Air Algérie, l’inévitable réforme structurelle

Dans un courrier adressé au milieu de la semaine dernière, la direction générale demande au secrétaire général UGTA de l’entreprise et aux présidents du Syndicat des pilotes de ligne algériens et du Syndicat national des techniciens de la maintenance des avions d’Air Algérie de lancer une réflexion autour des mesures à prendre pour la période post-pandémie.

Situation prévisible et inévitable à Air Algérie. Après avoir résisté pendant deux mois, la compagnie aérienne nationale semble au bord de l’asphyxie. Rattrapée par la sévérité de l’impact de la crise sanitaire due au nouveau coronavirus, elle envisage de trouver rapidement des solutions pour traverser la zone de turbulences sans trop de dégâts. La direction générale invite les partenaires sociaux à la concertation.

Dans un courrier adressé au milieu de la semaine dernière, la direction générale demande au secrétaire général UGTA de l’entreprise et aux présidents du Syndicat des pilotes de ligne algériens et du Syndicat national des techniciens de la maintenance des avions d’Air Algérie de lancer une réflexion autour des mesures à prendre pour la période post-pandémie, leur rappelant qu’un plan de restructuration a été envisagé depuis un certain temps. Selon le document, «lors de la réunion interministérielle relative au dossier du renouvellement de la flotte, le financement a été conditionné par la restructuration de l’entreprise et la rationalisation des dépenses».

L’avènement du Covid-19, estime la direction générale d’Air Algérie, «a démontré la vulnérabilité du transport aérien, dont l’impact et les conséquences s’étaleront au moins sur les deux années à venir». Pour Air Algérie, «l’urgence a sonné de s’atteler aux réformes structurelles nécessaires pour la pérennité de l’entreprise». Quelles seront les actions que préconise la compagnie aérienne nationale ? Quelle est la teneur des réformes qu’elle compte activer lors de la rencontre avec les partenaires sociaux, le 7 mai prochain ?

Le courrier adressé aux syndicats porte sur plusieurs points. Il parle de «la mise à jour du règlement intérieur et de la convention collective, et de la révision du régime du travail du personnel navigant et au sol». Sont également inscrits à l’ordre du jour de cette réunion «le dimensionnement des effectifs par rapport à l’activité, la restructuration de la compagnie, la restructuration des unités à l’étranger, la hiérarchisation des métiers et des salaires et les salaires durant la crise».

Les partenaires sociaux sont appelés à formuler leurs propositions avant le 5 mai. Tomberont-ils d’accord avec la direction générale d’Air Algérie sur les réformes à mener ? Sévèrement impactée par la crise sanitaire due au nouveau coronavirus, la compagnie nationale, qui a présenté un audit au gouvernement, n’aurait d’autres choix que de passer à des réformes de fond pour survivre.

Elle sera peut-être même amenée à réduire ses effectifs pléthoriques à travers un plan social qui sera discuté avec les partenaires. Air Algérie a subi d’énormes pertes, estimées à des millions d’euros. Si la crise persiste et que l’arrêt du trafic international et domestique est maintenu, la compagnie nationale devra se préparer aux pires scénarios. Pour rester en vie, elle aura besoin de l’apport inévitable de l’Etat.