Tunisie

L’UGTT propose des législatives anticipées



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L ’option d’élections législatives anticipées risque d’être l’alternative la plus plausible face au paysage politique chaotique dans lequel se trouve la Tunisie. Le Secrétaire de la puissante centrale syndicale ouvrière, l’UGTT, a évoqué cela dans le congrès du Syndicat de l’information.
Le chaos risque de faire du mal à la Tunisie, dont le gouvernement, installé fin février dernier, est pourtant parvenu à manœuvrer correctement la lutte contre la pandémie de Covid-19, l’unique mission à laquelle il a fait face. Mais, les principaux acteurs politiques ne sont pas en harmonie.

Blocage politique

L’option d’élections législatives anticipées survient puisque les partis politiques et blocs parlementaires, en place sur l’échiquier, ne parviennent pas à s’entendre. Les magouilles l’emportent sur toute recherche de programme pour résoudre les problèmes socioéconomiques du pays. «Il est clair que tout gouvernement, issu de cette Assemblée émiettée et très hétérogène, ne saurait être stable», souligne Sami Tahri, Secrétaire général adjoint de l’UGTT, qui reprend les propos de Noureddine Taboubi : «Revenons donc à celui qui nous a accordé ce pouvoir, le peuple».

Le président de la République, Kaïs Saïed, a lui aussi évoqué cette éventualité depuis l’échec du candidat d’Ennahdha, Habib Jamli, à réunir une majorité. Les difficultés de réunir les factions en place étaient clairement difficiles. Mais, les partis politiques calculent les enjeux d’une telle alternative en début de mandat.

Par ailleurs, la tension sociale est à son extrême au sud du pays, à Remada et Tataouine, où le sit-in d’El Kamur, résolu in extrémis en 2017, a repris, faute de réalisation des promesses du gouvernement Chahed, notamment un Fonds d’investissement régional, alimenté annuellement à hauteur de 80 millions de dinars (26 millions d’euros).

Des voix se sont même élevées pour évoquer la scission du Sud et réclament l’exploitation directe des revenus du pétrole produit par la région. Des incidents qui ont ciblé ces derniers jours l’armée et les 4×4 de luxe, approvisionnant les sit-inneurs, rendent légitimes toutes les questions sur les bailleurs de Fonds de ce sit-in.

Et c’est ce qui explique le cri d’alerte du président de la République, Kaïs Saied, qui cherche à trouver des solutions aux problèmes de développement régional. Mais cela devient dangereux pour la stabilité du pays, surtout que le gouvernement est plutôt en manque de stabilité.

Motions de censure ?

Ces divers développements privilégient, selon les observateurs, la thèse disant que l’histoire de conflit d’intérêts, soulevée contre le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, n’est qu’un prétexte. Les islamistes d’Ennahdha étaient, dès le début, sous la contrainte d’accepter Fakhfakh. C’était juste mieux que des élections législatives anticipées. Mais, pour eux, il fallait, coûte que coûte, élargir le gouvernement à Qalb Tounes du magnat des médias, Nabil Karoui, voire composer un gouvernement avec lui et le bloc Karama. Mais voilà qu’ils n’arrivent pas à réunir les 109 voix nécessaires à la motion de censure.

Pire encore, c’est leur chef, Rached Ghannouchi, qui risque sa place à la tête de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), suite à l’incident survenu vendredi dernier avec la sécurité présidentielle à l’entrée de l’ARP. Habib Khedher, le directeur de cabinet de Ghannouchi, a autorisé l’accès à l’ARP à un individu soupçonné de liens avec les groupes terroristes, selon la sécurité. L’incident a provoqué un chaos indescriptible.

Les blocs parlementaires, Chaab, El Islah et Tahya Tounes ont soutenu Abir Moussi, la cheftaine du Bloc du Parti destourien libre (PDL), lorsque cette dernière a critiqué cette intrusion et demandé l’ouverture d’une instruction judiciaire. Moussi et les députés du PDL observent, depuis, un sit-in au siège de l’ARP, en attendant l’ouverture d’une enquête.

Le retrait de confiance à Rached Ghannouchi a été évoqué si ce dernier s’y oppose. Les observateurs y voient un développement des événements, servant le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, sous le coup d’une triple enquête, administrative, judiciaire et parlementaire, pour conflit d’intérêts. Fakhfakh risque, lui aussi, une motion de censure.

La tension politique s’est donc équilibrée entre les deux camps, alors que le président de la République, Kaïs Saïed, parle d’un danger imminent, cherchant à disloquer les institutions de l’Etat. La Tunisie baigne dans le chaos.


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