Président Tebboune

personne ne pourra toucher à la Constitution pour briguer un troisième mandat



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"La Constitution est un document sacré. Si le peuple la respecte, les dirigeants doivent la respecter encore plus. C’est peut-être philosophique pour certains. En Algérie, plus personne ne pourra toucher à la Constitution pour (réaliser) un troisième mandat", a indiqué le président Tebboune dans une interview au journal français L’Opinion.

"Je m’interdis de juger mes pairs et ne jette la pierre à personne. Mais on a vu les conséquences de ces prolongements successifs. Le président Zeroual avait fixé une limite à deux mandats. Moi, j’y tiens personnellement, aussi bien pour la présidence que pour le Parlement", a-t-il souligné, estimant que "dix ans, c’est suffisant pour exprimer ses idées, développer son schéma de développement politique". 

Interrogé sur une prétendue répression à l’égard de journalistes et des militants du hirak, le président Tebboune a assuré qu'"aucun journaliste n’a été arrêté pour le fait d’être journaliste", rappelant que "depuis le temps où j’étais ministre de la Communication et de la Culture, j’ai toujours voué le plus grand respect à la presse et je n’ai pas fait de différence entre la presse publique et privée". 

"Seulement, le fait d’être journaliste ne donne aucune immunité concernant l’atteinte à l’ordre public", a-t-il fait observer, affirmant que "les arrestations ne sont pas faites sur la base des idées, des slogans ou le fait d’être opposant".

Pour le président de la République, "il y aura toujours des voix discordantes", car "chacun voit les choses à sa manière", relevant qu'"une République qui cherche à entamer une vraie démocratisation de la vie publique, tient compte de l’avis de la majorité tout en respectant les avis minoritaires".

"Il y a des ONG qui sont stigmatisées pour leur accointance, leur manière de voir les choses, leur négativisme. D’autres sont très respectables et nous comptons sur leur avis. Il n’y aura pas de répression, mais de la protection de l’ordre public. Quand il y a violation du droit du citoyen à la sérénité et à la vie paisible, l’Etat doit intervenir", a-t-il dit.

Interrogé sur les décisions prises pour restaurer l’autorité de l’Etat, le président Tebboune a indiqué que "nous avons procédé à des changements dans tous les corps de l’Etat et nous nous sommes attelés à fournir les efforts pour que le projet de Constitution soit le reflet réel de la demande populaire de changement, comme je m’y étais engagé durant la campagne".

Il a rappelé que le 22 février 2019, "pratiquement, toute la population est sortie dans la rue pour exprimer son ras-le-bol par rapport à tout ce qui s’était passé les deux à trois années précédentes et s’était achevé par une comédie de préparation d’une élection pour un cinquième mandat, sachant que le président Bouteflika était devenu impotent. Le hirak béni a mis fin à cette comédie".

"Protégé par l’armée et les services de sécurité, ce mouvement populaire et civilisé s’est exprimé de façon très politique et très pacifique. Ses représentants avaient plusieurs doléances : l’arrêt du processus électoral, la fin du quatrième mandat et un changement radical de la gouvernance", a soutenu le président de la République. 

Pour lui, ce furent "les premières élections propres et transparentes. Le plus difficile fut de regagner la confiance de ce peuple désabusé par des années de gestion folklorique qui tenait de la république bananière.

 Il fallait montrer que le changement était radical au niveau de la gestion locale, régionale et nationale".

S'agissant de la "promotion du renouvellement générationnel", M. Tebboune a indiqué que c'était "l’un de mes engagements essentiels", ajoutant qu'il a commencé samedi dernier à "concrétiser ce changement afin de créer une nouvelle génération d’entrepreneurs, de permettre aux jeunes de s’émanciper économiquement, de ne pas être obligé de montrer patte blanche à tel ou tel oligarque".

"L'Etat va les aider à émerger en tant que force économique.

Les start-up algériennes deviennent une réalité", a-t-il souligné, relevant que sur le plan politique, il s'est engagé à introduire "le maximum de jeunes au niveau des instances élus, y compris au sein de l’Assemblée populaire nationale".

