Hôpital de Boufarik

A quand un service d’infectiologie digne de ce nom ?



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Nos hôpitaux sont-ils en mesure de prendre en charge convenablement les malades en cas d’épidémie ? Les responsables de la santé anticipent-ils des situations d’urgence pour pouvoir en faire face ?

Ces questions méritent d’être posées du moment où les dizaines de cas de patients atteints du coronavirus confinés à l’hôpital de Boufarik ont souffert le martyre et subi une pression psychologique au début de leur isolement dans un «coin» ressemblant à une structure pénitentiaire.

Il aura fallu l’annonce de la visite du ministre de la Santé pour qu’une décision soit prise pour les confiner au niveau du service hommes. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, une patiente a filmé l’intérieur de ce qu’elle qualifie de cellule de prison, soit là où étaient confinées les personnes atteintes du coronavirus à l’hôpital de Boufarik dans des conditions moyenâgeuses.«Regardez comment nous sommes confinés, il n’y a même pas la lumière du jour», a-t-elle lancé en guise de SOS.

Et de poursuivre : «Les sanitaires laissent à désirer et il n’y a même pas où se doucher…Même pas une fenêtre normale, tout est blindé et les portes ressemblent à celles des prisons. Cela nous rend malade. On frôle la dépression. Nous sommes comme les prisonniers. On ne va pas s’en sortir comme cela. C’est incroyable !»

Un psychologue clinicien qualifie cette situation de «dramatique !». Pour lui, il est vrai que pour endiguer la propagation de la maladie, les cas suspects ou confinés doivent être mis en quarantaine, c’est-à-dire isolés du reste du monde. Seulement, cette mise à l’écart «doit répondre à certaines règles, comme celle du respect du malade dans sa dimension psychique», a-t-il insisté.

En effet, la mise en quarantaine, outre le traumatisme du diagnostic de la maladie, engendre, selon notre interlocuteur, du stress et une énorme tristesse. «L’isolement, lorsque les conditions adéquates ne sont pas réunies, peut avoir la signification de rejet, le malade aura l’impression de porter en lui la faute», a-t-il ajouté.

La mise en quarantaine génère de la colère, d’après lui, du stress et de la dépression. Et c’est cette dépression, si elle n’est pas traitée, aura elle aussi des conséquences sur le système immunitaire du porteur du virus et risquerait de compliquer son cas. «Le système immunitaire va donc s’affaiblir et le malade aura des difficultés à faire face à la maladie par la résistance.»

Et dire que les autorités sanitaires n’ont pas tiré la leçon du choléra et n’ont rien prévu pour le développement de la spécialité de l’infectiologie et les structures hospitalières qui lui sont dédiées. Et pour couronner le tout, la langue de bois était de mise, jeudi dernier, lors de la visite du ministre de la Santé à l’hôpital de Boufarik.

Cela se passe au moment où cet établissement, très ancien, ne compte qu’une simple unité d’infectiologie (et non pas d’un service) qui prend en charge les malades venant de toute la région centre.

Et en cas de complication, pas assez de lits pour la réanimation ! Le ministère de la Santé créera-t-il, dans les meilleurs délais, un service d’infectiologie digne de ce nom, avec le matériel qu’il faut ?

Une chose est sûre, un arrêté interministériel relatif à la création d’un service hospitalier universitaire en infectiologie dans la wilaya de Blida a été établi au début des années 2000 avant qu’il ne soit gelé. Un gel qui n’est pas sans conséquences négatives sur le développement de l’infectiologie et de la prise en charge des malades.

D’ailleurs, à chaque épidémie, c’est le même scénario qui se répète et où la dépendance à l’institut Pasteur d’Alger devient une charge pour ce dernier. «Un service veut dire plus de budget et plus de moyens, humains et matériels, et ce contrairement à une unité médicale», indique un médecin. Sa création contribuera certainement à une meilleure prise en charge des patients, à la formation de résidents, le recrutement de maîtres-assistants et d’assurer la relève dans cette spécialité.

L’actuel responsable de l’unité d’infectiologie de Boufarik est un maître-assistant, donc n’ayant pas les prérogatives d’ouvrir un service. Et pourtant, un professeur en infectiologie, en l’occurrence le Pr Bouhamed, est recruté par le Chu Frantz Fanon depuis 20 ans. Sa mission se limite seulement à des cours… à l’université.


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