L’Algérie dans l’attente des livraisons de ses commandes

Tension mondiale sur la chloroquine



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Outre  les 250 000 boîtes sur un total de  300 000 commandées, dont 135 000 fabriquées localement et stockées au niveau de la PCH, un appel d’offres international a été lancé pour l’acquisition de 8 millions de comprimés d’hydroxychloroquine.

Une commande spéciale du ministère de la Santé de 50 000 boîtes est en cours d’acquisition, selon Lotfi Benbahmed, ministre délégué à l’Industrie pharmaceutique. Sur une commande spéciale du ministère de la Santé s’élevant à  170 000 boîtes auprès du laboratoire Sanofi, seulement 113 000 ont été réceptionnées.

Des négociations pour l’acquisition de quantités supplémentaires ont été engagées avec l’Inde par la représentation diplomatique algérienne. «Une commande de 7 tonnes de matière première a été engagée et nous espérons les avoir rapidement, dans le cadre du partenariat stratégique entre nos deux pays.

Nous attendons sa livraison. Je rends hommage aux diplomates algériens qui ne cessent de négocier pour l’acquisition de ces produits dans les meilleurs délais. Il faut savoir que les moyens financiers ne suffisent pas. Le poids diplomatique et politique compte beaucoup», a-t-il déclaré.

Mais vu la tension mondiale qui s’accentue pour l’acquisition de cette molécule, l’approvisionnement en matière première en provenance d’Inde, particulièrement, semble quasi impossible en raison de la décision prise par le gouvernement indien d’interdire toute exportation. La situation risque de se compliquer davantage, sachant que les Etats-Unis raflent tout ce qui se trouve sur leur chemin.

D’ailleurs, l’Inde serait sur le point de revoir sa décision, selon l’agence de presse russe RT, suite à l’intervention du président Donald Trump auprès du président indien. Le prix de cette matière première est passé de 180 à 600 dollars le kilo depuis l’apparition de l’épidémie et la publication des résultats des première études réalisées en France et dans d’autres pays sur l’effet de la chloroquine dans le traitement des malades atteints du Covid-19.

Cette hausse des prix n’a pas empêché des multinationales de rafler toutes les quantités disponibles.
Les premiers résultats obtenus avec l’hydroxychloroquine utilisée sur des patients atteints de Covid-19 ont suscité beaucoup d’espoir en Algérie. D’ailleurs, les autorités sanitaires placent tous leurs espoirs dans cette molécule fabriquée localement et prescrite dès l’apparition des premiers signes de la maladie, selon le protocole thérapeutique validé par les experts du ministère de la Santé.

Ce qui pourrait éventuellement réduire l’évolution de l’infection vers une forme plus grave qui nécessite des moyens de prise en charge plus importants, notamment la réanimation. Ce qui constitue, aujourd’hui, le maillon faible de notre système de santé. D’ailleurs, le peu de lits de réanimation et de soins intensifs dont disposent les centres hospitaliers publics sont actuellement saturés, notamment à Alger et à Blida, où sont hospitalisés le plus grand nombre de cas infectés par le Covid-19.

Actuellement, sur les 1423 cas infectés, 626 patients sont traités à l’hydroxychloroquine associée à un antibactérien, 488 sous surveillance médicale et 46 autres sont en soins intensifs. «Une tendance qui doit se stabiliser car nous n’avons pas beaucoup de moyens pour assurer les soins intensifs, la réanimation ainsi que le dépistage précoce.» Telle est la réalité du terrain, signalent tous les experts et que le ministre de la Santé, le Pr Abderrahmane Benbouzid ne cache pas à son tour. «On peut mettre tous les moyens dont nous disposons, mais cela ne suffira pas vu la tension mondiale sur les produits nécessaires à la lutte contre le Covid-19. Nous avons la chance de fabriquer ce médicament dans notre pays, les experts l’ont validé et les premiers résultats sont satisfaisants», a-t-il déclaré à l’EPtv.

Mais la question qui se pose est de savoir si les quantités dont dispose la Pharmacie centrale des hôpitaux sont suffisantes et si l’unique producteur algérien, CPCM, pourra répondre à la demande.

D’après le ministre délégué à l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, ces quantités ont été réquisitionnées dès le début de l’épidémie. «En tout, près de 245 000 boîtes sont disponibles, soit une boîte pour chaque patient, et c’est suffisant, à condition que cette molécule soit réservée uniquement aux patients atteints du Covid-19», a-t-il souligné.

Et de préciser que la matière première commandée sera produite au cas où l’on préconiserait une chimio-prophylaxie ou si une éventuelle nouvelle vague d’épidémie se produisait dans les prochains mois.


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