L’Exécutif cède à l’urgence absolue



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La décision annoncée jeudi soir d’interdire la circulation de et vers les 29 wilayas les plus touchées par la Covid-19 a provoqué le désarroi auprès de beaucoup de citoyens qui se trouvaient en dehors de leurs wilayas de résidence.

La présidence de la République a annoncé, jeudi, de nouvelles mesures pour freiner la propagation de la Covid-19. Il s’agit essentiellement de l’interdiction, pendant une semaine et à compter du vendredi (hier, ndlr), de la circulation de et vers les 29 wilayas les plus touchées. L’annonce de cette décision vers 21h, et applicable donc quelques heures après, a provoqué le désarroi auprès de beaucoup de citoyens qui se trouvaient en dehors de leurs wilayas de résidence. Ils étaient nombreux à se poser la question ce jeudi soir.

Comment faire pour rentrer chez eux, le lendemain, pour ceux qui se trouvaient, au moment de l’annonce de cette mesure, en dehors de leurs wilayas de résidence ? C’était la cacophonie. Bien évidemment, la mesure en soi pourrait éventuellement contribuer à freiner la propagation du coronavirus, étant censée limiter la circulation des personnes entre les wilayas les plus touchées et les autres. Mais, les personnes qui se sont retrouvées dans cette situation auraient souhaité que les autorités ne rendent applicable cette mesure que 24 ou 48 heures après.

Plusieurs d’entre eux ne savaient pas quoi faire le lendemain matin (hier). Fallait-il se risquer à prendre sa voiture pour rentrer ou attendre pour voir ? Tôt ce vendredi, même des éléments des services de sécurité ne savaient pas comment réagir.

«Je me suis présentée à un commissariat à Tizi Ouzou ce matin (hier vendredi, ndlr) et le policier ne semblait pas avoir connaissance de ce qu’il y avait lieu de faire. Il a fallu qu’il appelle ses supérieurs au téléphone pour qu’il m’informe que je pouvais rentrer à Alger, le matricule faisant foi», nous dira une jeune fille résidant à Alger s’étant déplacée la veille à Tizi Ouzou pour rendre visite à des proches.

Hier encore, un commerçant habitant Chéraga et exerçant dans une localité limitrophe s’est vu notifier, vers 6h du matin, par un policier au niveau d’un barrage, pour lui dire qu’il était interdit de circuler le week-end.

Or, le communiqué fait référence, pour ce qui est de cette interdiction de circuler le week-end, qu’aux transports de voyageurs, publics et privés, et non aux véhicules particuliers. A ce moment-là, les services de sécurité n’avaient probablement pas encore eu le temps de traduire le communiqué de la Présidence en instructions destinées à leurs éléments.

Durant la même matinée, il n’y a eu que la wilaya d’Oran qui avait rendu public un communiqué dans lequel elle informait ses habitants se trouvant dans d’autres wilayas qu’un délai (le vendredi jusqu’à minuit) leur était accordé pour leur permettre de rentrer chez eux. Mais, globalement, dans les autres régions aussi, même s’il n’y a pas eu de communiqué, les services de sécurité ont laissé les gens passer. Des précisions relatives à la mise en application et les délais de cette mesure auraient dû être données aux citoyens afin d’éviter toute cette cacophonie.

D’ailleurs, le même problème s’est posé pour les habitants des communes où un confinement partiel a été décidé, comme c’est le cas pour les dix localités de la wilaya de Tipasa, (un confinement de 13h jusqu’à 5h du matin a été instauré), et travaillant ailleurs. Comment vont-ils faire pour rejoindre leurs domiciles sachant que là où ils exercent, ils ne sont pas soumis aux mêmes règles ? Auront-ils tous des autorisations ? Ceci également aurait dû être précisé et expliqué.

