Masques, blouses médicales et kits de dépistage

au lieu de « mendier » des aides à l’étranger, pourquoi l’Algérie ne développe pas son industrie nationale ?



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A cause de la pandémie du nouveau coronavirus COVID-19, Le monde entier vit une tension inédite qui provoque des pénuries inquiétantes de produits pharmaceutiques notamment de masques de protection, de gants médicaux, de blouses ou charlottes jetables, ainsi que de kits de dépistage. Face à cette crise mondiale très complexe qui va durer dans le temps, de nombreux pays à travers le monde relance leur industrie nationale pour ne plus dépendre des importations de l’étranger. 

Mais au lieu d’emprunter cette voie de bon sens, l’Algérie continue de « mendier » des aides à l’étranger et négocie avec des grands pays des aides de bienfaisance pour pouvoir soigner sa propre population. Une inconscience humiliante pour tout le peuple algérien. Les dirigeants algériens passent leur temps à « supplier » la Chine ou certains pays de l’Europe comme l’Allemagne ou la France à lui expédier des moyens de protection et des aides médicales. Et pourtant, la fabrication de certains de ces équipements médicaux ne nécessite pas une maîtrise technologie ou un savoir-faire unique au monde. L’algérien est lui-aussi capable de fabriquer des masques, des gants ou des lunettes de protection.

Pour ce faire, il aurait fallu que le gouvernement algérien établisse une « stratégie de guerre » dont le but est de réorganiser l’économie algérienne pour se relancer sur la production de certains segments comme la production de masques médicaux ou des kits de dépistage.

La pandémie du « coronavirus » peut être exploitée comme une opportunité pour revoir totalement le fonctionnement de l’économie algérienne et amorcer la rupture avec la dépendance maladive vis-à-vis des importations payées en devises à l’étranger. L’Algérie pourrait s’inspirer dans ce domaine de l’Italie qui a incité ses entreprises à se convertir dans la fabrication du matériel de santé pour secourir le pays.

A ce titre, des entreprises de prêt-à-porter ont commencé à convertir leur production de l’habillement aux masques de protection. Ces entreprises répondent à l’appel à l’aide lancé par les autorités italiennes pour trouver des solutions à la pénurie. A titre d’exemple, une entreprise italienne a réussi à lancer une production de 600 000 masques en deux semaines, soit l’équivalent de 6 millions d’utilisations potentielles car il s’agit des masques qui sont lavables.

La France, elle, compte déjà quatre grands fabricants de masques de protection sanitaire qui tournent à plein régime. Mais ils ne répondent de loin pas à la demande exponentielle. D’où la décision du gouvernement de se servir dans les réserves stratégiques, mais aussi d’appeler les entreprises à se lancer dans la filière. L’Etat a donné la garantie d’acheter toute production. Et il n’y a pas que les grands pays européens qui se relancent pour s’affranchir de leur dépendance vis-à-vis de la Chine. Au Sénégal, un pays africain comme l’Algérie, une collaboration fructueuse a été établie avec le laboratoire britannique Mologic et l’Institut Pasteur de Dakar pour développer un kit de dépistage rapide et accessible à tous. Ce kit est en ce moment en attente de certification.

 

Ce kit d’un nouveau genre, prévu à l’usage des professionnels de santé mais aussi des particuliers, propose deux types de tests. « Le premier se fait avec un prélèvement de salive, grâce à laquelle on peut détecter les protéines virales, explique Joe Fitchett, médecin en chef chez Mologic, créateur de kits similaires pour le dépistage du virus Ebola. Le deuxième, avec une goutte de sang prélevé sur le bout du doigt, sert à détecter la présence d’anticorps anti-Covid19. Et permet ainsi de savoir si oui ou non le patient est positif. » Les résultats du test sont connus en dix à vingt minutes, contre vingt-quatre à quarante-huit heures actuellement pour un test nanopharyngé.

Si le Sénégal arrive à faire de telles innovations, pourquoi pas l’Algérie ?

Pour le moment, dans notre pays, seul le Groupe public Textiles et Cuirs (GETEX) a annoncé récemment avoir lancé à travers ses différentes unités la fabrication de masques de protection en vue de participer à l’effort national pour faire face à la propagation de la pandémie du coronavirus. Le groupe industriel qui dispose de 23 unités gérées par deux filiales s’est engagé à fabriquer des quantités importantes de masques de protection au niveau de ses unités situées au centre, est et l’ouest du pays, en vue de participer à l’effort national pour permettre au pays de sortir « indemne » de la crise sanitaire engendrée par la propagation de la pandémie du coronavirus.

Pour l’heure, aucune autre entreprise n’a reproduit cette louable initiative de GETEX. Pourquoi ? Quelles sont les véritables capacités de l’Algérie en matière de textile médical ? Combien d’unité de production l’Algérie peut convertir ou transformer pour produire les moyens de protection nécessaires à la lutte contre l’épidémie du coronavirus ? Le gouvernement n’a fait aucune réunion ni entrepris la moindre démarche pour imaginer ou élaborer un plan d’action dans ce sens.

Et pourtant, pas moins de 21 milliards de Da, à savoir près de 200 millions de dollars, ont été débloqués par l’Etat algérien entre 2018 et 2019 pour relancer le secteur du textile national. Un assainissement financier de 40 milliards de DA  a été également décidé par l’Etat algérien pour encourager les fabricants du textile en Algérie. Il faut savoir que notre pays durant les années 70 ou 80 disposait de fleurons dans les industries du textile à l’image de  Sonitex et Sonipec.

Malheureusement, ses fleurons ont été démantelés et 96% des vêtements écoulés sur le marché algérien sont aujourd’hui importés. N’est-il pas temps de relancer enfin la production nationale en remobilisant toutes les forces vives de la société algérienne autour d’un plan de guerre consistant à produire les moyens de protection sanitaires les plus essentiels et urgents pour lutter contre la propagation du coronavirus sur le territoire national ? Malheureusement, au lieu de travailler sur cet axe majeur, les autorités algériennes préfèrent aggraver leur dépendance vis-à-vis de l’étranger en continuant à importer ou à réclamer de l’aide comme si les Algéries sont un peuple infirme incapable de travailler et de prendre son destin en main.

Notons que  selon le Département d’Etat américain de la santé, la Chine fournit jusqu’à 95% des masques chirurgicaux spéciaux ayant une durée de vie limitée et 60% des masques de protection plus couramment utilisés dans les services de santé. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le monde a besoin de 89 millions de masques par mois en cette période de pandémie. Soit 40% de plus que pendant la période pré-Covid-19. Diverses sources d’information, notamment chinoises, font savoir que la vie économique reprend graduellement à Wuhan et que les usines se remettent au travail. Certaines entreprises, à l’instar de Foxconn, se sont reconverties pour produire des masques. Mais les clients traditionnels de la Chine veulent tirer la leçon de cette pandémie mondiale et mettent en place des mesures pour renforcer leur indépendance économique dans ces situations de crise.

 


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