditions de vie, qu'ils estiment déplorables. Autant de tares qui poussent les habitants à perdre patience.
Un appel pressant a été lancé au premier responsable de la wilaya ainsi qu'au P/APC de Ghardaïa pour se pencher sérieusement sur leur situation.