Saïd Bouteflika bientôt devant un tribunal civil



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Frère conseiller du Président déchu, Saïd Bouteflika devrait être déféré devant un tribunal civil pour plusieurs griefs liés à sa gestion des affaires de l’Etat durant les cinq dernières années. Refusant toute déclaration, même en tant que témoin devant le tribunal, son nom a pesé lourdement dans toutes les affaires liées aux hommes d’affaires et dans lesquelles les deux ex-Premiers ministres et de nombreux anciens ministres ont été jugés et condamnés.

Son nom a résonné lors des procès des deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui se sont succédé durant le quatrième mandat du Président déchu, dont il est le frère et le conseiller, mais aussi des hommes d’affaires qui gravitaient autour de sa personne.

Tout le monde aura compris qu’il s’agit de Saïd Bouteflika, condamné à une peine de 15 ans de réclusion criminelle par le tribunal militaire de Blida, pour «complot contre l’autorité de l’Armée et de l’Etat». Sentence confirmée par la Cour d’appel militaire et qui a fait l’objet, au mois de mai dernier, d’un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême.

Depuis quelques semaines, au plus haut de l’Etat, la décision pour le déférer devant un tribunal civil a été entérinée et le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, est la juridiction la plus compétente en la matière. Selon des sources judiciaires, «il y a matière à le faire juger.

Tous les hommes d’affaires et les deux anciens Premiers ministres l’ont mis en cause dans toutes les décisions prises et qui leur ont valu d’être condamnés. Il est dans une position de déni. Il refuse de répondre aux questions relatives à sa mise en cause par les hommes d’affaires et qui lui ont été posées en tant que témoin.

Son nom apparaît dans toutes les affaires jugées jusqu’à maintenant et celles-qui sont encore en instruction aussi bien au niveau de la Cour suprême que dans les autres juridictions…», révèlent nos sources, précisant que des magistrats-instructeurs «ont été désignés» pour se charger de l’instruction, et ajoutant que «le tribunal militaire de Blida, n’a statué que sur le volet lié au ‘‘complot contre l’autorité de l’Armée et de l’Etat’’, des inculpations qui restent pour beaucoup de spécialistes du droit discutables pour ne pas dire contestables aussi bien dans le fond que dans la forme». Pour nos interlocuteurs, les griefs reprochés à Saïd Bouteflika sont nombreux.

«Cela va des conditions dans lesquelles les fonds destinés à la préparation de la campagne du 5e mandat ont été collectés et en partie dépensés, jusqu’aux instructions qu’il a données durant tout le 4e mandat de son frère, au lieu et place de ce dernier, qui était malade et éloigné de la gestion des affaires du pays, mais aussi de l’éventuelle ‘‘usurpation de pouvoir’’, dans le cas où il s’est avéré qu’il a agi à l’insu de son frère, de sa relation avec les hommes d’affaires qui avaient la mainmise sur des secteurs d’activité économiques, bénéficiant d’indus avantages, mais surtout faisant et défaisant la politique du pays, notamment sa législation, taillée comme un costume pour eux.

En bref, il y a matière à mener une enquête judiciaire sur tous ses actes, notamment durant le dernier mandat après la maladie de son frère.»

Selon eux, les magistrats ont déjà entamé leur mission «même si Saïd Bouteflika continue de se murer dans un silence de marbre et de faire le dépressif, pour ne pas quitter l’infirmerie de la prison militaire de Blida».

«Le seul à avoir profité de la maladie du président était son frère»

Pour nos interlocuteurs, le tribunal militaire de Blida n’a statué que sur le volet lié au «complot contre l’autorité de l’Armée et de l’Etat», des inculpations qui restent, pour beaucoup de spécialistes du droit, «discutables pour ne pas dire contestables aussi bien dans le fond que dans la forme».

Bon nombre d’avocats avec lesquels nous nous sommes entretenus et qui sont constitués dans les affaires des hommes d’affaires condamnés et des deux anciens Premiers ministres, «cette décision vient à point nommé, parce que tous ces procès se sont terminés avec un goût d’inachevé».

Certains n’ont pas hésité à pointer du doigt, lors de leurs plaidoiries, le frère conseiller du Président déchu en affirmant que «le seul à avoir profité de la maladie du Président déchu était son frère conseiller. Les responsables politiques poursuivis n’étaient en réalité que la face visible et la façade d’un système dont les vrais décideurs, le groupe des 5 ou le G5 (NDLR : Said Bouteflika, les deux frères Kouninef, Ali Haddad et Abdesselam Bouchouareb) étaient dans l’ombre».

Certains avocats ont exigé l’audition de Saïd Bouteflika, comme témoin, mais à chaque fois, ce dernier refuse de répondre, laissant planer le doute sur les révélations des uns et des autres. La décision de le déférer devant un tribunal civil, pour ses actes de gestion au nom de son frère, va inévitablement élucider le mystère de la maladie de ce dernier.

Lors du procès du patron de Sovac, Mourad Oulmi, l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal avait clairement affirmé qu’après son retour de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, en France, Abdelaziz Bouteflika «ne gérait plus les affaires politiques» du pays et que lui, s’est «retrouvé au-devant de la scène».

Tout le monde savait que le frère conseiller avait fini par usurper les pouvoirs du Président malade. A son insu ou avec son accord, c’est également à la justice de donner une réponse, même si celle-ci sera difficile à avoir, surtout si les tenants du pouvoir continuent à protéger, pour une raison ou une autre, l’ex-Président.

Lors de son entretien accordé à la chaîne publique française, France 24, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, avait défendu, son prédécesseur, en pointant du doigt les deux ex-Premiers ministres, qui, selon lui, avaient «abusé» des instructions qui leur ont été données.

Pour les hautes autorités du pays, «seul Said Bouteflika est comptable de tout ce qui s’est passé» durant les six dernières années. Raison pour laquelle le tribunal de Sidi M’hamed a été saisi et sa feuille de route semble bien tracée. 


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