Après la suspension de la omra

Le Hadj 2020 est-il compromis ?



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L'Arabie Saoudite a suspendu jusqu'à nouvel ordre l'entrée sur son territoire des pèlerins effectuant la Omra et se rendant à La Mecque et à Medine, ainsi que les touristes, dans le but « de prévenir l'arrivée du nouveau coronavirus dans le royaume et sa propagation », ce qui soulève des interrogations sur les risques encourus lors du Hadj 2020.

Le gouvernement saoudien a décidé de « suspendre temporairement les entrées dans le royaume pour accomplir la ″Omra″ et visiter la Mosquée du Prophète », indique le ministère sur son compte Twitter. Cette mesure impacte les candidats à la « Omra », un pèlerinage qui attire chaque mois à La Mecque plusieurs dizaines de milliers de musulmans et qui peut être réalisé à n'importe quelle période de l'année, à la différence du Hadj qui ne peut être effectué qu'à des dates précises du calendrier lunaire musulman. Les ambassades ont été instruites de ne pas délivrer des visas de Omra, qui constitue l'activité principale des centaines d'agences de voyages algériennes. Cette annonce causera un manque à gagner important pour les agences de voyages. L'Arabie Saoudite a également suspendu l'entrée dans le pays des voyageurs munis d'un visa de tourisme et provenant de pays où sévit le nouveau coronavirus, selon des critères qui seront fixés par les autorités sanitaires. « Ces procédures sont temporaires et sont assujetties à l'évaluation continue des autorités compétentes », a ajouté le ministère. En attendant, pour les pèlerins déjà sur place, aucune mesure de précaution n'aurait été prise par le gouvernement saoudien. L'Arabie Saoudite n'a pas encore de cas confirmé de la maladie. De son côté, la compagnie aérienne Saudia Airlines a annoncé que le visa de tourisme a été suspendu pour tous les passagers et membres d'équipage des compagnies aériennes en provenance de Chine, Taipei, Hong Kong (RAS Chine), Iran, Italie, Corée (Rép), Macao (RAS Chine), Japon, Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Pakistan, Afghanistan, Irak, Philippines, Singapour, Inde, Liban, Syrie, Yémen, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Somalie et Vietnam. Le Coronavirus vient d'être détecté en Algérie avec un premier cas diagnostiqué et confirmé le 25 février dernier, mais la question se pose dès aujourd'hui quelle serait évolution de cette maladie dans les mois qui viennent, surtout que l'OMS commence à préparer l'opinion mondiale à un passage de maladie isolée en Chine vers une réelle pandémie qui touchera de plus en plus de pays. Cela nous amène à nous interroger sur les risques réels du déplacement en masse des citoyens algériens vers les lieux saints de l'Islam pour accomplir la Omra surtout durant le Ramadhan et le HADJ lorsqu'on sait que le coronavirus se transmet par voie aérienne. Cela d'autant que les symptômes de la grippe (fièvre et toux) sont similaires à s'y méprendre avec ceux signalés du Coronavirus. Ce qui accentuera les soupçons, la panique et les quarantaines. Le hadj regroupe près de trois millions de personnes dans une zone très réduite (la Mecque, Arafat et Mina) durant près d'une semaine.

La majorité des victimes de la maladie sont des personnes dont l'immunité est faible et fragile ; or nos pèlerins sont souvent des personnes âgées susceptibles de contracter le virus de la grippe saisonnière malgré le vaccin qui leur est administré préalablement. L'Arabie Saoudite ne peut faire face à de nombreuses apparitions de la maladie sur son sol, étant donné qu'aucun vaccin n'a été testé ou commercialisé à ce jour pour endiguer cette maladie. En cas de retour de pèlerins ou de citoyens ayant accompli le pèlerinage avec des symptômes du Coronavirus, il n'existe pas de possibilité d'isoler et mettre en quarantaine les cas suspects, sachant que le quota de l'Algérie cette année pour le Hadj est de 41 000 places. Le nombre de visas accordé l'année passée pour la Omra était de 364 000 visas cumulés durant tout le Ramadhan. Selon les médecins spécialistes, la durée nécessaire pour déceler de façon précise tout cas suspect reste assez longue puisque 14 jours sont nécessaires pour s'assurer que les cas isolés ne développent aucun symptôme. L'Algérie ne dispose pas de lieux de confinement pour un nombre aussi important de pèlerins, ce qui rend la prise en charge impossible et les risques trop élevés.
Cette situation pourrait contraindre les autorités à engager une sérieuse réflexion dès à présent sur l'éventuelle décision à prendre pour contenir les déplacements à partir d'Algérie vers les lieux saints pour la Omra et le Hadj en tant que mesure de prévention et de prudence.

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