Quand le fantôme du Coronavirus plane sur l’aéroport

 Manque de masques et dispositif discret



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La première image qui nous frappe en débarquant à la nouvelle aérogare, ce sont les masques de protection portés par différents employés de l’aéroport ou certains passagers pour parer aux assauts du mystérieux virus.

Aéroport international Houari Boumediène, terminal Ouest. 12h25. L’immense mastodonte, qui peine à se transformer en hub, ressemble à un paquebot vide, un Titanic déserté par les voyageurs, ce mercredi 26 février.

Mais qu’on se rassure : cela n’a rien à voir avec le coronavirus. «Ce sont les flux habituels. Il n’y a pas assez de compagnies, surtout après la cessation d’activité d’Aigle Azur», explique un employé de l’EGSA. Les halls peu animés contrastent avec le brouhaha et la pagaille qui régnaient durant la grève du personnel d’Air Algérie la semaine dernière.

La première image qui nous frappe en débarquant à la nouvelle aérogare, ce sont les masques de protection portés par différents employés de l’aéroport ou certains passagers pour parer aux assauts du mystérieux virus.

D’emblée, au moment de traverser le sas de sécurité, nous nous trouvons face à deux agents de police, un homme et une femme, tous deux arborant des masques chirurgicaux. «On a peur, le risque est réel», nous glisse le policier après avoir procédé à notre fouille corporelle. «Nous avons obligation de porter ces masques», poursuit-il. Nous lui demandons s’il était possible de s’en procurer. «Allez à la pharmacie au fond, à droite», indique-t-il.

Les fameux masques ne sont pas offerts systématiquement, en effet. Dans une aile de l’imposante infrastructure, un agent de nettoyage vaque tranquillement à ses tâches quotidiennes.

Il ne prête pas attention plus que de raison aux avertissements alarmistes qui circulent depuis la détection du méchant virus chez un ressortissant italien, qui est arrivé à l’aéroport d’Alger le 17 février, avant de rejoindre son poste de travail dans le Sud, près de Hassi Messaoud. «Je pense qu’en Algérie, on ne risque pas grand-chose. Je sais que le virus ne peut pas survivre au-delà d’une température de 20°C, donc, on est à l’abri», croit-il savoir.

Une allégation inexacte, mais qui lui permet de dédramatiser. Aussi ne juge-t-il pas utile de se protéger. Une femme de ménage nous confie, pour sa part, qu’elle n’a pas eu de masque de protection. Devant les comptoirs d’enregistrement d’Air Algérie, en revanche, plusieurs agents arborent des masques, de même qu’aux points de vente des compagnies aériennes.

Cependant, le dispositif sanitaire demeure discret et, hormis ce détail visuel, il n’y a rien qui indique que le coronavirus est passé par là. Nous demandons au bureau des informations de l’aéroport s’il y avait des mesures particulières qui ont été prises, on nous répond simplement que la prévention se limitait aux masques que l’on pouvait se procurer à la pharmacie.

A l’officine vers laquelle tout le monde nous dirige, le produit tant convoité est en rupture, se désole un pharmacien. «Mais on va recevoir un autre lot d’ici une heure ou deux», rassure-t-il.

«Les masques en ce moment sont très demandés», explique l’apothicaire dans la foulée. Ils sont cédés à 20 DA pièce. Un jeune employé de l’EGSA pénètre dans la pharmacie et demande exactement le même produit. Il est presque dépité de ne pas en trouver. «Nous devons prendre le maximum de précautions. Nous sommes en permanence en contact avec les voyageurs, et on peut même choper une maladie pire que le coronavirus, donc il faut redoubler de vigilance», insiste-t-il.

«Les masques sont très demandés»

Autre fait notoire : il n’existe pas de campagne de prévention pour prodiguer les conseils d’usage aux voyageurs : porter un masque chirurgical, se laver les mains au savon ou avec du gel hydro-alcoolique, surveiller sa température… «Il n’y a aucune mesure concrète.

On ne voit aucun dispositif. Il n’y a même pas de masques à la disposition des voyageurs. Ce n’est pas normal !» s’indigne Abdelghani, un citoyen qui accompagnait des proches en partance pour Marseille. «Il faut agir vite pour mettre à l’abri les personnes les plus vulnérables, en premier lieu les enfants et les personnes âgées», plaide-t-il.

Au hall des arrivées, pas de mesures particulières ici non plus. On note néanmoins que les douaniers portent tous un masque et s’appliquent rigoureusement à se protéger.

Il convient de souligner, pour finir, que le ministère de la Santé a mis en place un dispositif de contrôle au niveau de l’aéroport international Houari Boumediène. A la faveur de ce dispositif, «les passagers de dix vols par jour, notamment en provenance de Dubaï, d’Istanbul, de Doha, du Caire et de Pékin, sont soumis à des caméras thermiques», assurait récemment le responsable du service de contrôle sanitaire aux frontières, M. Harhad (dépêche APS du 31 janvier).

Il est précisé, en outre, que «les voyageurs en provenance de Chine sont soumis à un contrôle médical avant leur embarquement pour rejoindre Alger, où ils sont également soumis à un contrôle effectué par les services algériens pour s’assurer qu’aucun cas suspect ne figure parmi eux».

Il était avec l’Italien atteint de Coronavirus : Un sujet de 34 ans en quarantaire au service infectiologie de annaba

Le service de l’infectiologie de l’hôpital Dorban, relevant du CHU Annaba, a placé, hier matin, un sujet de sexe masculin en quarantaine après l’avoir soupçonné d’être contaminé par le coronavirus.

Selon des sources hospitalières, ce citoyen, un Algérien de 34 ans, avait côtoyé, ces derniers jours, l’Italien dont le ministère de la santé avait confirmé, avant-hier, sa contamination au coronavirus. Atteint d’une forte grippe, il s’est rendu ces derniers jours au chantier où exerçait, selon lui, le ressortissant italien, d’origine algérienne. Son entreprise est en activité à Hassi Messaoud, wilaya de Ouargla. Toujours selon les mêmes sources, ce citoyen s’est présenté de son propre gré au service d’infectiologie de l’hôpital Dorban. Il a raconté avec détails son voyage et surtout son contact au niveau de la base vie où résidait l’Italien contaminé.

Le staff médical a décidé, ainsi, de le garder en observation par précaution. «Il a été soumis à des prises de sang pour les besoins d’analyses sérologiques. Pour confirmer ou infirmer sa contamination, elles ont été transférées à l’institut Pasteur où une délégation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est sur place depuis trois jours», a révélé un médecin proche de ce service.

Force est de relever que son cas s’est répandu telle une traînée de poudre à travers toute la wilaya. Des appréhensions étaient perceptibles sur les visages des citoyens ayant appris cette nouvelle, bien qu’elle soit au stade de la confirmation. Des produits d’hygiène, tout autant que les masques, ont été épuisés en quelques heures seulement. A suivre… M-F. G.


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