AÏD EL KEBIR A MOSTAGANEM

Une fête pas comme les autres



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Ce vendredi passé, la fête de l’Aid El Adha a été célébrée dans des conditions de nécessité de préservation de la santé publique et de celle du budget familial .Le rituel traditionnel et son ambiance, n’ont pas eu leur droit, cette fois, dans une wilaya traumatisée et choquée par une ascension fulgurante de l’épidémie de covid19. A Mostaganem, la fête emblématique de l'Aid el Kebir a été célébrée par quelques rares inconditionnels aisés pour qui se procurer un beau mouton de la race Ouled Djellal, bien engraissé et au prix du moment, en tous cas, entre 38.000,00 et 53.0000,00 dinars, au niveau de  certains points de ventes du privé, agréés par l’Etat. Mais, à vrai dire, ce vendredi a été triste et morose comme1er jour de l'Aïd et pour preuve, dans cet immeuble du centre-ville où résident pas moins de 25 familles, un seul d'entre eux, a pu "égorger le mouton" , entouré de quelques bambins, au niveau de la terrasse hideuse et insalubre de l’immeuble en question. A proprement parler, dans une atmosphère humide et lourde, c’est une fête qui n’est pas comme les autres et les raisons sont nombreuses dont la principale est la prise au piège du Coronavirus suivie par un rebondissement spectaculaire des cas confirmés de Covid19 puis il y a cette succession de « confinements » ratés par manque de civisme citoyen, des clusters de plus en plus nombreux, non identifiés .La flambée des prix  ayant  fait des siennes a contribué également à saper le moral des consommateurs, en particulier celle des viandes et des fruits et puis, avec des Mosquées fermées depuis bien avant le Ramadan l’ambiance religieuse n’a pas été  donc possible et les fidèles ont du se contenter de faire la prière de "Salat el Aïd" chez eux au rythme de celle diffusée à 6 heures 45 par le haut parleur. Pour se consoler, certaines familles ont du se résoudre à « faire griller le bouzellouf », pour semer un brin d’ambiance, parfumant par la même occasion l’atmosphère de cette caractéristique senteur de « brulé de laine ».Dans certains quartiers où le coronavirus a frappé fort, des familles touchées ont observé une rigoureuse platitude qui a trahi la tristesse et désolation en pensant avec émotion à leurs siens victimes décédés ou encore hospitalisé. Une homme d’un certain âge, on va dire par respect au poids des ans qu’il supporte difficilement, s’est lâché ,près d’une boucherie où certains faisaient la file pour acheter leur viande ,en disant avec un rictus, que : « Cette fête qui n’en n’est pas une nous montre, quand même, que nous sommes rien, sans le savoir-vivre… »,  puis s’en alla d’un pas pesant, le dos courbé  et un vieux couffin vide, à la main.


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