La justice italienne fait appel de l’acquittement de Saipem



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Le feuilleton judiciaire de l’affaire Sonatrach-Saipem se poursuit. Les procureurs italiens du tribunal de Milan ont fait appel de l’acquittement de la compagnie pétrolière Saipem décidé en janvier dernier par la justice italienne lors du procès-fleuve de corruption de ce scandale financier, rapporte l’agence Reuters, citant une source judiciaire.

L’affaire, révélée en 2010 en Italie et impliquant la société Sonatrach et le groupe pétrolier et gazier Saipem, porte sur le versement présumé de 197 millions d’euros de pots-de-vin entre 2007 et 2010 à des responsables algériens et de leurs intermédiaires en vue d’obtenir des contrats d’une valeur de 8 millions d’euros.

Il est notamment question d’un versement de 41 millions d’euros pour obtenir l’autorisation d’ENI, auprès de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, afin d’acquérir la société canadienne First Calgary Petroleums, titulaire des droits d’exploitation d’un champ gazier en Algérie, à Menzel, et de prolonger la concession d’exploitation.

En janvier dernier, la justice italienne avait acquitté en appel les compagnies pétrolières Eni et Saipem dans le procès de corruption. La cour d’appel a également blanchi plusieurs personnes poursuivies, à l’image du PDG de l’ENI, Paolo Scaroni, et de l’ex-PDG de Saipem, Pietro Tali, ainsi que des intermédiaires algériens, à savoir Farid Bedjaoui et ses comparses Omar Harbour et Samy Ouraïed.

L’appel des procureurs italiens implique que les anciens responsables de Saipem et les proches de l’ex-ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, devront comparaître à nouveau devant la justice italienne après plus de 5 mois de leur relaxe.

Farid Nourredine Bedjaoui, Samy Ouraïed et Omar Harbour, dits proches de Chakib Khelil et qui ne se sont pas présentés au tribunal, avaient été acquittés après avoir été condamnés en première instance à cinq ans et cinq mois de prison pour Farid Bedjaoui et quatre ans et un mois pour Samy Ouraïed et Omar Harbour.

Les deux hommes de main de Farid Bedjaoui ont été accusés d’avoir participé au blanchiment d’argent dans cette affaire. De son côté, l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil n’a pas été inculpé dans ce dossier.

Pour sa part, Pietro Tali, PDG de Saipem à l’époque des faits, a écopé, en première instance avant son acquittement à 4 ans et 9 mois de prison ferme, tout comme Pietro Varone, ex-directeur de Saipem Algérie.

Alessandro Bernini, ex-directeur financier de Saipem puis d’Eni, avait été condamné à 4 ans et un mois. L’entreprise Saipem a, quant à elle, écopé, en première instance, d’une amende de 400 000 euros et la confiscation de 197 millions d’euros de biens, soit le total des pots-de-vin versés.

Le procès en appel ne concerne pas les dirigeants de la maison-mère, ENI. Son ancien PDG Paolo Scaroni ainsi que l’ex-directeur Antonio Vella, acquittés en première et en deuxième instances, ne comparaîtront plus devant le juge.

Par ailleurs, il est à rappeler qu’en août 2019, la Cour suprême algérienne a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil dans le cadre du réexamen des affaires dites Sonatrach 1 et 2. Aucune suite n’a, pour l’instant, été donnée à ces dossiers. 


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