«Je ne compte pas m’éterniser au pouvoir»



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S’exprimant sur la politique intérieure, le Président a affirmé que les «gestes» d’apaisement, pour ce qui est des détenus d’opinion,«vont se poursuivre».

Je ne compte pas m’éterniser au pouvoir.» C’est ce qu’a déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans l’entretien qu’il a accordé au journal français L’Opinion, paru hier.

S’exprimant sur la politique intérieure, il a affirmé par ailleurs que les «gestes» d’apaisement, pour ce qui est des détenus d’opinion, «vont se poursuivre». Sur le plan international et concernant les relations algéro-françaises, Tebboune a estimé que «l’Algérie est incontournable pour la France, et la France l’est pour l’Algérie».

Il a indiqué, à cet effet, que «l’historien Benjamin Stora a été nommé pour accomplir ce travail mémoriel du côté français» et que son homologue algérien va être nommé dans les 72 heures. Pour Tebboune, «les Algériens tiennent beaucoup plus à la reconnaissance de l’Etat français de ses actes qu’à une compensation matérielle».

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne compte pas «s’éterniser au pouvoir». C’est ce qu’il a affirmé, hier, dans l’entretien qu’il a accordé au journal français L’Opinion. Répondant à une question relative à la possibilité qu’il ait besoin de créer un parti politique pour gouverner, il a dit être «opposé à un schéma classique». «Je suis opposé à un schéma classique et me suis engagé à ne pas créer de formation politique.

Il me faut néanmoins un soubassement populaire pour pouvoir appliquer mon programme présidentiel. Je me suis porté candidat à la présidentielle au nom de la société civile et des jeunes.

Et je suis en train de construire des institutions – si le peuple les accepte – où ces deux composantes seront majoritaires. Donc, je n’aurai pas besoin de parti et je ne compte pas, non plus, m’éterniser au pouvoir», a-t-il déclaré à cet effet.

Est-ce une décision tranchée ? Le chef de l’Etat laisse toutefois la porte ouverte à cette éventualité. «En principe, j’ai été élu pour un seul mandat. D’ici la fin de ce mandat, j’espère obtenir une situation apaisée où les problèmes sociaux et économiques seront en partie réglés.

C’est une transition qui ne dit pas son nom. Il faudrait d’autres conditions pour que je réfléchisse à une nouvelle candidature», dira-t-il à ce propos. Bien évidemment, Tebboune s’est encore une fois exprimé sur la nouvelle Constitution.

«Dans l’esprit de nos compatriotes, chaque président algérien depuis Ahmed Ben Bella a imposé une nouvelle Loi fondamentale pour augmenter le nombre de mandats ou répondre à des situations conjoncturelles.

Mon ambition est d’aboutir à une Constitution consensuelle et pérenne qui encadre les pouvoirs du chef de l’Etat et ne permette plus de tripatouiller les textes afin de s’éterniser au pouvoir ou de servir les desseins des uns et des autres.

Le 22 février 2019, 13 millions d’Algériens sont descendus dans la rue pour exiger le changement», a-t-il souligné.

Donc, ajoute-t-il, «la pose de cette première pierre est la Constitution, qui mettra fin aux dérives passées en atténuant le rôle du Président et en renforçant le contrôle du Parlement sur l’Exécutif». Dans cet ordre, il a déclaré que les «gestes» (la grâce accordée à des détenus du hirak, ndlr) visant l’apaisement «vont se poursuivre».

Tout en estimant que «l’opposition et la société civile sont indispensables», Tebboune a indiqué que, néanmoins, «l’opposition ne doit pas se faire dans l’insulte, l’invective et l’appel au soulèvement». «Beaucoup pensent que nous sommes entrés dans une phase de répression.

C’est faux», affirme-t-il. Pour ce qui est de la liberté d’expression, le chef de l’Etat a rappelé, comme il l’a fait lors de l’entretien qu’il a accordé le 4 juillet à la chaîne France 24, le nombre de quotidiens (160 d’après lui), dont certains sont «très caustiques», comme il le dit, qui existent sur la scène médiatique nationale.

«L’Algérie est incontournable pour la France, et la France l’est pour l’Algérie»

Le président de la République, s’est également exprimé, dans ce deuxième entretien accordé à un média français en l’espace de quelques jours seulement, sur les relations algéro-françaises.

Ainsi, à propos du travail commun sur les questions mémorielles, il indiquera que «l’historien Benjamin Stora a été nommé pour accomplir ce travail mémoriel du côté français» et que «son homologue algérien dans les 72 heures».

Tebboune dit souhaiter que ce travail soit accompli «dans la vérité, la sérénité et l’apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente». «L’Algérie est incontournable pour la France, et la France l’est pour l’Algérie», a-t-il déclaré.

Le chef de l’Etat a estimé, à cet effet, que «la remise récente des restes mortuaires des combattants qui se sont opposés, il y a un siècle et demi, à l’installation de l’armée coloniale constitue un grand pas». «Une fois ces problèmes de mémoire dépassés, nous pourrons avancer avec beaucoup de sérénité», a-t-il encore ajouté.

Le Président a indiqué, dans le même ordre, que «les Algériens tiennent beaucoup plus à la reconnaissance de l’Etat français de ses actes qu’à une compensation matérielle».

D’après lui, «la seule compensation envisageable est celle des essais nucléaires», d’autant que «les séquelles sont encore vives pour certaines populations, notamment atteintes de malformations» et que «certains sites n’ont toujours pas été traités».

Comme pour montrer qu’avec Emmanuel Macron il y a plus de chance que ce problème mémoriel soit réglé, Tebboune a rappelé que «le président Mitterrand a donné l’ordre de faire guillotiner le premier Algérien ; Jacques Chirac a fait son service militaire dans notre pays pendant la guerre ; François Hollande a fait son stage de l’ENA à l’ambassade de France à Alger». Emmanuel Macron lui «appartient à une nouvelle génération». «Au moment de l’indépendance, il n’était pas né et il n’a jamais été en accointance avec les lobbies anti-algériens.

Il a reconnu que la colonisation est presque aussi dramatique que la Shoah», a déclaré le chef de l’Etat. Mais, «le président Macron doit lutter contre le parasitage de lobbies minoritaires mais très dangereux qui essaient de saper son travail, notamment des personnes revanchardes connues pour leur anti-algérianité», a-t-il ajouté.

En dernier lieu, Abdelmadjid Tebboune, s’est également exprimé sur les relations algéro-marocaines. Tout en indiquant qu’«il y a toujours eu une surenchère verbale et politique» entre les deux pays, le Président a estimé que, néanmoins, les deux peuples «sont frères et se ressemblent».

«En ce qui nous concerne, nous n’avons aucun problème avec le Maroc et sommes concentrés sur le développement de notre pays. Nos frères marocains ne semblent pas être dans le même état d’esprit», a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : «La construction de bases militaires à nos frontières est une forme d’escalade qui doit s’arrêter.» «Pour eux, la République arabe sahraouie est de trop sur l’échiquier international. C’est à eux d’engager le dialogue avec le Polisario. Si les Sahraouis acceptent leurs propositions, nous applaudirons», a lancé le chef de l’Etat.


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