Maudite pandémie qui brouille bien des cartes !

Comment le thermomètre fait-il la différence entre une température élevée parce qu’on a une angine ordinaire et une fièvre due au coronavirus ? Je me pose ce genre de questions en pensant au ministre de la Santé qui annonce à chaque fois qu’il estime devoir rassurer — on se demande bien pourquoi et pour servir quelle cause — que le confinement n’est pas à l’ordre du jour. Pourquoi ne pas choquer pour convaincre que le corona meurtrier est bel et bien là et qu’il ne disparaîtra pas parce que l’on en minimise les effets ? Le problème essentiel auquel le ministère de la Santé, mais pas que lui, fait face, c’est la situation et l’état de dégradation avancé des structures sanitaires qui, certes, ne sont plus filmées et mises en ligne sur les réseaux sociaux, mais ne causent pas moins les dégâts que l’on sait. Traduire en justice ou emprisonner les auteurs n’aide en rien à conscientiser une population qui rumine sa colère en attendant de renouer avec la rue pour l’exprimer, de nouveau, à haute voix. Pour l’instant, les Algériens semblent vouloir résister en méprisant les recommandations de l’administration. Et pourtant ! La communauté médicale d’ici et d’ailleurs fait ce qu’elle peut pour convaincre et alerter sur le fait que le virus dont on peine à contenir l’activité décime là où il passe et pénètre jusqu’aux foyers les plus calfeutrés. Mais ce sont, certainement, tous ces discours qui se contredisent allègrement et démontrent que l’on gère la question au jour le jour, qui sèment le plus le doute, y compris dans les esprits prêts à applaudir une explication et son contraire. Aujourd’hui, on réalise enfin que le danger est réel et l’affolement semble avoir gagné au plus haut niveau. 
Tout le monde se convertit à la prévention quand, il y a quelques semaines à peine, une partie du corps médical vivait dans le déni et suspectait les confrères qui appelaient à la vigilance de porter préjudice à la corporation. Des praticiens que l’on a injustement accusés de miner le moral des Algériens, et qui ne désespéraient pas d’être, un jour, pris au sérieux par leur tutelle et par ceux qui siègent au sommet de l’Etat. 
Alléluia !
M. B.