Le Pr Chems-Eddine Chitour à la Radio nationale

«La réforme des programmes et l’intégration de l’anglais sont des priorités»



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L’Algérie a raté son entrée dans le XXIe siècle et devra aujourd’hui faire beaucoup d’efforts pour rattraper le retard et accéder à la modernité de la science du savoir-faire et des nouvelles technologies», a déclaré, hier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Chems-Eddine Chitour. Invité de la Radio chaine 3, il est revenu sur les défis de l’université algérienne et les chantiers de réforme en vue.

Le Pr Chitour a remis en question la formation universitaire qui ne permet pas, selon lui, aux jeunes diplômés de trouver facilement un emploi. «Les études universitaires ne forment pas aux métiers. C’est à partir de cela qu’une réforme graduelle et par étapes doit être engagée. Parmi les premières étapes, l’adoption de l’anglais.

Intégrer cette langue utilisée dans toutes les universités devra se faire de manière apaisée», a-t-il déclaré avant de préconiser d’imposer aux étudiants en fin de cycle de faire un résumé de leur thèse de fin d’études en anglais.

Un travail scientifique qui devrait être publié afin de faire connaître les compétences de l’université algérienne à l’international, a-t-il souligné. Une démarche qui impose, selon l’invité de la rédaction, des travaux d’une meilleure qualité. Un module d’anglais sera, également, intégré dans les différents cursus, a-t-il annoncé.

Concernant les priorités aujourd’hui pour son secteur, le Pr Chitour a déclaré que plusieurs chantiers devraient être engagés, dont essentiellement la révision des programmes de sorte à les mettre en concordance avec ce qui se fait dans le monde. L’anglais n’est que le contenant et le plus important est le contenu que sont les différents programmes d’enseignement universitaire, a-t-il fait remarquer.

Le ministre est revenu sur l’importance que revêt le campus de Sidi Abdallah (Mahelma, Alger), non encore ouvert. Son ambition est d’y implanter les grandes écoles permettant de donner une visibilité au pays. Il cite les Ecoles de mathématiques, de physique, d’informatique, d’intelligence artificielle, de robotique et d’électronique et les Écoles de médecine, de sciences économiques quantitatives, de droit de la mer, de l’espace ainsi que des conflits internationaux.

«Il sera fait en sorte que quelle que soit la santé financière du pays, ce campus et tout le développement qu’il va générer seront protégés», a-t-il affirmé. Et d’estimer que le plus important est de profiter de la population formée dans ce campus. Un statut particulier lui sera donné lui permettant de rester dans le pays et éviter la fuite des cerveaux, qui touche entre 20 000 et 25 000 hauts diplômés.

Le Pr Chitour a annoncé que l’Algérie fera appel à ses chercheurs installés sous d’autres cieux, notamment aux Etats-Unis, en France et en Australie, afin d’y enseigner. Pour ce qui est de la prochaine rentrée, le ministre de l’Enseignement supérieur a dévoilé qu’elle pourrait se dérouler à partir de la 3e semaine du mois d’août.

Une date qui permettra de rattraper, estime-t-il, le mois et demi de retard causé par la crise sanitaire et organiser les examens. La rentrée effective se fera à la fin d’octobre pour les différentes années et à la mi-novembre pour les nouveaux bacheliers. Les soutenances de fin d’études se feront à huit clos durant les mois de juin et septembre. Il est à rappeler que l’université algérienne compte 1,7 million d’étudiants, 65 000 enseignants et 350 000 diplômés/an.


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