Le président Tebboune et le confinement

L’état va sévir…



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Le président de la République a reconnu qu’il y a eu des dysfonctionnements dans la distribution des équipements de protection destinés au personnel médical : «Le manque de bavettes ou gants ne signifie pas que l’Etat est en situation d’incapacité, l’absence d’équipements dans quelques wilayas peut être due à des dysfonctionnements dans la distribution.»

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé dans un entretien télévisé sur la crise sanitaire du coronavirus, affirmant que l’Etat mettra tout en œuvre pour  gérer la situation sur le plan sanitaire et économique. Interviewé par trois journalistes – ayant subi des tests avant de se présenter au palais présidentiel – il s’est voulu rassurant, notamment sur les questions de disponibilité du matériel et des stocks des produits alimentaires.

Il estime que l’Etat a les moyens de faire face à l’épidémie, mais fustige l’indiscipline et les comportements irresponsables des citoyens. «Ce qui nous manque ce ne sont ni les moyens ni les fonds, mais plutôt la discipline», a-t-il déploré.

100 millions de masques seront livrés bientôt

Le président de la République a reconnu qu’il y a eu des dysfonctionnements dans la distribution des équipements de protection destinés au personnel médical : «Le manque de certaines bavettes ou gants ne signifie pas que l’Etat est en situation d’incapacité, l’absence d’équipements dans quelques wilayas peut être due à des dysfonctionnements dans la distribution.»

Une commande a été introduite il y a une semaine, a dit le président Tebboune, auprès de «nos amis chinois» pour l’importation de 100 millions de masques,  30 000 tests de dépistage ainsi que des équipements de protection.

Le Président a mis en avant les liens d’amitié de notre pays avec la Chine, très sollicitée en ce moment, nous permettant d’avoir la «priorité», selon lui. La livraison du premier lot est prévu du 1er au 3 avril.  Ces commandes s’ajoutent au stock national produit localement, avec la contribution des usines algériennes.

«Oui, il y a eu un manque de masques, a-t-il reconnu. Mais nous ne sommes pas les seuls. J’ai vu un grand pays, cinquième puissance économique, qui en a souffert. Les machines industrielles de la production nationale ont été actionnées, elles produisent désormais 80 000 à 90 000 masques par jour. Il y a du bénévolat, nous avons mis à contribution les centres de formation et les usines de tissage.»

Abdelmadjid Tebboune a déclaré que l’Algérie pouvait mettre jusqu’à un milliard de dollars sur la table pour faire face à tout manque de matériel. Le Président a révélé, par ailleurs, que les services de sécurité ont mis la main sur des individus impliqués dans le trafic de  «4 millions de masques».

Primes de risque pour le personnel médical

Le chef de l’Etat a également révélé avoir signé un décret instituant l’octroi d’une prime exceptionnelle au profit des personnels des structures et établissements publics relevant du secteur de la santé, engagés dans la lutte contre le coronavirus.

Cette prime, allouée mensuellement pour une période de trois mois renouvelable, sera d’un montant forfaitaire allant de 10 000 DA au profit des personnels administratifs et de soutien, 20 000 DA pour le personnel paramédical et 40 000 DA pour le personnel médical.

Elle concerne les infirmiers, les ambulanciers, les médecins et les professeurs en médecine. D’autres catégories seront également concernées, dont les agents de nettoyage et les personnels des structures de l’Etat qui sont au front, comme la Protection civile, la gendarmerie et la police.

Par ailleurs, le président de la République a annoncé que les médecins militaires devront prêter main-forte aux hôpitaux publics.

Stocks alimentaires : «Nous avons de quoi tenir pendant 6 mois»

Le président Tebboune a rassuré sur la disponibilité des moyens financiers et des produits alimentaires pour faire face à la crise induite par l’épidémie de coronavirus. «L’Algérie dispose encore de 60 milliards de réserves de change», a-t-il annoncé, ajoutant que «le stock alimentaire actuel peut couvrir encore six mois de consommation. Les produits alimentaires sont disponibles».

«La production de semoule a été multipliée par trois, où va-t-elle», s’interroge-t-il. «La spéculation nous pousse à prendre des décisions exceptionnelles. Nous avons dû inonder le marché en pomme de terre pour que les prix se stabilisent», se plaint-il.