Tebboune : «réviser la stratégie de communication basée sur la simple énonciation des chiffres»

Il faut dire que depuis la fin du mois de juin et le début du processus de déconfinement, la situation s’est beaucoup détériorée, puisque le nombre des nouvelles contaminations n’a cessé d’augmenter. Jeudi, le nombre des nouveaux cas était de 460, alors que 48 heures auparavant, il était de 475. Une hausse inquiétante, d’autant plus que les capacités hospitalières, du moins pour beaucoup de régions, sont quasiment saturées, alors que certains problèmes, comme le manque d’oxygène, ont commencé à apparaître.

C’est dans ce contexte d’urgence sanitaire que ces nouvelles mesures ont été prises, ce jeudi, à l’issue de la réunion de travail tenue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à laquelle ont assisté, outre le Premier ministre, plusieurs membres de l’Exécutif, les responsables des corps de sécurité ainsi que des walis, principalement ceux des wilayas ayant enregistré ces derniers temps un nombre de plus en plus élevé de contaminations (Alger, Oran, Biskra, Sétif et Ouargla).

La plus importante d’entre elles est donc l’interdiction pour une semaine, depuis hier (vendredi, ndlr), de la circulation routière, y compris les véhicules particuliers, de et vers les 29 wilayas les plus touchées, à savoir Boumerdès, Souk Ahras, Tissemsilt, Djelfa, Mascara, Oum El Bouaghi, Batna, Bouira, Relizane, Biskra, Khenchela, M’sila, Chlef, Sidi Bel Abbès, Médéa, Blida, Bordj Bou Arréridj, Tipasa, Ouargla, Béchar, Alger, Constantine, Oran, Sétif, Annaba, Béjaïa, Adrar, Laghouat et El Oued. Dans le même ordre d’idées, il est fait état de l’«interdiction, à compter de vendredi, du transport urbain public et privé durant les week-ends au niveau des 29 wilayas impactées».

Par ailleurs, la Présidence a également pris la décision d’autoriser «l’ensemble des laboratoires publics et privés à effectuer les analyses de dépistage de Covid-19 en vue de réduire la pression sur l’Institut Pasteur et ses annexes dans toutes les wilayas». Il est aussi question de «l’institution d’une assurance spéciale, à la charge de l’Etat, en faveur de tous les médecins et autres personnels de la santé publique, directement concernés par la lutte contre la pandémie».

Les autres mesures concernent «l’octroi aux walis des prérogatives de réquisition des moyens disponibles pour une exploitation optimale, de la consolidation des stocks permanents de moyens de dépistage et d’oxygène médical avec un suivi quotidien au niveau de chaque wilaya» et de «la réquisition des médecins des entreprises et sociétés en arrêt d’activité en contrepartie d’incitations financières, le cas échéant».

En dernier lieu, il faut signaler que le chef de l’Etat a évoqué, dans son intervention, quelques dysfonctionnements dans la gestion de cette crise. Ainsi, tout en exprimant «son inquiétude face au nombre croissant des cas de Covid-19, ce qui a induit une saturation des structures sanitaires dans certaines wilayas, aggravée par une mauvaise répartition des moyens entre hôpitaux», le président Tebboune a cité «le cas de la capitale où, sur les 5700 lits que totalisent les 13 hôpitaux, 643 seulement sont réservés aux malades de la Covid-19».

A cet effet, celui-ci a affirmé que «si la responsabilité des gestionnaires locaux était établie en raison de l’absence de coordination entre eux, et parfois même avec leur tutelle, il n’en demeure pas moins qu’elle est partagée avec les citoyens qui n’observent pas les mesures de prévention, suivies de par le monde», comme indiqué dans le communiqué de la Présidence. Tebboune a donc ordonné «la révision de la stratégie de communication basée sur la simple énonciation des chiffres».

Une stratégie qui doit plutôt «s’appuyer sur des explications plus pertinentes à travers les radios locales et des messages plus éloquents pour sensibiliser les citoyens aux dangers du non-respect de la distanciation physique et des mesures de prévention dans les lieux de rassemblement», ajoute-t-on encore, tout en plaidant pour un «durcissement des sanctions à l’encontre des contrevenants».


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