Les fables de Rashad



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Dimanche : Mohamed Boudia
Grâce à Rachid Boudia, le fils, une cérémonie du souvenir à la mémoire de Mohamed Boudia a réuni quelques personnes sur les lieux-mêmes de son assassinat par le Mossad le 28 juin 1973 dans le quartier de Jussieu, dans le 5ème arrondissement de Paris. Dans l’assistance, on a pu voir Niels Anderson, son éditeur suédois, soutien de l’indépendance algérienne, toujours fidèle à la mémoire de son ami. S’y trouvait aussi l’artiste plasticien Mustapha Boutadjine avec son portrait monumental de Mohamed Boudia. Mais encore, d’autres amis comme les journalistes Mohamed Zaoui et Smaïl Dechir ainsi que l’écrivain et compagnon de lutte Djilali Bencheikh. Combien émouvant fut le parcours de la topographie de l’assassinat sur le lieu de l’explosion de la R16 du militant pro-palestinien !
Occasion de rappeler la vie audacieuse et déterminée, mue par des engagements révolutionnaires, de cet internationaliste qui est allé jusqu’à l’extrême limite de son combat en donnant sa vie pour la cause palestinienne. Ce fut donc un moment de mémoire autour de la figure de ce militant.
Aujourd’hui, l’actualité nous rattrape. L’occupation israélienne qui émiette le territoire palestinien a franchi un nouveau cap avec le lancement par Netanyahou, le 1er juillet, de l’annexion de la Cisjordanie occupée. Cette expansion coloniale s’opère au mépris de toutes les lois internationales avec la complicité, on le sait, des Etats-Unis et le silence coupable de la plupart des gouvernements du monde.
Mais le pire est l’anesthésie de la mobilisation internationale de la société civile.
A croire que le monde dominé par l’ultralibéralisme et les forces du capitalisme mondialisé ne sont plus capables de produire des militants de la trempe de Mohamed Boudia.
Autre lieu : Place de la République à Paris où le Hirak diasporique reprend timidement en observant, à ce que je sache, les règles de distanciation sociale. Comme le montre une vidéo diffusée sur Facebook et abondamment suivie, le jeune journaliste pugnace Meziane Abane jette un pavé dans la mare. Il prend la parole pour aller à contresens du khaoua/khaoua pour dénoncer l’islamisme du Rashad qui essaye d’occuper une place dominante dans le mouvement populaire du 22 février. Aux deux termes du slogan adopté par le Hirak – (Etat civil et non militaire)-, il en ajoute un troisième : ni islamique.
Il dénonce clairement les tentatives de récupération de la Kabylie par Rashad qui a l’impudence de cajoler dans le sens du poil la mémoire rebelle de Matoub Lounès, de son vivant le militant anti-islamiste le plus fervent de la planète. Il établit des liens entre Rashad, la chaîne de télé El Maghrabia, le Qatar et Erdogan, toutes choses qu’il est de bon ton de taire. Ce discours est peut-être perturbant pour l’angélisme fraternaliste, mais il est politiquement clarificateur. Il réveille la garde baissée devant l’art consommé de la récupération des mouvements de masse par les islamistes. C’est ce qui s’est passé en Iran en 1978, en Algérie en 1988 avec la complicité du pouvoir de Chadli Bendjedid qui a vite fait d’homologuer en le futur FIS l’opposition de prédilection, et ailleurs.
Il était prévisible que Meziane Abane suscite la haine de Rashad qui a mobilisé ses snipers cybernétiques pour le délégitimer. On ne peut s’empêcher de voir dans la virulence inouïe des attaques dont il est la cible, un écho proportionnel à la pertinence de son propos.
Cette clarification bienvenue n’est pas une remise en cause. Elle vise juste à prendre garde, car à force de minorer les phénomènes d’infiltration, on risque de finir par se trouver submergés.
Lundi : Mohamed Boudiaf
Autre commémoration, celle de l’assassinat honteux (si tant est qu’on est dans ce registre-là !) du Président Boudiaf, le 22 juin 1992. Tant que cet assassinat n’aura pas été élucidé, le pouvoir algérien traînera comme une tâche non seulement sur sa conscience mais aussi sur son honneur (Bis : si tant est qu’on est dans ce registre-là). Vingt-huit ans plus tard, l’indignation et l’interrogation demeurent intactes en dépit de toutes les commissions d’enquête avortées ou non, des procès et tutti quanti. Comment un Etat peut-il faire appel à un juste comme Boudiaf pour sauver le pays du naufrage et pour le laisser, à la fin, se faire assassiner en public ? A dater de la mort de l’homme censé être le mieux protégé de l’Etat, l’insécurité a gagné tout le pays. On y est encore !
Mardi : le coronavirus et la… main de l’étranger !
«Des personnes, vivant hors de l’Algérie, incitent les jeunes à renoncer à la prévention et à la protection, et à sortir sans masque » a déclaré un haut responsable.
On s’en doutait. Même le coronavirus n’échappe pas à la main de l’étranger.
Jeudi : Libération de détenus
Libération provisoire de certains détenus d’opinion dont Amira Bouraoui et Karim Tabbou. Mais pas Khaled Drareni. Quelle que soit la procédure qui leur a rendu provisoirement la liberté, celle-ci est à saluer.
Mais quand on écoute cette vidéo de Malik Riyahi à sa sortie de taule, on se dit : là, y a un truc qui nous échappe ! Le type est grâcié par Abdelmadjid Tebboune et c’est Zitout, Amir-Dz et Rashad qu’il remercie !
Vendredi : le retour des crânes
Les crânes des combattants algériens de la révolte en 1849 des Zaâtcha, dans la région de Biskra, détenus par la France, ont été restitués à l’Algérie, ce vendredi 3 juillet, date symbolique s’il en est pour la liberté pour laquelle ils s’étaient battus. Immense soulagement de donner une sépulture décente à ces héros sans sépultures. Cette restitution a été rendue possible grâce à l’alerte donnée par l’historien Farid Ali Belkadi et par l’activisme de l’écrivain et physicien Brahim Senouci qui a lancé une pétition en 2016 ayant réuni des centaines de milliers de signatures dont de nombreux Français, comme l’historien Gilles Manceron, l’intellectuel François Nadiras et des centaines d’autres de cette dimension.
Rassurons-nous, on ne parlera pas de… main de l’étranger !


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