«La chose qui m’a le plus affecté, c’est d’être dans le brouillard»



...

Je me sens bien !» nous rassure d’emblée Akram, d’une voix calme, au téléphone. «Là, c’est comme si j’avais une simple grippe» ajoute-t-il.

Il s’agit de notre confrère Akram Kharief, fondateur du site Mena Défense (https://www.menadefense.net/fr/).

Il vient de livrer un véritable combat contre le Covid-19 et, soyez tranquilles, il est tiré d’affaire, hamdoullah. Le 30 mars, Akram tweetait : «Il m’a fallu 14 jours pour battre le Covid-19 avec du doliprane et de la vitamine C.

C’est un virus terrible. On sent son corps en guerre contre un ennemi vicieux qui change chaque jour sa façon de vous attaquer. Qui vous donne un jour d’espoir pour vous terrasser le lendemain.»

La maladie s’est déclarée chez lui vers le 15 mars, nous dit-il.  Akram a choisi de se placer en isolement à domicile en prenant toutes les précautions requises. Il a ainsi fait le choix de ne pas se faire hospitaliser, préférant «laisser cette place aux personnes qui sont dans une situation plus grave». «Je recommande surtout de ne pas vivre ça seul. Une personne qui vit seule doit impérativement se faire hospitaliser. Il ne faut pas s’amuser avec ça » conseille-t-il. Akram nous confie qu’on lui a proposé de prendre de la chloroquine mais il n’a pas jugé nécessaire de suivre ce traitement.

Pour partager son expérience de cohabitation avec l’affreux intrus, Akram Kharief s’est résolu à la consigner dans un récit émouvant qu’il a posté sur sa page Facebook. Sous le titre «Covid-19 : ma petite expérience contre un méchant virus», il commence par ces mots : «J’ai hésité à écrire ce texte car dès le départ, j’avais choisi de ne pas en parler. Dans cette ambiance tendue et bizarre, je ne voulais pas spécialement de compassion ou de soutien, encore moins de déranger mes amis ou rameuter des curieux.

Néanmoins, j’ai décidé d’écrire mon expérience car la chose qui m’a le plus affecté, c’est d’être dans le brouillard, ne pas avoir de références, malgré les centaines d’articles lus, sur ce que je pouvais avoir et sur comment cela allait évoluer.» Et d’apporter cette précision : «Mon témoignage n’est pas scientifique. Je ne suis pas médecin. Il ne constitue pas un protocole thérapeutique ou préventif. C’est juste une description des deux semaines que j’ai vécues avec le Covid.»

«De très fortes céphalées les premiers jours»

Retraçant l’évolution de son état de santé et des effets qu’ils ressentait, le fondateur de Secret Difa3 indique que «les trois premiers jours ont été perturbants à cause des très fortes céphalées que j’ai eues». « Migraineux, je suis addict à l’Ibuprofène et j’ai réellement été tenté d’en prendre, mais j’ai résisté. Ça m’a probablement sauvé la vie. A partir du quatrième jour, arrêt des céphalées de manière subite. Le virus a compris que je n’allais pas prendre d’anti-inflamatoires, et qu’il allait s’occuper de moi autrement ».

Si les céphalées ont cessé, le répit sera de courte durée car, toujours au quatrième jour, le corona «décide de s’installer dans mes voies respiratoires, je sens l’inflammation de mes bronches et j’ai l’impression que mes poumons tournent dans le vide». Akram poursuit son examen clinique en écrivant : « Je n’ai pas de difficultés à respirer et je tousse un peu. Très rapidement, je passe de toux sèche à toux grasse, j’alterne antitussif et expectorant. C’est là que je comprends que le virus cherche ça.

Que je me bourre de sirops qui bloquent les processus de défense de mon corps et j’arrête toute médication à partir du cinquième jour. Je garde uniquement 4 grammes de doliprane et de la vitamine C . Entre-temps, la fièvre s’installe et avec elle les courbatures, les hallucinations, la fatigue.»

