Le Covid-19 à la rescousse du changement climatique

L’épidémie de coronavirus Covid-19, qui paralyse l’activité économique en Chine et menace celle du monde entier puisque ce grand pays tire désormais la croissance mondiale, apporte des éléments nouveaux sur les émissions de CO2.

Celles-ci auraient baissé d’au moins un quart dans ce pays, selon une étude publiée mercredi dernier par le site spécialisé Carbon Brief. Toutefois, soulignent les auteurs, pour limiter l’optimisme de certains analystes, l’impact pourrait n’être que momentané.

L’épidémie s’est déclarée à la mi-décembre et les congés du Nouvel An chinois, tombé le 25 janvier, ont de facto été prolongés jusqu’au 10 février pour confiner les populations et contenir l’expansion de la contamination. Les mesures de cantonnement ont entraîné des limitations drastiques de la circulation et l’arrêt des usines. Selon l’étude citée, la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre ont chuté de 400 millions de tonnes par rapport à la même période de l’an dernier.

La réduction de la consommation de charbon et de pétrole montre une réduction d’au moins 25% des émissions par rapport à la période comparable de l’an passé, une baisse équivalente à 6% des émissions mondiales sur la même période, note l’étude. Toutefois, cette baisse est-elle durable ou conjoncturelle, se sont interrogés les experts qui suivent de près l’évolution de la maladie sur l’économie et l’environnement ?

Pour les analyses du cabinet Bloomberg, les émissions chinoises «pourraient augmenter sur l’année en raison du plan de relance économique des autorités, à grands coups de chantiers d’infrastructures très énergivores». Ce que confirme à l’AFP Li Shuo, le porte-parole de Greenpeace Chine qui a déclaré : «Quand l’épidémie aura reflué, il est probable qu’on constatera une plus grande pollution avec des usines maximisant leur production pour compenser leurs pertes après leur fermeture prolongée».

La pandémie du Covid-19, en expansion, qui a pris pied en Europe après le Moyen-Orient et maintenant en Afrique, a simplement montré en Chine et de manière concrète qu’une réduction de plus de 6% des émissions mondiales de CO2 en moins de 15 jours est possible, mais au prix d’une paralysie quasi totale des activités économiques dans un seul pays. Une répartition équitable de ce «ralentissement économique» est constamment suggérée aux plus grands pollueurs de la planète pour limiter le réchauffement climatique.

Par Slim Sadki

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