Non remboursé par la CNAS et en Quantités insuffisantes

Le vaccin antigrippal sous tension



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De nombreux malades chroniques et les personnes âgées ont du mal à se faire vacciner contre la grippe, alors que la campagne nationale de vaccination est lancée depuis le 3 novembre.

La tension sur le vaccin antigrippal, le Tétravalent, s’accentue de jour en jour, que ce soit en pharmacie ou dans les établissements de santé de proximité (polyclinique et EPSP).

De nombreux malades chroniques et les personnes âgées ont du mal à se faire vacciner contre la grippe, alors que la campagne nationale de vaccination est lancée depuis le 3 novembre, avec les assurances du ministère de la Santé quant à la disponibilité de ce vaccin en quantités suffisantes.

Une virée dans certaines pharmacies de la capitale nous a permis de constater qu’il y a effectivement une vive tension sur ce vaccin, devenu denrée rare, alors qu’il est recommandé pour les malades chroniques, les personnes âgées et les femmes enceintes.

«A ce jour, je n’ai reçu que cinq doses. Nous faisons face à une demande importante, mais nous n’avons pas suffisamment de doses. On ne sait plus comment faire», lance une pharmacienne installée au centre-ville d’Alger, qui signale que «c’est le cas aussi pour d’autres pharmacies. Certaines ont pu avoir 50 doses, alors que d’autres en ont reçu seulement une dizaine ou bien rien. Cela varie d’une pharmacie à une autre».

Et de s’interroger sur l’origine de cette indisponibilité, en plus du problème de son remboursement qui n’est pas encore tranché par la Cnas.

«Le vaccin Tétravalent (vaccin à quatre souches) n’est pas encore introduit dans la nomenclature des médicaments remboursés par la cnas dans le cadre du tiers payant (la carte Chifa). Cela pose donc un problème pour les pharmaciens pour servir les malades chroniques et les personnes âgées munis d’une ordonnance. Certains pharmaciens ayant commencé à les dispenser, dès le début de la campagne de vaccination, se retrouvent aujourd’hui avec des dizaines d’ordonnances sur les bras qui risquent de ne pas être remboursées», a-t-elle encore expliqué.

Un autre pharmacien établi à Ben Aknoun affirme avoir reçu sa commande et ne cache pas sa colère contre les caisses de la Sécurité sociale. «Nous avons eu le vaccin à la même période comme chaque année et j’ai eu effectivement ma commande dès le début du mois de novembre.

J’ai dispensé le vaccin normalement aux patients qui présentaient la carte Chifa et une ordonnance. Mais au bout d’une semaine, on apprend que le vaccin en question n’est pas remboursé, j’ai arrêté de prendre les ordonnances. Ainsi, je le vends aux personnes souhaitant se faire vacciner sans le remboursement», a-t-il signalé.

D’autres pharmaciens interrogés expliquent que les quantités de vaccin antigrippal distribuées sont insuffisantes et les commandes ont été réduites de moitié, voire plus.

Du côté des distributeurs de médicaments, on signale également une réduction drastique du nombre de doses livrées par l’Institut Pasteur d’Algérie. «Nous avons reçu à ce jour un dixième des commandes habituelles faites auprès de l’IPA», indique un distributeur.

Les centres pris d’assaut

Les centres de santé de proximité sont pris d’assaut par les malades chroniques et les personnes âgées habitués à avoir leur vaccin chaque année. «Après deux heures de chaîne, on me dit qu’il faut revenir demain. Il n’y a plus de vaccin», témoigne un diabétique rencontré à proximité d’une polyclinique à Alger-Centre.

A Draria, même topo. Un couple de personnes âgées attend depuis deux semaines ses doses. «Nous sommes venus plusieurs fois au centre de vaccination, mais on nous demande de revenir à chaque fois, alors que notre médecin nous recommande de le faire rapidement, vu nos maladies, mon épouse et moi, surtout en cette période de pandémie. Au niveau de la pharmacie du quartier, c’est pareil. On affirme qu’ils n’ont pas encore été livrés. On attend», lance amèrement le sexagénaire.

Effectivement, les responsables des centres de vaccination affirment attendre les prochaines commandes pour pouvoir vacciner ceux qui ne l’ ont pas été.

Au ministère de la Santé, la disponibilité du vaccin ne pose pas problème. «Un million de doses, sur les quantités importées à ce jour par l’IPA sur l’ensemble de la commande maximale de 1,8 million de doses passée auprès du laboratoire Sanofi, a été distribué dans les structures de santé publiques et une autre quantité est livrée aux officines.

On ne peut pas dire qu’il y a tension ou pénurie de vaccin. La dernière tranche de la commande sera incessamment livrée par le fournisseur», signale-t-on au ministère de la Santé, tout en assurant que la Direction générale de la pharmacie a engagé toutes les procédures nécessaires pour l’enregistrement du vaccin Tétravalent importé pour la première fois en Algérie, dans les délais.

«Il a été soumis au remboursement au niveau du comité de remboursement intersectoriel au ministère du Travail et de la Sécurité sociale au début du mois de novembre. L’arrêté ministériel est en cours de signature au niveau du secrétariat général du gouvernement. Sa publication est prévue dans les prochains jours», affirme notre source.

Sollicitée pour de plus amples informations à ce sujet, la direction de la communication au ministère du Travail et de la Sécurité sociale n’a pas donné suite à notre demande.

Par ailleurs, ce ministre sociale aurait demandé une baisse du prix de la dose proposé par l’IPA pour que ce vaccin soit inscrit sur la liste des médicaments à rembourser dans le cadre du tiers payant afin de maintenir l’équilibre des caisses de la Sécurité sociale.

Devant le refus de la direction générale de revoir ce prix en expliquant que conformément aux statuts de l’IPA, il n’est pas permis de vendre à perte, le problème reste posé, alors que le comité de remboursement intersectoriel aurait accordé le remboursement avec un tarif de référence fixé à 1175 DA.

Une situation qui risque de compromettre la campagne nationale de vaccination et pénaliser les malades chroniques et les personnes âgées. A noter que le prix de la dose est cédé en pharmacie à 1374,55 DA.

Un prix affiché sur une vignette verte qui signifie son remboursement. La publication du décret au Journal officiel est attendue dans les prochains jours et la question du remboursement sera définitivement tranchée. 


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