"Ils seront là pour représenter le peuple de manière plus moderne. Les jeunes sont restés honnêtes, propres et n’ont pas répondu aux sirènes des oligarques. A ce titre, ils méritent de gérer le pays avec l’aide et les conseils de leurs aînés. J’espère avoir une majorité de jeunes aux assemblées nationale, régionales, au niveau des wilayas et des municipalités", a-t-il mentionné.

 

  Nous avions déjà eu notre propre printemps algérien

 

Interrogé sur "les nombreux bouleversements politiques qui ont eu lieu en Afrique depuis 2011", le président Tebboune a indiqué que l'Algérie "n’a pas subi le Printemps arabe. Le 5 octobre 1988, nous avions déjà eu notre propre +printemps algérien+".

Il a ajouté que, dans ce sillage, "la société s’est métamorphosée, le pouvoir aussi", relevant que "le multipartisme a aidé à l’introduction de nouvelles idées politiques et économiques. Le pays a commencé à entrer dans le libéralisme pour sortir de l’économie socialiste et administrée. 

Malheureusement, il y a eu un dérapage en 1992. Cette démocratie débutante à laquelle tout le monde aspirait, a été squattée par un mouvement islamiste".

"Nous sommes entrés dans les ténèbres de la transition qui a duré une dizaine d’années avec un nombre de victimes incalculables, des pertes économiques estimées à plusieurs dizaines milliards de dollars... On a essayé, par la suite, de reprendre le cours normal de choses. A la fin des années 2012-2014, on a revécu les mêmes déviations avec un pouvoir personnel adossé à la +kleptocratie+ qui s’est emparée des richesses du pays. Cela a donné le « hirak béni » du 22 février", a-t-il ajouté.

S’agissant des révolutions récentes, le président Tebboune a observé que les pays maghrébins comme la Tunisie "ont fait leur mue", ajoutant que "nous avons fait la nôtre. Le reste de l’Afrique est malheureusement resté sur l’héritage colonial. La misère, la pauvreté, la non-structuration réelle des Etats s’est traduite par une certaine fragilité dans la gouvernance. Je souhaite personnellement que ce qui s’est passé au Mali ne soit pas le début d’un +Printemps africain+".

 

crise malienne: la solution réside dans les accords d'Alger

 

Interrogé sur la crise malienne, le président Tebboune a ssuré que la solution est à "90% algérienne", ajoutant que l'Algérie, depuis son indépendance, s’est pas occupée à régler les contentieux ethniques et géographiques des pays de la région.

Le président de la République a rappelé que tous "les antagonistes se sont retrouvés (par le passé) à Alger et ont accepté un mode d’emploi pour régler cette question et reprendre une intégration réelle du nord et du sud à travers des actions sociales, politiques, économiques, organisationnelles", affirmant que "la solution réside dans les accords d’Alger".

A propos de la crise libyenne, M. Tebboune a indiqué que pour "reconstruire la Libye, il faut commencer par bâtir la légitimité populaire", ajoutant qu'il "faut donc organiser des élections, quitte à le faire d’abord région par région".

La démarche consistera, ensuite, à "reconstruire toutes les institutions :

Assemblée nationale, élection d’un Premier ministre, peut-être même d’un président de la République. Il faudra aussi revoir la base de la Constitution et l’équilibre des forces politiques pour asseoir de bonnes relations et le respect entre les institutions de l’Etat", a-t-il préconisé.

Interrogé sur une possible collaboration avec le président Macron pour résoudre ces crises, le président Tebboune a indiqué qu'"on peut travailler ensemble sans que les actions des uns soient antonymiques à celles des autres. En partenaires égaux -et je maintiens égaux-".

Il a indiqué dans ce cadre que "les visions sont assez proches", ajoutant que "notre vision est purement fraternelle. Nous n’avons aucune ambition géopolitique ou économique, mais de sauvetage de nos pays frères. La vision, qui ne tient pas uniquement au président de la République française, est peut-être une vision de puissance, d’ex-puissance coloniale".

 

 


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