Des signaux au rouge et des défis à relever

Quelle démarche pour le plan de relance socioéconomique ?



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En pleine crise sanitaire, alors que les urgences à prendre en charge s’accumulent notamment avec la recrudescence de la pandémie de Covid-19 et la saturation des structures d’accueil dans certaines wilayas, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, lance le débat sur un plan de relance de développement socioéconomique. Il a réuni, la semaine dernière, des ministres chargés des portefeuilles économiques pour discuter d’un projet allant dans ce sens.

Un projet intitulé «Plan national de relance socioéconomique» qui sera enrichi lors de prochaines réunions du Conseil des ministres, et ce, avant d’être soumis aux opérateurs économiques pour déboucher enfin sur un programme dont l’objectif majeur est la diversification des sources de croissance, l’économie du savoir et la gestion rationnelle des richesses nationales. Cela au niveau macroéconomique.

Dans l’immédiat, une lecture du document rendu public à l’issue de la réunion consacrée au dit plan fait ressortir qu’il est question de poursuivre la lutte contre la pandémie, réduire les effets de la chute drastique des cours du pétrole et amortir la baisse des recettes de l’Etat. A court terme, il s’agit de réduire les dépenses étatiques inutiles, accroître les revenus en misant sur l’augmentation de la production.

Les orientations du président Tebboune s’inscrivent, en effet, dans une nouvelle politique d’industrialisation hors hydrocarbures de toutes les potentialités naturelles, agricole ou minérale, pour une meilleure plus value, en l’occurrence la transformation du minerai en substances minérales et les productions agricoles en agroalimentaire.

Combattre la corruption est le point inscrit dans les objectifs à moyen et long termes. Pour réaliser ces résultats qui, faut-il le noter, n’ont rien de nouveau par rapport à ceux déjà tracés dans d’anciens plans, la feuille de route que compte mettre Abdelmadjid Tebboune mise sur le changement des mentalités, la débureaucratisation de l’économie à travers la révision des textes juridique, leur adaptation à la nouvelle logique économique et enfin l’exploitation du capital humain. «Ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et les emplois sans exclusion», indique le document dans lequel il est également question de «préserver le caractère social de l’Etat et le pouvoir d’achat du citoyen».

Comment et avec quels moyens en ces temps de vaches maigres ?

En réponse à la problématique du financement, le gouvernement est invité à rechercher des mécanismes efficaces pour réduire les dépenses et augmenter les revenus. Mais rien n’est encore dévoilé à ce sujet. Il reste à savoir pour quels mécanismes optera-t-on, surtout que l’endettement extérieur et la planche à billets sont écartés. Au cours de ces dernières semaines, les déclarations autour de cette question se sont enchaînées. Le dernier à avoir abordé ce sujet est le président du Conseil national économique et social (CNES) qui a affirmé que l’Algérie disposait de marge de manœuvre lui permettant de ne pas recourir à une telle option. «La situation n’est pas aussi grave comme le pensent certains», a-t-il tenté de rassurer sur les ondes de la Radio nationale soulignant que l’économie nationale est loin de l’effondrement.

Il parlera même de «décollage» économique à travers la politique de diversification de l’économie et la transition énergétique. Il évoquera dans le même sillage la réforme du budget de l’Etat et le parachèvement du processus de numérisation. Des points sur lesquels Abdelmadjid Tebboune a insisté et dont le traitement est en attente de finalisation depuis des années. Voilà que l’on s’engage de nouveau à les ficeler dans le cadre du plan annoncé, et ce, malgré les difficultés, d’où cette orientation vers la rationalisation des dépenses.

Réduire les dépenses

Lors de sa sortie médiatique qui a eu lieu avant la réunion consacrée au plan de relance socio-économique, le président du CNES a clairement dit : «On peut ne pas augmenter les ressources mais il y a possibilité d’économiser les dépenses spéciales, appelées aussi coûts irrécupérables et couvrir les coûts des grands projets à l’avenir, en trouvant des solutions en termes de maintenance des structures réalisées à l’instar des routes.» Donc, c’est sur ces économies de dépenses que comptent le gouvernement pour mettre en œuvre son programme tout en promettant des réformes pour le contrôle de l’argent public, objet de dilapidation pendant de longues années et dont les affaires sont toujours entre les mains de la justice.

Ce refus de recourir à l’endettement extérieur, au nom de la préservation de la souveraineté de la décision politique et cette volonté de réduire les dépenses, ont également été exprimés par le ministre des Finances le 29 juin dernier. Lequel a avancé : «Le gouvernement possède des marges que nous allons exploiter sans lésiner sur aucun moyen pour faire face aux besoins budgétaires de l’Etat.» Des besoins tant aux plans sociaux qu’économique.

