Ces crédits astronomiques accordés à Ali Haddad

Le Trésor public était entre des mains scélérates



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Des hommes-clés de l’Etat, à l’instar des Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, des ministres zélés et sans aucune loyauté envers la patrie, ont ouvert les portes du Trésor public à ces privilégiés voraces.

On a beaucoup dit du régime Bouteflika, mais une chose est sûre, il a été pendant vingt ans le tiroir-caisse pour toutes les fripouilles de la République.

Ali Haddad, les frères Kouninef, la sulfureuse «Mme Maya» et d’autres se servaient dans le Trésor public comme on se sert dans la marmite de maman. Des hommes clé de l’Etat, à l’instar des Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, des ministres zélés et sans aucune loyauté envers la patrie, ont ouvert les portes du Trésor public à ces privilégiés voraces.

Trafic d’influence, blanchiment d’argent, obtention d’indus privilèges immobiliers et bancaires, détournement de fonciers et de concessions, conclusion de marchés publics en violation de la législation en vigueur, non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics… Les chefs d’inculpation qui renvoient cette voyoucratie en prison se ressemblent. Les verdicts aussi.

Mais au-delà des condamnations et de la satisfaction ou non que peut en tirer le grand public, c’est l’ampleur du préjudice causé au Trésor public et la facilité avec laquelle on se jouait des biens de la nation qui marqueront la conscience et la mémoire collectives. Les chiffres livrés par Ali Haddad donnent le tournis.

Le magistrat qui présidait au procès en appel tenu durant la semaine écoulée avait du mal à suivre le défilement des chiffres tellement les montants dépassaient l’entendement.

En vingt ans, le groupe ETRHB appartenant à l’ex-patron du FCE, aujourd’hui emprisonné à Tazoult, a décroché 134 marchés publics d’une valeur de 748 milliards de dinars, et 457 crédits d’investissement et crédits bancaires. Des marchés relevant essentiellement du bâtiment et de travaux routiers.

Mais le groupe a obtenu aussi des concessions dans de nombreux ports d’Algérie et des dizaines de milliers d’hectares de terres pour soi-disant développer l’agriculture, ou encore des parts dans le groupe industriel Fertial.

C’était le chouchou d’El Mouradia et qu’importe la performance de ses entreprises. L’autre symbole de la dérive du régime, Zoulikha Nachinech, alias «Mme Maya», faisait la pluie et le beau temps sous le ciel algérien, profitant de la servitude et de l’immoralité des hauts responsables de l’Etat. Idem pour les frères Kouninef.

Crédits injustifiés

Lors de leur procès, tenu en septembre dernier, on avait appris aussi que le groupe KouGC, à travers ses filiales, a causé au Trésor public des pertes estimées à plus de 270 milliards de dinars, dont 186 milliards de dinars dues aux crédits injustifiés octroyés au groupe par des banques publiques et 75 milliards de dinars aux indus privilèges obtenus par le même groupe.

Chaque procès de la «îssaba» est devenu l’occasion de s’exclamer ou de tourner de l’œil devant ces montants astronomiques dilapidés par une poignée d’individus.

Et ce ne sont là que les conclusions d’enquêtes parcellaires et non exhaustives réalisées dans les limites des capacités des organes d’investigation et la volonté politique de tout mettre sous les lumières de la vérité et le glaive de la justice. L’ampleur de la saignée est proportionnelle à la faiblesse des protections du Trésor public.

Le fléau de la corruption démocratisé par Bouteflika a certes traversé et gangrené l’ensemble des couches de la société, mais on ne retiendra que ce qui frappe les consciences.

Les dérives du premier cercle du Président ont mis en danger de mort la nation algérienne. Si ces gangsters en cols blancs ont été mis hors d’état de nuire, les Algériens ne se font pas d’illusions et savent que leur Trésor ne sera jamais à l’abri tant que la matrice qui a produit Bouteflika et son système criminel n’est pas neutralisée.


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