Baisse du prix des masques chirurgicaux



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La loi de finances complémentaire 2020, adoptée par les deux Chambres parlementaires et publiée au Journal officiel du 4 juin, consacre l’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les droits de douane pour les produits pharmaceutiques et équipements médicaux destinés à la lute contre la Covid-19.

Au chapitre des dispositions fiscales, l’article 36 stipule : «Les produits pharmaceutiques, les dispositifs médicaux, les équipements de détection, les accessoires et les pièces de rechange de ces équipements, dont la liste est fixée conformément à la réglementation en vigueur, utilisés dans la riposte de la pandémie de coronavirus (Covid-19), sont exemptés, à titre temporaire, de la taxe sur la valeur ajoutée et des droits de douane.»

Ces dispositions, est-il précisé, prennent effet, à compter du 21 mars 2020, et prennent fin dès la déclaration officielle de la fin de la pandémie de coronavirus et les modalités d’application de ces dispositions, sont fixées, en tant que de besoin, par voie réglementaire.

L’adoption de cette nouvelle disposition présentée par le ministère des Finances sera un nouveau levier pour l’acquisition et l’accessibilité de ces équipements, tels que les masques de protection, dont le prix de revient en pharmacie pose problème.

Ce qui permettra à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d’avoir une marge de manœuvre dans l’approvisionnement des hôpitaux publics, dont le besoin en masques de protection est très important sachant que leur utilisation est limitée dans le temps, et fournir les pharmacies d’officine avec des prix raisonnables.

D’ailleurs le Pr Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, a déclaré que le prix plafond fixé à 90 Da pour les masques chirurgicaux pourrait être revu à la baisse si ces dispositifs sont exonérés de taxes.

Ainsi, avec la publication de cette loi jeudi dernier, les cinq millions de masques chirurgicaux en attente d’être distribués par la pch aux grossistes seraient ainsi cédés à des prix plus bas que prévu.

Une disposition saluée par le Syndicat des pharmaciens d’officine, Snapo, puisque elle contribue, selon son président Messaoud Belambri, à la baisse des prix des masques de protection, dont la demande augmente de jour en jour, surtout depuis l’instauration du port obligatoire.

«Le pharmacien d’officine est soumis à la facturation avec l’application de la taxe, maintenant si cette taxe n’est pas appliquée à tous les paliers de vente, le prix sera effectivement moins cher de près de 20%», a-t-il déclaré en précisant que le prix du masque chirurgical (bavette) est cédé par la PCH à 71 DA hors taxe.

«Le prix public reviendra donc à 90 DA hors taxe, si l’on applique la marge du grossiste et celle du pharmacien», a-t-il ajouté.

Un membre de l’Association des distributeurs des produits pharmaceutiques (Adpha) affirme que ces masques ont été achetés à différents prix depuis le début de l’épidémie.

«Lors du premier enlèvement effectué au niveau de la PCH, les masques ont été distribués sans que les grossistes ni les pharmaciens ne prennent de marges», a-t-il indiqué.

Et de signaler : «Cette nouvelle disposition de la loi de finances aura effectivement un impact sur le prix public, qui permettra aussi une meilleure disponibilité et accessibilité.»

Ces masques de protection seront également plus disponibles au niveau des hôpitaux publics puisque leur acquisition ce ne sera plus au compte des hôpitaux, dont certains établissements publics croulent sous les dettes envers la PCH.

Avec la nouvelle disposition de la LFC et le caractère urgent de la pandémie exigeant des moyens de protection, comme les masques chirurgicaux, le ministère de la Santé payera la facture à la PCH sans que cette dernière ne prenne de marge. «Les hôpitaux seront donc livrés gratuitement durant toute cette période de l’épidémie de Covid-19», a-t-on appris.

Ces produits connaissant actuellement une baisse des prix au niveau international vu la tendance baissière de la pandémie.

La PCH pourrait donc s’approvisionner auprès de ses fournisseurs à des prix plus bas, ne serait-ce que pour constituer son stock Orsec, à moins que la production nationale prenne le relais avec des produits appropriés en termes de qualité/prix. 


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