Document. FERTIAL, fleuron de l’industrie pétrochimique algérienne au bord de la faillite et menacé de disparition



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Alors que dans le monde entier, les gouvernements mettent en place des mécanismes de sauvetage de leurs entreprises nationales et économies nationales fragilisées par les effets désastreux de la pandémie du coronavirus COVID-19, en Algérie, les dirigeants assistent à la mise à mort de l’un des fleurons de l’économie sans bouger le petit doigt. 

C’est, malheureusement, ce qui se passe en ce moment à FERTIAL, La société algéro-espagnole des fertilisants, géant de l’ammoniac qui fut par le passé le numéro dans la Méditerranée dans la production des fertilisants. Plus de 1100 travailleurs des deux unités de Annaba et Arzew (Oran) de Fertial s’interrogent aujourd’hui sur leur avenir car leur entreprise est en train de cesser totalement son activité. Les problèmes de FERTIAL ont commencé bien avant le début de l’épidémie du Coronavirus COVID-19. A partir du mois de janvier 2020, les autorités algériennes ont bloqué toutes les autorisations d’exportation dont a besoin FERTIAL pour pouvoir commercialiser sa production et gagner des revenus afin de couvrir ses charges et payer ses employés.

Cette situation a provoqué une faillite programmée de Fertial qui ne vend plus sa production et survit uniquement grâce aux réserves de sa trésorerie qui sont de plus en plus limitées. La direction générale de FERTIAL a adressé un courrier à ses salariés pour leur expliquer cette situation et tirer la sonnette d’alarme. En toute franchise, ce courrier relate toutes les étonnantes difficultés auxquelles est confrontée FERTIAL.

Suppression des cantines, suppression de plusieurs avantages sociaux pour les travailleurs comme certaines lignes de transports, suspension de plusieurs contrats, suspension de tous les recrutements, préparation pour placer les travailleurs en chômage technique, etc., la direction générale de FERTIAL a été amenée à mettre en place une série de mesures d’austérité pour se préparer au pire.

Pour rappel, FERTIAL Spa, société des fertilisants d’Algérie, issue de l’ouverture du capital de l’EPE FERTIAL, ex filiale d’ASMIDAL au profit du Groupe espagnol Grupo Villar Mir (GVM) en 2005, avait un capital social de 17 967 000 000 DA. Son activité consiste en la production, la commercialisation et le développement des engrais azotés et phosphatés.

Le Groupe Villar Mir (GVM), qui détenait initialement 66% des parts de Fertial tandis qu’Asmidal, une entreprise appartenant à la Sonatrach, en détenait le reste des parts soit 34%, traverse une période difficile sur le plan financier qui l’oblige à se désengager de plusieurs affaires pour faire face à ses échéances pour rembourser sa dette.

Il faut dire aussi que Fertial avait subi de nombreux désagréments dont un blocage administratif de ses exportations qui l’ont obligé à cesser sa production pendant plusieurs semaines, alors que quelques mois après, le quotidien espagnol El Mundo affirmait que l’entrée de GVM dans le capital de Fertial en 2005 avait occasionné le versement de commissions…

La société algérienne spécialisée dans la production d’ammoniac Fertial, dont le Groupe espagnols GVM détient aujourd’hui 49% des parts de l’entreprise, avait même conclu un accord pour vendre ses parts à Sonatrach, son principal actionnaire, mais l’instabilité politique en Algérie a quelque peu contrarié la transaction.

Aujourd’hui, l’avenir de FERTIAL est totalement incertain. Naguère cette société gagnait plus de 300 millions de dollars par an. Entre 2013 et 2015, le chiffre d’affaires de Fertial est resté stable autour de 35 milliards de dinar, à savoir près de 320 millions de dollars. Cette société ramenait donc de précieuses recettes fiscales au Trésor Public du pays. En 2012, 2012 FERTIAL a réalisé un  chiffre d’affaires de 44.38 milliards de dinars, soit l’équivalent de plus de 400 millions de dollars, un bénéfice net de 19 milliards de dinars. Malheureusement, au moment où l’Algérie doit diversifier son économie et développer la pétrochimie pour réduire les conséquences de l’impact mondial de la pandémie du coronavirus COVID-19, elle laisse mourrir ses meilleurs fleurons ! Une inconscience mortifère et un suicide collectif.


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