Par Nabil D. – Alors que de nombreux pays font face à un début de panique suite à la découverte de cas de coronavirus en Algérie, les autorités évitent de prendre des mesures drastiques, pourtant nécessaires pour éviter une contagion à grande échelle, tandis que les citoyens ne tarissent pas de railleries sur les réseaux sociaux à travers des messages à forte connotation politique.
L’Arabie Saoudite vient de décider la suspension du petit pèlerinage, alors que l’Iran a interdit la prière dans les mosquées. Ailleurs, les autorités pensent carrément à empêcher leurs ressortissants de quitter le pays en attendant que la pandémie soit définitivement rayée. En Algérie, un cas confirmé dans le Sud et un autre suspecté à Batna ne font pas craindre le pire aux citoyens, dont certains sceptiques vont jusqu’à accuser le pouvoir de vouloir utiliser cette maladie pour, disent-ils, empêcher le Hirak.
«Dès que le pouvoir a su que nous allions marcher sur le palais d’El-Mouradia, il [nous] a importé le coronavirus d’Italie», écrit un internaute. Un autre lance, sarcastique : «Décès du coronavirus en Algérie en raison de l’absence des conditions de vie minimum.» «Policiers, n’oubliez pas que vendredi et samedi il y aura corona, nous arrivons avec le virus, fates gaffe !» «avertit» un militant du Hirak, rejoint par un autre qui met en garde en faisant mine d’éternuer. Un slogan a été préparé pour la circonstance qui sera vraisemblablement chanté ce vendredi : «Je préfère mourir du coronavirus que de vivre sous un régime militaire.» «La Tunisie compte 9 millions de touristes, le Maroc 3,5 millions et en Algérie, il y en a un qui, en plus, s’est trompé de vol et il a importé le virus !» ironise un internaute, avec lequel un autre commentateur partage le doute : «L’Italie vient de démentir qu’un de ses ressortissants se trouvant en Algérie ait été atteint par le coronavirus.»
«Coronavirus dément sa présence en Algérie et explique qu’il ne peut pas y entrer tant que le virus hagrona (ils nous privent de nos droits) s’y trouve», a écrit un railleur dont le propos est appuyé par cette diatribe : «Vous qui nous opprimez, laissez-nous donc, coronavirus nous habite déjà !»
Une réaction citoyenne dubitative qui s’ajoute à celle ayant fait suite à l’attentat terroriste commis à Timiaouine et aux bruits de bottes à nos frontières avec la Libye qui avaient fait dire aux citoyens que le pouvoir cherchait une excuse pour détourner l’attention du peuple et l’éloigner de la contestation.
N. D.