L’Affaire Halfaya prend une autre tournure



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Le directeur général de l’ES Sétif, Fahd Halfaya, a été auditionné jeudi par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) dans le cadre de l’affaire de l’enregistrement sonore où les deux voix ont été identifiées comme celles de Fahd Halfaya et celle de «l’intermédiaire de joueurs», Nassim Saâdaoui.

L’audition du DG de l’ES Sétif a été suivie quelques heures après par un communiqué de la LFP qui annonçait la convocation de Nassim Saâdaoui, le 28 mai, devant les membres de l’organe juridictionnel en tant que témoin dans cette affaire. Quelques instants plus tard, la Fédération à son tour s’est fendu d’un communiqué à travers lequel elle annonce que l’intéressé est convoqué le 7 juin devant la commission d’éthique de la Fédération. Ces deux communiqués révèlent un malaise entre les deux organes.

C’est la seconde fois en l’espace d’une semaine qu’apparaissent des dissensions entre la Fédération et la Ligue sur un problème de compétence et de prérogatives. La plainte contre X déposée par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a donné un coup d’accélérateur à l’affaire dans le sens souhaité par l’opinion publique, à savoir un dépôt de plainte contre X.

A priori, le ministère de la Jeunesse et des Sports veut aller vite et ne pas perdre de temps dans la mesure où le traitement de ce dossier brûlant requiert le passage par la justice et les services spécialisés de la police pour authentifier le document sonore et identifier les deux personnes qui discutaient au téléphone d’arrangements de matchs. Pendant ce temps, la Fédération et la Ligue ne sont pas arrivées à trancher qui doit prendre en charge cette affaire. Le communiqué de la LFP après le passage du dirigeant sétifien devant la commission de discipline a étalé deux choses importantes.

D’abord, la convocation de Nassim Saâdaoui, c’est la première fois que son nom est officiellement cité par la Ligue et ensuite, et c’est très important, sa qualité (intermédiaire et/ou intermédiaire de joueurs).

Cela lui confère automatiquement le statut d’officiel de la Fédération. Cette précision est de taille. Aux premières heures de l’affaire, des voix prétendaient qu’il n’était inscrit nulle part sur les registres de la LFP et la FAF, comme intermédiaire. Après le dépôt de plainte par le MJS, les «enquêteurs» ont découvert qu’il est un intermédiaire de joueurs à la lecture de quelques contrats de joueurs où son nom figure dans les documents.

Fahd Halfaya n’a pas été avare en informations et précisions devant les membres de la commission de discipline qui ont écouté l’enregistrement sonore d’une durée de 20 minutes. Il n’a pas changé son système de défense en maintenant que son interlocuteur ou d’autres parties que l’enquête identifiera ont manipulé des passages de l’enregistrement. Il a confirmé à la commission qu’il a déposé deux plaintes contre Nassim Saâdaoui. L’une à Sétif et l’autre à Alger.

Il l’aurait accusé de tentative de chantage. L’affaire prend une autre tournure. Selon des parties proches de Fahd Halfaya «au centre de cette affaire, il y a les appétits dévorants manifestés par certains individus en ce qui concerne le prochain transfert à l’étranger de la pépite sétifienne Boussof». Le refus du directeur général de l’ESS de laisser ce soin à d’autres parties étrangères au club de négocier ce transfert à forte valeur financière aurait provoqué l’ire de ceux qui voulaient partager le gâteau avec le club.

La justice à qui le MJS a confié l’affaire dévoilera les tenants et les aboutissants de cet épisode qui n’ajoute rien à l’image du football algérien souillée à ciel ouvert et dans l’impunité totale qui confine presque à une complicité généralisée.


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