Confinement général : «Il faudra une organisation minutieuse»

Les cas de coronavirus étant diversement répartis sur le territoire national, le président de la République estime qu’il n’y a pas, pour l’heure, la nécessité de décréter un confinement total. «Certaines wilayas, qui ont un ou deux cas, nous ne pouvons pas leur imposer un confinement sanitaire. Il n’est pas possible aujourd’hui d’alerter des wilayas qui n’a pas été touchée par la maladie, en arrêtant la production, les administrations.»

Il reconnaît que l’organisation du confinement est difficile : «La prise de décision d’un confinement sanitaire est facile, c’est la gestion qui l’est moins. Blida nous en donne la preuve : la décision a été acceptée par les habitants mais nous avons connu des difficultés.» Le chef de l’Etat explique que «le confinement doit être organisé avec précision avec une stratégie minutieuse».

Le président de la République assure suivre la situation minute par minute, ville par ville et parfois même quartier par quartier. Il révèle ainsi que deux quartiers d’Alger sont particulièrement touchés et il n’exclut pas, si le nombre de cas poursuit sa courbe ascendante, d’en fermer les accès.

Le problème résiderait également, d’après le chef de l’Etat, dans le respect des consignes par les citoyens. «Malgré le confinement et le couvre-feu, les gens continuent de rouler en voiture. Nous avons dû procéder au retrait de pas moins de 400 permis de conduire.»

Le chef de l’Etat n’exclut pas «des peines de prison et la confiscation des véhicules pour mettre fin à la violation des mesures de confinement. Les mis en cause seront poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui». A plusieurs reprises, le chef de l’Etat a dénoncé le comportement de ceux qui ne respectent pas le confinement. «Ce n’est pas la maladie qui vient vers toi, c’est toi qui va vers la maladie», a-t-il insisté.

Situation économique «maîtrisée»

«Ceux qui croient que l’effondrement des prix du pétrole va détruire l’Algérie se trompent», a affirmé le président de la République avec un air de défi. Il a tenu à rassurer que sur le front économique, «le problème n’est pas matériel. Ils ont voulu salir la réputation de l’Etat. Nous avons les moyens. Nos réserves de change sont de 60 milliards de dollars». Et de préciser que l’Etat ne laissera pas tomber les petites et moyennes entreprises ainsi que les artisans et les manœuvres.

«Nous avons été les premiers…»

Le président de la République a défendu sa gestion de la crise sanitaire, soulignant que l’Etat algérien a pris des mesures d’anticipation : «Nous avons été les premiers à prendre des mesures préventives, avant même les pays européens. Nous avons été les premiers à prendre des décisions telles que la fermeture des écoles, le report des manifestations sportives.

Nous sommes sur le pied de guerre depuis le mois de janvier, date de la confirmation d’un cas importé en Algérie. Nous avons été les premiers à prendre des mesures dans les ports et les aéroports.

Nous avons été les premiers à rapatrier les ressortissants algériens qui étaient dans les zones à risques, comme à Wuhan, et les avons mis en quarantaine. Oui, nous avons pris des dispositions mais pas au point d’ameuter toute la population.» Il ajoute : «Nous n’avons jamais été en retard par rapport au monde.

Nous avons été les premiers à mettre en place un protocole de soins avec la chloroquine. Cela a créé un tollé sur les réseaux sociaux avant que d’autres pays se mettent eux aussi à adopter cette décision. Il ne faut pas oublier que nous avons été précurseurs. Nous avons déclaré que ce remède, nous l’utilisons et nous le produisons.

Peut-être même n’apprécient-ils pas le fait que nous le produisions nous-mêmes. Certes, il y eu un débat scientifique sur la question. Chez nous, les résultats apparaîtront dans dix jours. Le ministre de la Santé affirme qu’il y a des indicateurs positifs.» Le président précise que «nous avons les meilleurs médecins du monde».

Abdelmadjid Tebboune a annoncé la prolongation de la fermeture des écoles, des universités et des centres de formation professionnelle, et ce, dans le cadre des mesures de prévention et de lutte contre la propagation du coronavirus. Le chef de l’Etat nie l’information, glissée par un expert en relations internationales sur la chaîne France 24, selon laquelle l’aide chinoise aurait atterri directement à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja, sans néanmoins donner de détails.

Sur la question des libertés, le Président, qui s’est dit «ouvert à la critique et à l’avis contraire», a affirmé avoir mis en place des mécanismes pour faire atteindre au pays une «véritable démocratie». «La première mouture de la Constitution est prête mais ce n’est pas l’heure d’en discuter.» Les trois journalistes n’ont apparemment pas jugé utile de lui poser la question des détenus politiques.


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