L’ACTIVITE FLORISSANTE DES ‘’TAXIEURS’’ CLANDESTINS A ORAN

1 million de centimes pour un aller simple vers Alger



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Depuis l'instauration des mesures du confinement, les taxis clandestins se sont multipliés au point de s’imposer comme un pan du secteur du transport public. Discrets il y a quelques décades, ils ont aujourd’hui pignon sur la ville . Derniers arrivants, les retraités de la Fonction publique qui ont flairé le bon filon. Dans pratiquement chaque quartier, ils ont leurs points d’ancrage que les particuliers connaissent parfaitement. Occupant boulevards et ruelles, les conducteurs clandestins attendent inlassablement un client pour une «course». Ce créneau est tellement porteur que les taxis en bonne et due forme s’y adonnent en parallèle de leur activité légale. Devant l'absence du transport inter urbain et inter wilaya les prix d'une course est excessivement trop cher pour pouvoir rejoindre la capitale avec le prix  de 10.000 Da la place auprès d'un taxi clandestin qui démarre avec 3 et même 4 places soit 30.000 à 40.000 Da la course et qui dit mieux et ce, depuis le début du COVID19. Concernant le transport urbain les taxis  réglementaires refusent tout bonnement de prendre un client dont le trajet dépasse une certaine distance tacitement convenue par la corporation. Qui peut se targuer avoir pris un taxi de Belgaid de Bir El-Djir ou de Canastel à Oran-centre en payant le trajet au taximètre ? D’ailleurs, ils sont rares les «taxieurs» qui acceptent de se faire payer le trajet au compteur. Le refus est souvent de mise surtout que la destination annoncée par le client n’arrange pas le chauffeur de taxi. Face à cela, les clients se voient obligés de payer le prix fort pour une «course». Autant dire que les taxis informels ne sont pas près de disparaître de notre paysage urbain. En outre, pour brasser large, certains optent pour le transport collectif. «Nous essayons de gagner notre pain en offrant un service aux citoyens. Même si les prix du carburant ont augmenté, nous n’avons pas majoré nos tarifs contrairement aux bus et aux taxis qui l’ont fait avant l’entrée en vigueur des hausses», explique Fawzi qui exerce le métier de taxi clandestin depuis plus de 20 ans. Ce père de trois enfants affirme travailler parfois plus de 12h par jour pour pouvoir gagner sa vie. Hamou, ancien agent de sécurité d'une entreprise locale, a consacré sa prime de départ à la retraite à l’achat d’un véhicule qui lui sert de taxi clandestin. «Je suis sorti avec une pension de retraite mensuelle de 3,1 millions de centimes. Donc, je suis obligé de travailler encore pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille. Ma retraite ne me suffit même pour tenir deux semaines», dit-il. Etre un «clandestin» exige quelques sacrifices. L’activité est généralement nocturne lorsque les bus de transports public et les taxis se font rares. Une rareté dont certains profitent pour fixer des tarifs prohibitifs face au désarroi des voyageurs. «Ce sont des suceurs de sang», lance sans ambages Noureddine qui a eu maille à partir avec un taxieur clandestin qui lui a exigé 1.500 DA pour le trajet Oran Bousfer plage.
Pour ainsi dire, le métier de chauffeur de taxi a perdu toute sa valeur, du fait que la situation dans ce secteur a atteint le sommet de la clochardisation. «Avant, un chauffeur de taxi était en quelque sorte un guide touristique qui connaissait la ville où il activait coin par coin. Aujourd’hui, on conduit un taxi en qamis, en jogging et même en bermuda», a indiqué un ancien taxieur.

 


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