Grève des étudiants du 19 Mai 1956

Le rôle déterminant de l’élite algérienne



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La communauté universitaire a fêté, hier, une date historique  : le 64e anniversaire de la grève illimitée lancée par l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugéma), en réponse à un appel du Front de libération nationale (FLN) pour lutter contre l’ordre colonial.

Des étudiants et des lycéens ont répondu massivement à l’appel de l’Ugéma à déserter les bancs des universités et rejoindre les rangs de l’ALN et sa structure politique, le FLN.

Ces étudiants étaient convaincus que les diplômes ne valent rien sans la liberté et que le fait d’abandonner les leurs en se soumettant à l’ordre colonial serait une lâcheté. Cette prise de conscience a été bien résumée dans l’appel à la grève que l’Ugéma a lancé : «Effectivement, avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres ! A quoi donc serviraient-ils ces diplômes qu’on continue à nous offrir, pendant que notre peuple lutte héroïquement…

Pour le monde qui nous observe, pour la nation qui nous appelle, pour le destin historique de notre pays, serions-nous des renégats ?» Il faut dire que la grève déclenchée le 19 mai 1956 par les étudiants algériens, en pleine guerre de Libération nationale, a eu un «impact important» sur la Révolution qui a mené à l’indépendance du pays.

Les chercheurs en histoire affirment, en effet, qu’en décidant de quitter les bancs des universités et des lycées pour rejoindre les rangs de la Révolution à travers les quatre coins du pays et même à l’étranger, les étudiants algériens de l’époque ont contribué sensiblement à l’internationalisation de la cause algérienne et à la libération du pays de l’occupation française.

Durant les années post-indépendance, la communauté universitaire a fait de cet héritage un exemple à suivre pour participer activement à l’édification du pays. L’université algérienne est devenue ainsi le berceau des idées progressistes, mais aussi le fief des réflexions politiques visant à imposer au pouvoir le droit d’une participation collective et démocratique de la société à la gestion du pays.

L’université a ainsi réussi à former des élites politiques et des intellectuels qui ont encadré la société et contribué aux changements du système, après les événements d’Octobre 1988. C’est d’ailleurs au sein des universités que l’on a vu naître les premières revendications démocratiques, notamment durant les années 1980 et début 2000, à travers des mouvements et organisations à connotations politiques diverses.

Plus tard, la pacifique révolution estudiantine, déclenchée à l’occasion du hirak populaire de 2019, a été perçue comme étant l’aboutissement logique de tout ce parcours, semé d’embûches et riche en sacrifices. Les étudiants, attelés au hirak du 22 février, se sont déterminés à accomplir, comme leurs aïeux, leur mission d’avant-garde du peuple algérien. Leur engagement a été d’un grand apport pour le renforcement du mouvement du 22 Février.

Interrompu en raison de la crise sanitaire qui sévit dans le pays, au même titre que le reste des pays du monde, le mouvement estudiantin algérien cherche maintenant à se doter d’une expression nationale démocratique et centralisée qui portera les aspirations démocratiques (démocratisation de l’université, liberté d’association et d’organisation au sein des campus, etc.), sociales (améliorations des conditions pédagogiques, débouchés professionnels, etc.) et aussi politiques. Le hirak estudiantin aura aussi la lourde responsabilité de construire des ponts avec les autres franges populaires mobilisées dans le mouvement, à l’instar des travailleurs, des chômeurs et des enseignants.

Ils sont appelés, en attendant, à s’investir pleinement, circonstances sanitaires obligent, dans la lutte contre l’actuelle pandémie du coronavirus qui menace leurs concitoyens. A ce propos, l’université et la recherche scientifique ont été mis à contribution dans la recherche de solutions en rapport avec cette pandémie.

Outre le dépistage, des prototypes d’équipements médicaux de protection, des produits désinfectants et des solutions informatiques ont été ainsi réalisés dans des laboratoires universitaires. Il ne reste aujourd’hui qu’à valoriser et encourager la poursuite des travaux scientifiques pour l’intérêt général du pays.


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