Ligue inter-région

Un éternel recommencement



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La Ligue inter-régions (LIRF) a-t-elle commis un impair en interdisant à l’ancien président de cette structure, Mohamed Boukaroum, d’assister à l’assemblée générale ordinaire tenue en début de semaine à Sidi Moussa et ensuite de prononcer son exclusion des rangs de l’assemblée générale au motif de ses absences répétées et injustifiées lors des précédentes assemblées générales ?

Cette décision anti-statutaire et réglementaire infligée à Mohamed Boukaroum ne repose sur aucun argument statutaire. Pire, c’est une défiance aux décisions du Tribunal arbitral du sport d’Alger, (TAS), du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et du bureau fédéral qui ont validé la décision du TAS. Le grief retenu par la LIRF contre Mohamed Boukaroum se résume «aux absences répétées et injustifiées de l’intéressé aux assemblées générales de la Ligue», indique le communiqué de la Ligue.

Celle-ci semble ignorer qu’entre 2016, date de la suspension de Mohamed Boukaroum par la commission d’éthique de la FAF durant le dernier mandat du président Mohamed Raouraoua, l’ancien président de la LIRF durant deux mandats, avant l’arrivée de Youcef Belmadjbar, ne pouvait assister à aucune assemblée générale en raison de la sanction qui lui a été infligée, c’est-à-dire «interdiction d’exercer toute activité liée au football».

S’estimant victime d’un verdict inique, Mohamed Boukaroum a choisi de se battre jusqu’au rétablissement total dans ses droits. Avec l’avènement d’une nouvelle direction à la tête de la Fédération en mars 2017, il a entrepris des démarches dans ce sens. Il a été reçu par trois membres du bureau fédéral (Gasmi-Bahloul-Ghouti) qui l’ont rassuré. Des mois sont passés sans que sa situation ne s’améliore d’un iota. Ayant perdu tout espoir de recouvrer ses droits par ce canal, il s’est adresse en 2019 au TAS d’Alger qui lui a donné gain de cause. Lors de la séance de confrontation au TAS, la LIRF a mis en avant les absences répétées de Mohamed Boukaroum aux assemblées générales sans qu’elle puisse apporter la moindre preuve qu’elle lui a envoyé des convocations. Sur ce sujet, qui a ressurgi cette semaine, le TAS a donné raison à Mohamed Boukaroum qui, fort de ce verdict et la décision en main, est allé remettre une copie au MJS qui sur la base de ce document a instruit la FAF pour le rétablir dans ses droits.

L’entêtement de la LIRF

La FAF lui a délivré le sésame que la LIRF s’entête à ne pas reconnaître et appliquer. La non-exécution de la décision du TAS par la LIRF peut lui coûter cher. Mohamed Boukaroum compte bien saisir les instances compétentes pour obtenir l’exécution de la décision du TAS. Pour rappel, entre sa suspension en 2016 et sa réhabilitation en 2019, il ne pouvait assister à aucune assemblée générale. Cela la LIRF le sait parfaitement. Depuis sa réhabilitation en 2019 et jusqu’au mois de septembre 2020, il n’y a eu qu’une seule assemblée générale de la LIRF. Il est à l’abri de l’article qui précise qu’après trois absences injustifiées, le membre est définitivement exclu de la composante de l’assemblée générale. Mohamed Boukaroum est convaincu en son fort intérieur qu’il est victime d’une cabale.

La note méthodologique du MJS adressée aux structures sportives, en début de semaine, a clairement mis en garde «contre le non-respect des dispositions statutaires en matière de convocation des membres de droit de l’assemblée générale… une attention particulière doit être accordée à ce point avec la responsabilisation entière et personnelle du président et du secrétaire général de la structure». Les membres de l’assemblée générale de la LIRF qui ont voté en faveur de l’exclusion de Mohamed Boukaroum sont, pratiquement, les mêmes qui avaient refusé l’intronisation de l’expert Youcef Belmadjbar à la tête de la Ligue et qui finalement sont revenus sur leur décision de ne pas cautionner la candidature de ce dernier avant de céder devant la pression de l’ancien bureau fédéral.

Décidément pour cette Ligue et ses membres, l’histoire est un éternel recommencement. Ils auront l’air fins, si d’aventure leur ancien président obtiendrait gain de cause. La seconde bataille de Mohamed Boukaroum est entamée.


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