Référendum constitutionnel

Une commission en soutien à l'Anie



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La mise en place d'une commission censée assister l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), en prévision du referendum sur la constitutionn, e 1e novembre prochain, répond à une demande de l'Anie.
C'est ce qu'a affirmé, ce jeudi, le président de l'Autorité, Mohamed Chorfi lors de son passage sur les ondes de la radio nationale précisant que « l'externalisation de cette assistance matérielle ne pourrait à aucun cas altérer l'indépendance de l'Anie ».
« En quoi l'Anie pourrait devenir plus indépendante en achetant l'isoloir ou en prenant à sa charge la restauration et le transport de ses encadreurs. Il s'agit plutôt d'une assistance d'ordre matériel qui tend à diminuer les efforts de l'Anie à même de pouvoir se concentrer sur sa mission essentielle, notamment l'encadrement des bureaux de vote et le dépouillement », a affirmé Chorfi hôte de l'émission « L'invité de la rédaction » de la chaîne 3.

Pour le président de l'Anie, le choix de la date du 1e novembre pour la tenue d'un referendum sur la nouvelle constitution n'est pas fortuit, rappelant dans ce sens que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait à mainte reprise souligné la dimension « novembriste » et « consensuelle » de son projet politique.

M. Chorfi a expliqué que le chef de l'Etat a assuré de faire sortir des différentes proposition faites sur la révision constitutionnelle un texte le plus consensuel possible, d'où l'élargissement du cercle de concertation aux différents acteurs politiques et sociaux en vue d'enrichir la mouture remise en mois de mai dernier.

« Le président de la république a insisté sur la dimension consensuelle de la révision constitutionnelle, cela prouve qu'il veut à tout prix construire le consensus national qui est le socle de l'Etat de droit », indique-t-il.

L'ancien ministre de la Justice considère que le peuple s'est réapproprié sa souveraineté. Encore plus, il a réinventé, voit-il, la démocratie de façon directe et cela via la seule voie des urnes.
Cette réinvention, poursuit-il, se traduit par la création d'une autorité nationale indépendante des élections, fondée sur l'article 7 et 8 de la constitution.

Ainsi, l'Autorité s'engage à matérialiser les revendications du mouvement populaire et tend à assurer la pérennité du changement revendiqué par le peuple, enchérit le président de l'Anie.
Cependant, M. Chorfi souhaite que le pouvoir d'action de son autorité soit renforcé davantage dans la nouvelle constitution, faisant savoir que la loi organique de cette instance sera probablement intégrée dans le code électoral comme elle pourrait être une loi carrément indépendante de ce même code.

Sur la consécration de la liberté des juges et de l'indépendance de la justice, l'ancien ministre de la Justice a indiqué que cette dernière n'est pas un cadeau offert aux magistrats, mais plutôt une nécessité, estimant dans ce sillage que« l'indépendance c'est comme la compétence d'un soldat. s'il est compétent vous êtes en sécurité s'il ne l'est pas il risque de vous tuer ».

M. Chorfi a souligné dans ce sens qu'il faudrait des garanties protégeant les juges des injonctions de l'administration notamment celles relatives à la fraude électorale. « En tout cas, je n'ai jamais toléré ce qui est dénoncé aujourd'hui comme pratique frauduleuse de se passer dans la justice. Maintenant j'apprends qu'il a eu ces actes.

Personnellement, je le regrette en tant que magistrat et en tant que responsable dans ce pays et j'en suis malheureux », regrette le président de l'Anie.

Et de poursuivre son plaidoyer : « Il nous appartient tous de faire en sorte que cela se reproduise plus dans notre pays ».

Par ailleurs, M. Chorfi a insisté sur le maintien de la confiance entre le peuple et le pouvoir après les élections présidentielles du 12 décembre dernier, faisant référence aux engagements du président de la République visant à consacrer la démocratie, qui, selon lui, va de pair avec la prospérité du peuple.

Sur le rôle de l'Anie dans le rétablissement de la confiance à travers la neutralité et la transparence du scrutin, son président a affirmé que cela est l'une des prérogatives essentielles de l'Autorité, appelant les pouvoirs exécutif et législatif à « consacrer et approfondir la démocratie constitutionnelle dans l'intérêt de la gouvernance nationale ».

Il a, à ce propos, assuré qu'en l' état actuel de disposition de l'Anie, elle est en mesure de garantir le respect de la voix des électeurs, signifiant que le renforcement de son pouvoir serait encore mieux.

Le président de l'Anie a nuancé en outre que l'acheminement de cette consultation référendaire sur la nouvelle constitution devrait passer par l'actuel parlement car, estime-t-il, le changement pacifique « ne veut pas dire piétiner le texte fondamental en vigueur pour provoquer les changements revendiqués ». Il a expliqué à ce titre que « ce même texte prévoit que le passage par le parlement est obligatoire pour toute révision constitutionnelle ».

Concernant le vote électronique, l'invité de la rédaction a relevé que ce mode électoral pourrait ouvrir une porte sur la fraude massive du scrutin, car, dit-il, la traçabilité et la protection de l'urne n'y sont pas garanties, citant des exemples des grands pays qui se disent démocratiques où les présidentielles ont vu ce genre de « couacs électoraux » dus à l'influence des résultats finaux du scrutin.

Pour le président de l'Autorité, les grands experts e la matière ont montré que malgré la potentialité technique d'Internet de traiter un volume énorme d'informations, la plus grosse erreur reste celle de penser à construire la démocratie par cette technologie.


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