Bouira

La population à l’épreuve du confinement

Les appels au confinement et au respect des mesures préventives visant à limiter et à enrayer l’épidémie galopante ainsi que le risque de contamination et de propagation du nouveau coronavirus, le Covid-19 à travers le pays et à travers le monde, se multiplient.

A Bouira, les citoyens ont déserté, hier, les lieux et les places publiques. Parfois de simples promeneurs. Certains font une halte pour prendre quelques clichés de cette scène inédite et inhabituelle. La population, comme partout à travers les villes du pays, prennent de plus en plus conscience des dangers de la pandémie. Les récentes mesures prises par le chef de l’Etat ont été respectées.

Les cafés et les restaurants sont restés vides, a-t-on constaté. «On ne peut pas s’aventurer en cette période exceptionnelle où la pandémie continue de faire des ravages. J’ai décidé de fermer mon restaurant, et ce, pour éviter le risque de propagation du virus», dit le propriétaire du commerce sis au centre-ville de Bouira.

A travers les quartiers du chef-lieu de wilaya, et même au niveau des communes, ce sont des jeunes qui ont mobilisé le peu de moyens dont ils disposent pour faire face à une éventuelle prolifération de l’épidémie.

En plus des campagnes de sensibilisation lancées sur les réseaux sociaux et à travers des dépliants et autres affiches appelant les populations à se confiner et ne pas s’aventurer en cette période précise, des opérations de nettoyage et de désinfection des lieux publics, les centres de santé, et autres édifices abritant des administrations publiques et privés, se poursuivent.

Par ailleurs, ce sont les pharmacies et autres commerces d’alimentation générale qui ont été pris d’assaut. En dépit des assurances des commerçants quant à la disponibilité des produits nécessaires, la situation reste inchangée depuis plus d’une semaine, où les files d’attente sont restées de rigueur devant les boutiques.

En revanche, les citoyens ne cessent de déplorer une pénurie et l’inexistence des bavettes et autres produits désinfectants au niveau des officines. «Le stock existant a été épuisé au premier jour de la déclaration du premier cas au niveau de notre wilaya. Nous attendons un autre arrivage de nos fournisseurs», dit un gérant d’une pharmacie tout en confirmant que les prix ont été presque doublés. S’agissant de la situation sanitaire, les autorités de la wilaya de Bouira ont, dans un nouveau bilan, précisé qu’en tout, un seul cas a été testé la semaine passée positif au coronavirus et cinq autres cas suspects ont été mis en quarantaine au niveau du service des maladies infectieuses de l’établissement hospitalier Mohamed Boudiaf de Bouira.

En plus de cette mesure, la direction de l’hôpital de Bouira a appelé les citoyens à limiter leurs déplacements non essentiels au niveau de la structure de santé en question. Le directeur de l’EPH, Djamel Boutmeur, a rappelé qu’une trentaine de lits ont été réservés dans le cadre des dispositions prises par le secteur de la santé. Il faut préciser que les résultats des tests des trois personnes mises en isolement depuis plus d’une semaine ne sont pas encore dévoilés. Cela renseigne et confirme que l’Institut Pasteur d’Alger est submergé et sous pression.