Issers (Boumerdès)

Ighomrassen dans le dénuement



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Plus de 30% des jeunes du village ont fui le pays à cause du chômage et du désespoir.

Situé à 7 km à l’est des Issers, le village d’Ighomrassen était une escale incontournable pour les chefs de la révolution de Novembre 1954.

«Amar Ouamrane et Krim Belkacem ont séjourné ici à maintes reprises car il ne doutaient guère du patriotisme des habitants de notre village. Ici il n’y a pas une famille qui n’a pas donné deux ou trois martyrs à la Révolution, mais on n’a pas obtenu grand-chose en retour», lance un quadragénaire du village avec un brin d’amertume.

En effet, la route reliant cette localité de 2000 âmes au chef-lieu des Issers est devenue le cauchemar des automobilistes.

«Il y a des endroits où même les baudets trouveront des difficultés à circuler. On a beau se plaindre auprès des autorités, en vain.

On n’a eu que des promesses. Pourtant, ce n’est pas l’argent qui manque à l’APC. Récemment, on a appris que 65% des crédits alloués pour la commune, soit plus de 500 millions de dinars tardent à être consommés», s’indigne notre interlocuteur qui se plaint du manque d’infrastructures de base. «Nous n’avons ni stade ni salle de sport.

Plus de 30% des jeunes du village ont fuit le pays à cause du chômage et du désespoir. Les derniers en date ont malheureusement été dévorés par la mer tandis que d’autres sont portés disparus», regrette-t-il.

Selon lui, la situation du village empire d’année en année. «58 ans après l’indépendance, nos foyers ne sont pas encore raccordés au réseau d’assainissement. Nous n’avons ni eau courante ni gaz naturel. Inutile d’espérer avoir l’éclairage public, une maisons de jeunes pour nos enfants», rebondit un autre habitant.

La salle de soins du village est fermée depuis plus de 15 ans. La structure était occupée par deux familles. Ces dernières ont été relogées aux Issers en 2016 avant qu’une autre ne s’y installe. «Qu’attendre d’un Etat incapable de rouvrir une salle de soins laissant des milliers de citoyens parcourir plusieurs kilomètres pour une simple consultations médicale ?» s’insurge-t-il.

Témoin des sacrifices consentis par les villageois durant la guerre de Libération, le cimetière de la localité abrite plus de 70 tombes de chouhada.

«Il y en a aussi une vingtaine qui restent sous les décombres dans la montagne d’à côté. Ils ont été bombardés par l’aviation française alors qu’ils étaient à l’intérieur de leur abri. Aucun responsable n’a jugé utile de déterrer leurs sépultures ou ériger un monument à leur mémoire», se désole Belaid.

Mais le passé glorieux du village contraste avec le quotidien ténébreux de ses habitants. «Peut-être que c’est notre faute car on n’a pas continué le combat de nos aïeux», interroge Belaid qui évoque les souffrances endurées par les collégiens pour rallier leur établissements à cause du manque de transport scolaire.


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