Un désastre inédit

Le tourisme, dévasté par le Covid-19



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La crise sanitaire qui frappe le monde depuis février n'épargne aucun secteur. Le tourisme en fait les frais durement. Avec la suspension de la omra et du pèlerinage, les agences de voyage algériennes se retrouvent dans une situation de crise sans précédents.

A deux mois de la saison estivale, alors que les préparatifs sont censés battre leur plein en ce mois d'avril, la question n'est pas à l'ordre du jour. L'industrie du tourisme est touchée de plein fouet au moment où tous les efforts sont orientés vers la lutte contre la propagation du virus. La saison estivale est-elle compromise ? Tout comme les autres activités commerciales, dont certaines ont reçu l'autorisation de reprendre le service, les professionnels du tourisme subiront les conséquences du confinement instauré pour stopper la circulation du virus corona. La question fait l'objet d'une réflexion entre les professionnels du secteur et la tutelle. Lors d'une rencontre qui a réuni le ministre du Tourisme, de l'Artisanats et du Travail familial avec les professionnels du tourisme, la question a été débattue.

Le ministre du tourisme, Hassan Mermouri a examiné avec ces derniers, une série de propositions visant à atténuer l'impact de la propagation du Covid-19 sur le secteur et à se préparer à la reprise de l'activité touristique. Entre le premier responsable du secteur et les représentants de la Fédération Nationale des Associations des Agences de Tourisme et de Voyages (FNAT), du Syndicat National des Agences de Voyages (SNAV) et de la Fédération nationale des hôteliers algériens, des échanges d'informations sur la réalité du terrain ont eu lieu.

Les répercussions de la crise sanitaire actuelle sur le secteur du tourisme ont été exposées, et des propositions visant à atténuer les effets de cette crise sur les activités touristiques, ont été formulées pour surpasser la crise. Le ministre a assuré que les préoccupations et propositions des opérateurs du secteur « seront étudiées avec le plus grand sérieux dans le cadre du plan d'action du gouvernement afin de soutenir et assister tous les opérateurs économiques », note-t-on dans le communiqué du ministère appelant à « davantage de mobilisation et à se préparer à un avenir prometteur plein d'espoir et d'optimisme après le retour à la vie normale ».

Le ministre du tourisme a par ailleurs exprimé ses remerciements aux professionnels du secteur du tourisme « pour leur mobilisation dans le cadre des opérations de solidarité nationale de lutte contre la pandémie du nouveau Coronavirus », sachant que plusieurs hôtels à travers le territoire national, ont servi de lieu de confinement des ressortissants algériens rapatriés de plusieurs pays. Cependant, un retour à la normale est à prévoir, et l'on ne doit pas « rester les bras croisés », estiment les professionnels du secteur qui sont appelés à vendre la destination Algérie. Il y a quelques jours, le ministre du Tourisme a instruit l'ensemble des établissements sous tutelle quant à l'impératif de renforcer « le tourisme virtuel » en vue de promouvoir la destination Algérie.

D'ici là, il faut suivre le mot d'ordre de l'Organisation mondiale du tourisme : « Rester chez soi aujourd'hui, pour pouvoir voyager demain ». Le tourisme est actuellement l'un des secteurs les plus touchés. L'OMT a revu ses prévisions d'arrivées internationales et de recettes pour 2020. Sur la base des mesures de confinement , interdictions de voyage et fermeture des frontières dans la majeure partie de l'Europe, laquelle représente 50 % du tourisme international, et dans de nombreux pays des Amériques, d'Afrique et du Moyen-Orient, les tendances en Asie et dans le Pacifique et les modèles des crises précédentes (SRAS de 2003 et crise économique mondiale de 2009),

l'OMT estime que les arrivées de touristes internationaux pourraient baisser de 20 % à 30 % en 2020.Cela se traduirait par une perte de 300 à 450 milliards d'USD de recettes du tourisme international , soit près d'un tiers des 1 500 milliards d'USD générés à l'échelle mondiale, dans le pire des scénarios.


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