Mais avant, il s’agit en cette période de crise sanitaire de rassurer d’un côté les citoyens sur la prise en charge de leurs préoccupations liées à l’emploi et au pouvoir d’achat, les mesures déjà mises en œuvre étant insuffisantes, d’un côté. De l’autre, le monde économique est en attente d’un signal fort pour les soutenir à faire face à l’impact de la pandémie.

Déjà affectées par l’inadéquation des choix en matière de gestion économique, par l’instabilité de la législation et par la crise politique de 2019, les entreprises se retrouvent depuis le début de la propagation de la Covid-19 face à une situation d’une grande difficulté. C’est le cas chez les entités privées et publiques avec une activité en forte baisse.

Déjà qu’elle était en berne bien avant l’arrivée de la pandémie se répercutant sur les niveaux de production, les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) appuient ce constat du moins pour le secteur public ou la production industrielle, a reculé de 6,7% durant le 1er trimestre 2020, par rapport à la même période de 2019. La baisse s’annonce dans la continuité pour les 2e et 3e trimestres en raison de cette crise sanitaire. Le gouvernement cherche justement à inverser cette tendance pour les prochaines années en misant sur l’exploitation des richesses.

Cap sur les mines

Dans ce cadre, il place les mines et carrières comme secteur à privilégier. Faudrait-il rappeler que dans ce domaine, la baisse était de 4,8% au premier trimestre de l’année. Elle a essentiellement touché l’extraction de la pierre argile et sable (-1,7%), l’extraction du sel (-10,7%) et celle du minerai de phosphates (-25,1%). Ce qui explique les orientations du chef de l’Etat portant sur l’entame de l’exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet dans la wilaya de Tindouf et du gisement de zinc de Oued Amizour dans la wilaya de Béjaia.

Des projets sur lesquels beaucoup d’encre a coulé et beaucoup d’espoir ont été fondés sans toutefois être menés à bon port. Ce ne sont pas les annonces qui ont en effet manqué sur ces gisements, mais les entraves ont été toujours au rendez-vous. Idem pour les tergiversations. Ce qui a laissé place pendant de longues années à un tâtonnement pour des projets aussi importants.

Comment rattraper le temps perdu? Larbi Bouzid, exploitant dans le secteur depuis 1986, nous répondra : «Pour ce faire, un transfert de technologie est indispensable.» Autrement dit, faciliter l’investissement étranger. «Pour attirer davantage de partenaires étrangers pour un transfert de technologie, il faut faciliter le climat des affaires, en installant un guichet unique pour l’investissement et le suivi. La règle 49/51 dans la loi de finances 2020 n’a pas encore ses textes d’application pour déterminer les substances dites stratégiques.

Dans le même contexte, l’article 66 de la loi des mines 2014 met un frein aux partenariats stipulant tout transfert ou cession doit faire de l’approbation de l’Agence nationale des activités minières, ce qui prend beaucoup de temps et nécessite un dossier très lourd qui finit toujours de dissuader le partenaire», résumera notre interlocuteur pour rappeler les contraintes.

Il ne suffit donc pas de receler d’importantes potentialités minières mais surtout de mettre le paquet pour les exploiter de manière à créer des richesses. Larbi Bouzid proposera dans ce cadre la création d’une agence nationale pour la transformation des ressources minières et le suivi. «Le privé doit jouer un rôle prépondérant dans ce domaine pour attirer des partenaires maîtrisant les technologies modernes dans un esprit gagnant- gagnant loin de toute entrave administrative, il est donc impératif que le conseil d’administration de toute agence de ce genre regroupe en son sein des opérateurs privés», propose l’exploitant.

Il évoquera par ailleurs la nécessité de faciliter les crédits bancaires, de revoir le cadre juridique et e décentraliser la gestion. «Avec la centralisation de l’administration de l’ANAM, toutes les opérations se font à Alger.

Les antennes de cette agence ne s’occupent que du contrôle minier. Quant à la classique direction des mines, elle est chargée uniquement du suivi de l’explosif. J’espère qu’avec un nouveau ministère une réforme de la loi minière sera étudiée avec les exploitants car ces derniers n’ont jamais été consulté dans précédentes lois», plaidera-t-il.

C’est dire tout le travail à faire et le chemin à parcourir pour réussir à exploiter les richesses minières de manière transparente et sans blocages administratifs.


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