«Le virus a désactivé mon odorat»

Dans ce journal haletant, Akram Kharief signale qu’un de ses amis a eu à subir la même épreuve. Il lui sera d’un précieux secours : «Le sixième jour, je lis qu’un ami a eu le Covid-19 et qu’il se porte mieux. Je lui laisse deux jours et je l’appelle. Il sera d’une grande aide pour moi.» L’auteur ajoute avec un brin de dérision : «Oui j’étais sur les réseaux sociaux, ça m’occupait un peu et ça me permettait de voir le débat idiot sur le chloroquine ; idiot, des profanes en arrivaient aux insultes car incapables de valider scientifiquement leurs arguments.»

Akram songe à aller à l’hôpital pour anticiper sur une éventuelle détresse respiratoire à Dieu ne plaise : « C’est à ce moment que j’ai commencé à penser à l’hospitalisation. Même si je ne guérissais pas, je respirais assez bien et je ne me sentais pas sombrer. Je me suis dit que le mieux était de me renseigner sur les services des urgences les plus proches en cas de dégradation rapide et rester à la maison.

Ce jour-là, le sixième, je me suis senti bien. La pression que j’avais dans ma poitrine avait diminué et je respirais comme à la montagne. Je ne comprenais pas que ce petit salopard de virus avait désactivé mon odorat puis mon goût. Je m’en suis rendu compte en ne sentant plus le désinfectant. A partir de ce moment, le Covid-19 s’est déchaîné et a commencé à tester mes organes à la recherche de maladies ou de brèches».

A ce stade, les maux se multiplient : «J’ai eu des courbatures, des douleurs au foie et aux reins, la diarrhée», détaille-t-il dans son récit posté sur les réseaux sociaux. « Je n’arrivais plus à manger à cause de la nausée car quand on a perdu le goût et l’odorat, on n’a plus que les textures comme sensations, et je vous assure que c’est dégeulasse.»  Il enchaîne : «Vers le neuvième jour, j’ai découvert la vitamine C en poudre, très efficace pour ne pas couler physiquement. Je suis resté dans cet état jusqu’au treizième jour.

Ce jour-là je me suis senti… grippé, ce qui m’a surpris. J’étais malade mais pas mal, je n’avais plus de fièvre, je ne sentais plus la pression. Le petit salopard allait me dire au revoir. Il me l’a dit en me collant son dernier 38° de fièvre cette nuit-là et une interminable quinte de toux. Le lendemain j’allais mieux.» C’est la délivrance pour Akram !

«Mon plus grand conseil : Ne sortez pas !»

Tirant les premiers enseignements de cette douloureuse expérience, notre confrère note : «Mes meilleurs amis pendant cette épreuve, en plus de ceux qui se sont très bien occupés de moi et ceux qui m’ont conseillé, ce sont : le doliprane 1000 à raison de 4 comprimés par jour, l’eau à volonté, les tisanes au miel à volonté, la vitamine C en poudre à raison de 4 grammes par jour, la Ventoline quand la respiration est difficile.»

Quant aux «ennemis» du malade, c’est «la peur, la douleur, les médicaments», énumère-t-il en martelant : «Ne touchez surtout pas aux médicaments en dehors de ceux que j’ai donnés et aux dosages que j’ai donnés, même pour déboucher votre nez ou pour la toux.»

Dans son élan généreux, le journaliste prodigue encore quelques précieux conseils : «Si vous êtes grand fumeur ou si vous avez une maladie chronique, si vous êtes faible, demandez à être hospitalisé. Mais faites attention à ne pas infecter les autres, surtout le personnel soignant, allez-y au moins en bavette», insiste-t-il.

Il recommande, en outre : «Mais mon plus grand conseil, ne sortez-pas. Si vous êtes obligé de le faire, mettez une bavette et des lunettes au moins pour ne pas postillonner et pour casser l’habitude de vous toucher le visage.

Lavez-vous les mains en rentrant, soyez organisés mais pas malades, et ne pensez-pas trop à la maladie.» Et Akram de clore son témoignage courageux par ces mots de gratitude : «Je remercie les médecins de mon entourage qui m’ont soutenu et conseillé, et je souhaite un bon rétablissement aux malades. Vous allez y arriver !»                                 

 


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